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LE « MBARANE » : Mode de vie ou raison financière

La crise économique et celle des valeurs ont vu l’émergence du «mbarane», un phénomène qui consiste pour une fille, à sortir avec plusieurs garçons, pour arrondir la fin du mois. Une situation qui s’explique principalement par le désir grandissant des filles, à vouloir toujours être à la mode, et à subvenir à leurs nombreux besoins financiers. Un phénomène qui peut engendrer des conséquences désastreuses, sur l’avenir des filles.


Rédigé par leral.net le Samedi 11 Avril 2009 à 14:27 | | 0 commentaire(s)|

LE « MBARANE » : Mode de vie ou raison financière
Le matérialisme et la crise économique aidant, le phénomène du «mbarane» commence à prendre des proportions inquiétantes chez les filles. Le «mbarane» qui consiste à sortir avec plusieurs garçons à la fois, pour pouvoir subvenir à ses besoins matériels, a pour soubassement l’argent. Pour les filles, la crise économique est tellement difficile qu’il est inimaginable de pouvoir s’en sortir avec un seul homme. Absa explique que la plupart de ses copines sont des adeptes de cette pratique. «Elles disent que c’est une façon de subvenir à leurs besoins, d’autant plus que certains garçons, acceptent volontiers ce jeu dangereux».Cette façon de voir des filles est symptomatique de la profondeur de la crise économique mais aussi de celle des valeurs morales, constatée au sein de la société sénégalaise. Pour Fatou, «il n’y a aucun mal. S'il y’a des garçons assez généreux pour donner leur argent, pourquoi se compliquer la vie et se poser autant de questions». Sans pour autant vouloir offenser, Abdou pense que toutes les filles sont matérialistes .C’est seulement le degré de matérialisme qui diffère. «En effet, si pour certaines, elles sont atteintes jusqu’aux jambes, pour d’autres par contre, c’est jusqu’à la moelle épinière» selon Abdou. L’argument souvent avancé par certaines filles, c’est qu’on ne peut pas vivre d’amour et d’eau fraîche. Un point de vue qui reflète à bien des égards, l’idée que les filles se font du «mbarane». Nabou explique que «c’est juste une façon de s’en sortir. Il arrive quelque fois qu’on sorte avec un garçon uniquement pour son argent. C’est souvent ce que l’on appelle dans notre jargon, «la roue de secours». Il sait très souvent qu’on ne l’aime pas, mais puisqu’il insiste, il faut lui montrer que c’est plus son argent qui nous intéresse que lui. Alors, forcément il va comprendre un jour et nous laisser tranquille». Cette façon de se faire de l’argent, est toutefois décriée par certaines filles, qui estiment qu’il faut savoir garder sa dignité, quelles que soient les opportunités. Mamy pense que c’est un problème d’éducation. «Il y’a des filles, pour tout l’or du monde vous ne pouvez pas les contraindre à faire ce que la morale et leur éducation n’acceptent pas. Vous savez, les hommes ne sont pas aussi idiots que certaines femmes le pensent. Ils peuvent vous donner des millions pour un seul but, mais si jamais ils y arrivent, vous allez vous retrouver toute seule, avec un enfant entre les bras». Pour Fatou, «cela ne risque pas d’arriver car il faut savoir prendre ses précautions, et ne jamais coucher avec les garçons. Vous savez, les hommes se contentent de peu». Mais pour Abdou, il ne faut pas que les filles se trompent. Les hommes ne font jamais rien pour rien .C’est souvent du donnant –donnant. «Les hommes ne sont plus si idiots, pour se faire déplumer par une fille, sans rien en contrepartie». Mais, face à la persistance de la crise économique et morale, et aux besoins de plus en plus nombreux, le phénomène du «mbarane» semble avoir de beaux jours devant lui. Et comme dit l’adage, il faut éviter le revers de la médaille, et qu’on ne peut pas faire une omelette, sans casser des œufs.

Alioune Diop