Quel qualificatif devons-nous employer pour désigner le comportement de l’Etat devant ce phénomène qu’est la lutte sénégalaise ? L’importance que les autorités de notre pays donnent à cette déferlante surprend plus d’un. Par ce fait et par la magie de l’audiovisuel, la lutte avec frappe, plus barbare qu’on ne le pense s’est installée dans nos foyers, a taraudé l’esprit de nos enfants et a finalement gangrené ces derniers pour qui l’arène sénégalaise reste le chemin qui mène à la réussite. Et le raisonnement de cet enfant qui préfère la lutte à tout autre travail en dit long sur sa volonté d’en faire demain sa principale activité : « En lutte si l’on terrasse, on gagne de l’argent de même que si l’on se fait terrasser ». Kawtef !
Cet esprit naïf a si bien dit la chose. Un pays où la promotion de l’incompétence intellectuelle est érigée en règle absolue ne doit en aucun cas se targuer d’avoir injecté 40 % de son budget dans l’enseignement. En effet, au Sénégal la leçon la mieux partagée est sans aucun doute l’histoire de la lutte avec frappe. Au préscolaire, les bambins rivalisent d’ardeur les bakk (danse) de Modou Lô ou de Balla Gaye 2. Les écoles, naguère temple du savoir et de l’éducation sont devenues aujourd’hui, par le laxisme des autorités publiques, des milieux de l’enseignement de la violence par excellence. En lieu et place des grandes figures nationales, la couverture des cahiers des écoliers se transforment en piédestal sur lequel on leur force de faire la connaissance d’un dieu, d’un empereur, d’un roi, d’un prince… des arènes. Une campagne malhonnête de déstabilisation de l’école sénégalaise.
Malheureusement, au moment où des disparités énormes et injustes dans l’attribution des avantages au Ministère de l’Economie et des Finances sème une bataille rangée entre la Direction du Budget (DB) et les autres directions du département, pendant que les enseignants se donnent de la voix pour avoir un bien-être social et à l’heure où de bonnes gens du Bon Dieu s’immolent par le feu pour une raison ou pour une autre, deux lutteurs qui se vouent une haine viscérale, la bouche pleine à saigner d’insanités sont reçus dans la plus haute des institutions du Sénégal par le premier de tous les sénégalais, pour une réconciliation et une récompense de 2 million de francs CFA et un terrain pour chacun. Voilà des tares bien sénégalaises. Autrement dit des sénégalaiseries !
Il faut me semble t-il écourter les études, aller se faire une place dans les sables fins des écuries ou écoles de lutte pour côtoyer une personnalité de l’Etat vu que l’ego des ministres et du premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye lui même c’est Modou Lô ou Balla Gaye 2.
Wouye yaye yoye ! Le baccalauréat plus quoi que ce soit ne suffira plus pour gravir les escaliers du palais de la république. Il faut juste être, pour paraphraser Machiavel, lion et renard sous nos tropiques. Lion comme celui de Guédiawaye et renard comme le Kharagne des Parcelles Assainies. Le message est donné par le chef de l’Etat. Il faut faire sien cet adage wolof : « Khaliss kènne dou ko ligguèye dagne koye lidieune ti». Il faut se tailler des muscles comme Conan le barbare, avoir un public acquis à sa cause, sortir de gros mots de sa bouche et voilà le tour est bien joué.
Les fonctionnaires sont réduits à de simples fakkirs qui quémandent à la quinzaine de chaque mois, les agents des autres directions du Ministère des Finances qui accueillent chaque jours des sénégalais soucieux de leur avenir sont obligés de se faufiler dans les labyrinthes de la corruption pour arrondir les angles. Le petit peuple est chosifié et reste indifférent aux actes du président. Le libre arbitre s’installe. Bonjour la violence tant physique que morale !
« Halte à la violence dans les arènes » nous disent nos dirigeants. Si violence il y a, elle se se trouve dans ce geste de « générosité » qu’a effectué Me Wade en jetant l’argent du contribuable par la fenêtre. Violence n’est plus expressive que les coups de poing ensanglanté que les lutteurs sanguinaires se donnent dans l’enceinte de l’arène. La violence c’est l’impact de la lutte avec frappe sur nos enfants mineurs.
Amed Faye FALL
Cet esprit naïf a si bien dit la chose. Un pays où la promotion de l’incompétence intellectuelle est érigée en règle absolue ne doit en aucun cas se targuer d’avoir injecté 40 % de son budget dans l’enseignement. En effet, au Sénégal la leçon la mieux partagée est sans aucun doute l’histoire de la lutte avec frappe. Au préscolaire, les bambins rivalisent d’ardeur les bakk (danse) de Modou Lô ou de Balla Gaye 2. Les écoles, naguère temple du savoir et de l’éducation sont devenues aujourd’hui, par le laxisme des autorités publiques, des milieux de l’enseignement de la violence par excellence. En lieu et place des grandes figures nationales, la couverture des cahiers des écoliers se transforment en piédestal sur lequel on leur force de faire la connaissance d’un dieu, d’un empereur, d’un roi, d’un prince… des arènes. Une campagne malhonnête de déstabilisation de l’école sénégalaise.
Malheureusement, au moment où des disparités énormes et injustes dans l’attribution des avantages au Ministère de l’Economie et des Finances sème une bataille rangée entre la Direction du Budget (DB) et les autres directions du département, pendant que les enseignants se donnent de la voix pour avoir un bien-être social et à l’heure où de bonnes gens du Bon Dieu s’immolent par le feu pour une raison ou pour une autre, deux lutteurs qui se vouent une haine viscérale, la bouche pleine à saigner d’insanités sont reçus dans la plus haute des institutions du Sénégal par le premier de tous les sénégalais, pour une réconciliation et une récompense de 2 million de francs CFA et un terrain pour chacun. Voilà des tares bien sénégalaises. Autrement dit des sénégalaiseries !
Il faut me semble t-il écourter les études, aller se faire une place dans les sables fins des écuries ou écoles de lutte pour côtoyer une personnalité de l’Etat vu que l’ego des ministres et du premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye lui même c’est Modou Lô ou Balla Gaye 2.
Wouye yaye yoye ! Le baccalauréat plus quoi que ce soit ne suffira plus pour gravir les escaliers du palais de la république. Il faut juste être, pour paraphraser Machiavel, lion et renard sous nos tropiques. Lion comme celui de Guédiawaye et renard comme le Kharagne des Parcelles Assainies. Le message est donné par le chef de l’Etat. Il faut faire sien cet adage wolof : « Khaliss kènne dou ko ligguèye dagne koye lidieune ti». Il faut se tailler des muscles comme Conan le barbare, avoir un public acquis à sa cause, sortir de gros mots de sa bouche et voilà le tour est bien joué.
Les fonctionnaires sont réduits à de simples fakkirs qui quémandent à la quinzaine de chaque mois, les agents des autres directions du Ministère des Finances qui accueillent chaque jours des sénégalais soucieux de leur avenir sont obligés de se faufiler dans les labyrinthes de la corruption pour arrondir les angles. Le petit peuple est chosifié et reste indifférent aux actes du président. Le libre arbitre s’installe. Bonjour la violence tant physique que morale !
« Halte à la violence dans les arènes » nous disent nos dirigeants. Si violence il y a, elle se se trouve dans ce geste de « générosité » qu’a effectué Me Wade en jetant l’argent du contribuable par la fenêtre. Violence n’est plus expressive que les coups de poing ensanglanté que les lutteurs sanguinaires se donnent dans l’enceinte de l’arène. La violence c’est l’impact de la lutte avec frappe sur nos enfants mineurs.
Amed Faye FALL