L’information était dans l’air depuis quelques semaines. Le Conseil des ministres de jeudi dernier l’a confirmée : Maïmouna Sourang Ndir sera bel et bien le nouvel ambassadeur du Sénégal en France. Elle succède à Doudou Salla Diop, en poste depuis 2001, appelé à faire valoir ses droits à la retraite. Mais avant que ce petit jeu de chaises soit confirmé, il a quand même fallu du temps. Au point que certaines langues ont pronostiqué que M. Diop n’était plus partant. Aujourd’hui, on commence à comprendre pourquoi le décret nommant la Saint-louisienne a tardé à être signé. En effet, Maïmouna Sourang Ndir a failli ne jamais prendre possession des locaux du 14, Avenue Robert Schuman, siège de la Mission diplomatique sénégalaise. C’est que Paris ne voulait pas d’elle. Selon une source au parfum de ce dossier, «la France a, dans un premier temps, ignoré la demande d’accréditation introduite par le Sénégal en fin septembre». Le Quai d’Orsay n’a même pas donné de réponse. Et ce n’est pas la relance d’un membre influent de l’entourage de Karim Wade qui fera bouger les choses. Celle-ci a subi un traitement : sans suite.
Ce manque de «coopération» de Paris commençait alors à inquiéter le Palais qui, visiblement, tenait beaucoup à la personne de Maïmouna Sourang Ndir pour gérer les affaires courantes dans la capitale française. Alors, le tout pour le tout a été tenté pour faire plier Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères. Karim Wade, en personne, a donc pris l’affaire en main, enfourchant son manteau de négociateur pour relancer le dossier à Paris même. D’après notre informateur qui s’est entretenu avec un haut responsable du Quai d’Orsay (Ndlr : le siège du ministère des Affaires étrangères français), il a été reçu le 4 novembre par le chef de la diplomatie française, en compagnie de son avocat, Robert Bourgi. Les deux hommes n’auront pas fait le déplacement pour rien. Ils ont, manifestement, réussi à dissiper les doutes qu’avaient les autorités françaises sur la personne de Mme Ndir. Car, trois jours après cette audience, Paris a accepté, enfin, l’accréditation de l’ancienne ministre.
Mais que reproche donc la France à Maïmouna Sourang Ndir ? En réalité, ce n’est pas sa personne qui pose problème. Les tergiversations de Paris seraient plutôt liées à ses «compétences» pour accomplir la mission qui lui est dévolue. En effet, selon notre source citée plus haut, «la France a fait savoir, par des canaux officieux, à l’Etat du Sénégal que la nomination de cette femme pose problème». L’une des raisons invoquées est son manque de connaissance des «milieux français». A cet égard, le fait que Mme Ndir ne soit pas un haut fonctionnaire, encore moins diplomate, a pesé sur la balance de manière négative. Or, vu de Paris, il n’est pas évident que quelqu’un ne répondant pas à ces deux critères importants puisse être à la hauteur des relations bilatérales.
Pour peu, Mme Ndir aurait été donc handicapée par son Cv de manière irrémédiable. Au départ, ce bout de papier n’a pas du tout attiré l’attention du «recruteur» français. Son diplôme d’Assistante sociale d’Etat obtenue à l’Enaes, après un Bac A4 au lycée Ameth Fall de Saint-Louis n’a pas dû dire grand-chose aux autorités françaises. De même que sa Maîtrise en Sciences sociales option Gestion des services sociaux - évaluation de programmes, de l’Université Laval (Québec). Côté expériences, ses passages au gouvernement, notamment dans les départements des Pme, de l’Entreprenariat féminin et de la Micro-finance, ainsi que celui du Cadre de vie et des Loisirs, auraient dû peser sur la balance. Mais peut-être que les services français basés à Dakar ont dû souffler à l’oreille de leur patron que la fonction de ministre ne vaut pas grand-chose au Sénégal.
Un patron qui n’a sans doute pas manqué de comparer ce Cv, à celui du sortant. Doudou Salla Diop est, incontestablement, très impopulaire dans le milieu sénégalais en France. Mais il ne doit pas cela à son background. Maîtrise de Droit, Maîtrise ès Lettres, Sciences Po – Bordeaux, Diplôme de l’Ecole nationale d’Administration (Ena), son cursus n’a rien à envier à celui de n’importe quel haut fonctionnaire français ou sénégalais. Son parcours non plus. Il a été, entre autres postes, consul en France, ambassadeur en Iraq et en Jordanie (1989-1991), en Mauritanie (1992-1994), au Maroc (1996-2001).
Désormais, il appartient à Maïmouna Sourang Ndir, donc, de démontrer aux autorités sénégalaises et françaises qu’elle est capable de porter sur ses épaules sa nouvelle fonction. Elle devrait, en principe, s’installer courant décembre, à en croire une source.
source le quotidien
Ce manque de «coopération» de Paris commençait alors à inquiéter le Palais qui, visiblement, tenait beaucoup à la personne de Maïmouna Sourang Ndir pour gérer les affaires courantes dans la capitale française. Alors, le tout pour le tout a été tenté pour faire plier Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères. Karim Wade, en personne, a donc pris l’affaire en main, enfourchant son manteau de négociateur pour relancer le dossier à Paris même. D’après notre informateur qui s’est entretenu avec un haut responsable du Quai d’Orsay (Ndlr : le siège du ministère des Affaires étrangères français), il a été reçu le 4 novembre par le chef de la diplomatie française, en compagnie de son avocat, Robert Bourgi. Les deux hommes n’auront pas fait le déplacement pour rien. Ils ont, manifestement, réussi à dissiper les doutes qu’avaient les autorités françaises sur la personne de Mme Ndir. Car, trois jours après cette audience, Paris a accepté, enfin, l’accréditation de l’ancienne ministre.
Mais que reproche donc la France à Maïmouna Sourang Ndir ? En réalité, ce n’est pas sa personne qui pose problème. Les tergiversations de Paris seraient plutôt liées à ses «compétences» pour accomplir la mission qui lui est dévolue. En effet, selon notre source citée plus haut, «la France a fait savoir, par des canaux officieux, à l’Etat du Sénégal que la nomination de cette femme pose problème». L’une des raisons invoquées est son manque de connaissance des «milieux français». A cet égard, le fait que Mme Ndir ne soit pas un haut fonctionnaire, encore moins diplomate, a pesé sur la balance de manière négative. Or, vu de Paris, il n’est pas évident que quelqu’un ne répondant pas à ces deux critères importants puisse être à la hauteur des relations bilatérales.
Pour peu, Mme Ndir aurait été donc handicapée par son Cv de manière irrémédiable. Au départ, ce bout de papier n’a pas du tout attiré l’attention du «recruteur» français. Son diplôme d’Assistante sociale d’Etat obtenue à l’Enaes, après un Bac A4 au lycée Ameth Fall de Saint-Louis n’a pas dû dire grand-chose aux autorités françaises. De même que sa Maîtrise en Sciences sociales option Gestion des services sociaux - évaluation de programmes, de l’Université Laval (Québec). Côté expériences, ses passages au gouvernement, notamment dans les départements des Pme, de l’Entreprenariat féminin et de la Micro-finance, ainsi que celui du Cadre de vie et des Loisirs, auraient dû peser sur la balance. Mais peut-être que les services français basés à Dakar ont dû souffler à l’oreille de leur patron que la fonction de ministre ne vaut pas grand-chose au Sénégal.
Un patron qui n’a sans doute pas manqué de comparer ce Cv, à celui du sortant. Doudou Salla Diop est, incontestablement, très impopulaire dans le milieu sénégalais en France. Mais il ne doit pas cela à son background. Maîtrise de Droit, Maîtrise ès Lettres, Sciences Po – Bordeaux, Diplôme de l’Ecole nationale d’Administration (Ena), son cursus n’a rien à envier à celui de n’importe quel haut fonctionnaire français ou sénégalais. Son parcours non plus. Il a été, entre autres postes, consul en France, ambassadeur en Iraq et en Jordanie (1989-1991), en Mauritanie (1992-1994), au Maroc (1996-2001).
Désormais, il appartient à Maïmouna Sourang Ndir, donc, de démontrer aux autorités sénégalaises et françaises qu’elle est capable de porter sur ses épaules sa nouvelle fonction. Elle devrait, en principe, s’installer courant décembre, à en croire une source.
source le quotidien