L’appel lancé par les autorités sénégalaises à ses ressortissants vivant sur le sol français et désirant poursuivre juridiquement le pays de Nicolas Sarkozy n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Pour preuve, depuis que l’Etat a annoncé la nouvelle en guise de riposte au « petit juge » français Jean Wilfrid Noël du tribunal d’Evry à ses mandats d’arrêt contre Mame Madior Boye et Cie, le consul du Sénégal à Paris ne cesse de recevoir des plaintes. Qui ont été transmises à partir de la valise diplomatique aux magistrats sénégalais. Aussitôt après, le juge du 1er cabinet a ouvert une information. Mieux, certaines familles des victimes ont annoncé leur arrivée à Dakar aux autorités judiciaires pour qu’elles soient entendues par le magistrat instructeur. Au cours de cette semaine, Kimba Samoura est attendue pour faire sa déposition. Elle est la mère du jeune Lakhami Samoura qui aurait été tué par la police française le 27 novembre 2007. Des sources judiciaires confient que la dame a été une fois reçue dans le cadre de cette affaire par Nicolas Sarkozy (ministre de l’Intérieur à l’époque). Il y a également Ibou Diouf. Ce dernier a vu son fils perdre la vie dans une fourgonnette de la police française au moment de son transfert à l’hôtel de Police au mois de juin 2007. Pour ce qui est de l’incendie de Paris Opéra, Walifo Dramé fera aussi une déposition devant le 1er cabinet. En fait lors de l’incendie meurtrier du 9ème arrondissement, sa femme et ses trois enfants ont été grièvement blessés. Après l’incendie dans lequel dix enfants avaient perdu la vie et de nombreux autres blessés, le Parquet de Paris avait ouvert une enquête pour « homicides involontaires ». C’était en 2005. Mais, par la suite, l’enquête a été classée. Alors que les chambres étaient louées par la mairie de Paris à des familles immigrées. La mairie avait même été incapable de préciser le nombre d’occupants de ce bâtiment de six étages. Et le Préfet de police de Paris, Pierre Mutz, s’était permis de déclarer que l’hôtel ne posait « à priori » pas de problèmes de sécurité. Toutefois, avec l’ouverture d’une information par le juge, les victimes seront entendues sur le fond. Et, après leur audition, l’Etat du Sénégal compte envoyer des convocations aux autorités françaises concernées parmi les délits et crimes visés. Il s’agit entre autres de Jean Pierre Raffarin, Nicolas Sarkozy, Dominique De Villepin…Qui, à défaut de déférer à la convocation du juge sénégalais, seront victimes de mandats d’arrêt internationaux.
source lobservateur
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