Le 19 mars 2000, la majorité des électeurs avait chassé DIOUF et le P.S. du pouvoir qu'ils ont remis à Maître WADE et à sa coalition. En cours de route, Me WADE a fait voter dans l'euphorie de l'alternance, une Constitution lui donnant des pouvoirs exorbitants plus importants que ceux dont ont bénéficié ses prédécesseurs, SENGHOR et DIOUF.
N'étant plus d'accord avec ses partenaires d'alors, il les a écartés du pouvoir pour diverses raisons. Ils ont noms: Moustapha NIASSE, Amath DANSOKHO, Abdoulaye BATHILY, Madior DIOUF et Idrissa SECK pour ne citer que quelques-uns. Jusque-là, nul ne peut lui reprocher d'avoir agi dans l'illégalité. Il a continué sa purge à des niveaux inférieurs et a liquidé politiquement un bon nombre de ses frères du PDS. S'il ne les a pas tout simplement fragilisés. Si les seconds couteaux du PDS ont eu ce triste sort, il n'en n'est pas de même pour les chefs de partis politiques dont le dernier à être écarté est Jean-Paul DIAS. Ils ont tous des instruments de lutte politique et de conquête du pouvoir duquel ils ont été écartés. Ils sont les plus hauts responsables des partis les plus significatifs de la coalition 2000 ayant porté Me WADE au pouvoir. Ils sont tous rendus à leur liberté d'action et à leur autonomie de gestion qu'ils avaient perdue au nom de la coalition. Comme le disait Montaigne : "Qui m'abandonne me rend à moi-même."
Cette situation politique rappelle à maints égards celle qui avait prévalu à Singapour avec le Général LEE dans la période de l'immédiat après guerre, sans en épouser toutes les formes. LEE avait mené une campagne tonitruante et enthousiaste à la tête des communistes. Il remporta largement la victoire aux élections avec les anti-impérialistes de l'époque. Aussitôt installé au pouvoir, il changea de discours, liquida sans rémission et en de nombreuses occasions, physiquement, ses propres partenaires avant de se proclamer haut et fort pro-américain et viscéralement anti-communiste. Il a quand même le mérite d'avoir fait de son pays un dragon prospère dans les espaces de pauvreté de l'Asie du Sud-est.
Objectivement, personne ne peut nier que Me WADE ait essayé, comme il le dit lui-même, de faire du Sénégal un dragon; un "ninki-nanka" pour parler local, dans l'Atlantique Nord, en Afrique de l'Ouest où tous les pays qui entourent le Sénégal sont, malheureusement comme lui, plaqué au sol par la pauvreté et la misère. Malgré ses grandes idées et son envie de bien faire, force est de reconnaître qu'il ne dispose pas d'une aide financière extérieure massive de la part de ses amis américains, comme le Général LEE et au plan national, son parti et ses nouveaux alliés ne lui sont d'aucun secours.
Au plan politique, nous pouvons nous poser la question de savoir si, comme le dit Latif COULIBALY : "C'est l'alternance qui a été piégé, ou si c'est Me WADE lui-même qui a été piégé."Alors, et alors seulement, l'on essayera de savoir qui l'a piégé et pour quelles raisons. En 1993, lors de la campagne électorale, Me WADE avait tenu une conférence à l'Hôtel Téranga. Je lui avais posé deux questions qui avaient choqués les sopistes dans la salle et auxquels lui-même, Me WADE, avait intimé l'ordre de nous écouter!
1°) Le PDS est-il devenu un parti civilisé, au vu de l'attitude très correcte de M. Boubacar SALL, notée dernièrement à la télévision et de votre discours très conciliant d'aujourd'hui?
2°) Avez-vous la possibilité et l'autorité nécessaire pour conduire votre parti sans être débordé ni à votre droite, ni à votre gauche?
Dans sa réponse à ma première question, Me WADE répondit par l'affirmative en saluant ma présence dans la salle en tant que PS, ce qui en soi permettait le dialogue entre DIOUF et lui-même et entre nos deux partis, au lieu de se regarder de loin en loin et de s'insulter sans cesse. Prenant tout son sérieux et visiblement fâché, il brandit des journaux posés à côté de lui et lance à la foule des sopistes : "Le Code électoral sénégalais est l'un des meilleurs au monde! Que personne ne vienne demain pour me dire qu'il y a eu des fraudes aux élections qui vont se tenir!" Pourtant, quelques minutes auparavant, Me WADE venait de nommer M. Jean-Paul DIAS, et dans cette même salle, responsable national du PDS, chargé de la fraude!
En réponse à la deuxième question. Me WADE martela ses mots : "Notez bien Monsieur, personne, je dis bien personne n'ose ou n'osera me déborder moi Me WADE! Ni à gauche, ni à droite sans que je ne le renvoi du PDS.
Aujourd'hui que ce même WADE, à la fois impulsif et autoritaire quand il était dans l'opposition, ce même Me WADE qui avait pour habitude de chauffer à blanc ses militants et de les entraîner sur le chemin de la contestation tout azimut jusqu'à la désobéissance civile, est au pouvoir avec ses frères du PDS, on ne peut pas lui demander d'avoir le comportement d'un SENGHOR ou d'un DIOUF! Ils n'ont pas eu le même parcours politique, n'ont pas eu le même type de militants, leurs partis respectifs n'étant pas régis par les mêmes règles et leurs périodes de magesture n'étant pas les mêmes eu égard à l'environnement international.
Alors, à toute situation nouvelle, un comportement nouveau. L'opposition actuelle qui connaît très bien Me WADE pour l'avoir pratiqué, devrait garder sa sérénité et se concentrer sur l'exigence légale d'organisation d'élections transparentes, libres, démocratiques et paisibles.
Pour cela, il suffit d'exiger l'arrêt de la production des cartes numérisées pour l'obtention de la carte d'identité nationale en même temps que la carte d'électeur et retourner à nos simples et bonnes vieilles cartes d'électeurs et confier leur confection à nos imprimeurs nationaux.
- Reprendre le fichier électoral de 2001 pour lui apporter les modifications nécessaires; - Choisir les membres du collège électoral sur la base de leur compétence en matière électorale et leur probité intellectuelle et morale;
- Procéder, dans chaque parti, à la fondation des membres de bureaux de vote, des représentants de parti et des scrutateurs afin qu'ils parlent tous le même langage dans les bureaux de vote le jour du scrutin.
C'est là le point nodal des élections qui permet d'éviter des contestations inutiles et des contentieux fabriqués, si tous les partis et leurs candidats sont bien représentés partout où le besoin se manifeste sur l'étendue du territoire national.
- Revenir à la bonne méthode de faire voter les gens par affinité de quartiers et de villages où tout le monde se connaît dans une fourchette de 400 à 600 électeurs par Centre de vote, afin de détecter très rapidement les tentatives de votes multiples et de les écarter vigoureusement;
- L'opposition devra aussi veiller à la confection de carte électorale dont la distributivité sur l'ensemble du pays peut pénaliser les plus pauvres, si le centre de vote est éloigné de leur localité et s'ils n'ont pas les moyens de transport pour accomplir leur devoir de citoyen;
- Les résultats des bureaux de vote dûment constatés et signés des ayants droit (présidents, secrétaires et représentants) doivent être immédiatement portés à la disposition de la presse privée pour diffusion et faire l'objet d'une comptabilité sans complaisance et sans modification d'aucune sorte par qui que ce soit.
- Le ramassage par les forces de l'ordre des urnes scellées par les présidents des bureaux de vote devront faire l'objet de contrôle strict en amont, mais aussi en aval lors de leur transport au Conseil Constitutionnel à partir des gouvernances, préfectures et sous-préfectures, afin qu'aucune correction inopportune ne soit apportée dans les bulletins déjà signés.
- En dernier ressort, le fair-play devra continuer de fonctionner comme entre DIOUF et WADE, entre le pouvoir et l'opposition, sans haine et sans triomphalisme, pour que le Sénégal continue gaillardement son chemin dans la démocratie.
Babacar DIAKHATE – Membre du Comité central du Parti socialiste" ( Publication faite par Lamine DIAKHATE )
Que son âme repose en paix.
N'étant plus d'accord avec ses partenaires d'alors, il les a écartés du pouvoir pour diverses raisons. Ils ont noms: Moustapha NIASSE, Amath DANSOKHO, Abdoulaye BATHILY, Madior DIOUF et Idrissa SECK pour ne citer que quelques-uns. Jusque-là, nul ne peut lui reprocher d'avoir agi dans l'illégalité. Il a continué sa purge à des niveaux inférieurs et a liquidé politiquement un bon nombre de ses frères du PDS. S'il ne les a pas tout simplement fragilisés. Si les seconds couteaux du PDS ont eu ce triste sort, il n'en n'est pas de même pour les chefs de partis politiques dont le dernier à être écarté est Jean-Paul DIAS. Ils ont tous des instruments de lutte politique et de conquête du pouvoir duquel ils ont été écartés. Ils sont les plus hauts responsables des partis les plus significatifs de la coalition 2000 ayant porté Me WADE au pouvoir. Ils sont tous rendus à leur liberté d'action et à leur autonomie de gestion qu'ils avaient perdue au nom de la coalition. Comme le disait Montaigne : "Qui m'abandonne me rend à moi-même."
Cette situation politique rappelle à maints égards celle qui avait prévalu à Singapour avec le Général LEE dans la période de l'immédiat après guerre, sans en épouser toutes les formes. LEE avait mené une campagne tonitruante et enthousiaste à la tête des communistes. Il remporta largement la victoire aux élections avec les anti-impérialistes de l'époque. Aussitôt installé au pouvoir, il changea de discours, liquida sans rémission et en de nombreuses occasions, physiquement, ses propres partenaires avant de se proclamer haut et fort pro-américain et viscéralement anti-communiste. Il a quand même le mérite d'avoir fait de son pays un dragon prospère dans les espaces de pauvreté de l'Asie du Sud-est.
Objectivement, personne ne peut nier que Me WADE ait essayé, comme il le dit lui-même, de faire du Sénégal un dragon; un "ninki-nanka" pour parler local, dans l'Atlantique Nord, en Afrique de l'Ouest où tous les pays qui entourent le Sénégal sont, malheureusement comme lui, plaqué au sol par la pauvreté et la misère. Malgré ses grandes idées et son envie de bien faire, force est de reconnaître qu'il ne dispose pas d'une aide financière extérieure massive de la part de ses amis américains, comme le Général LEE et au plan national, son parti et ses nouveaux alliés ne lui sont d'aucun secours.
Au plan politique, nous pouvons nous poser la question de savoir si, comme le dit Latif COULIBALY : "C'est l'alternance qui a été piégé, ou si c'est Me WADE lui-même qui a été piégé."Alors, et alors seulement, l'on essayera de savoir qui l'a piégé et pour quelles raisons. En 1993, lors de la campagne électorale, Me WADE avait tenu une conférence à l'Hôtel Téranga. Je lui avais posé deux questions qui avaient choqués les sopistes dans la salle et auxquels lui-même, Me WADE, avait intimé l'ordre de nous écouter!
1°) Le PDS est-il devenu un parti civilisé, au vu de l'attitude très correcte de M. Boubacar SALL, notée dernièrement à la télévision et de votre discours très conciliant d'aujourd'hui?
2°) Avez-vous la possibilité et l'autorité nécessaire pour conduire votre parti sans être débordé ni à votre droite, ni à votre gauche?
Dans sa réponse à ma première question, Me WADE répondit par l'affirmative en saluant ma présence dans la salle en tant que PS, ce qui en soi permettait le dialogue entre DIOUF et lui-même et entre nos deux partis, au lieu de se regarder de loin en loin et de s'insulter sans cesse. Prenant tout son sérieux et visiblement fâché, il brandit des journaux posés à côté de lui et lance à la foule des sopistes : "Le Code électoral sénégalais est l'un des meilleurs au monde! Que personne ne vienne demain pour me dire qu'il y a eu des fraudes aux élections qui vont se tenir!" Pourtant, quelques minutes auparavant, Me WADE venait de nommer M. Jean-Paul DIAS, et dans cette même salle, responsable national du PDS, chargé de la fraude!
En réponse à la deuxième question. Me WADE martela ses mots : "Notez bien Monsieur, personne, je dis bien personne n'ose ou n'osera me déborder moi Me WADE! Ni à gauche, ni à droite sans que je ne le renvoi du PDS.
Aujourd'hui que ce même WADE, à la fois impulsif et autoritaire quand il était dans l'opposition, ce même Me WADE qui avait pour habitude de chauffer à blanc ses militants et de les entraîner sur le chemin de la contestation tout azimut jusqu'à la désobéissance civile, est au pouvoir avec ses frères du PDS, on ne peut pas lui demander d'avoir le comportement d'un SENGHOR ou d'un DIOUF! Ils n'ont pas eu le même parcours politique, n'ont pas eu le même type de militants, leurs partis respectifs n'étant pas régis par les mêmes règles et leurs périodes de magesture n'étant pas les mêmes eu égard à l'environnement international.
Alors, à toute situation nouvelle, un comportement nouveau. L'opposition actuelle qui connaît très bien Me WADE pour l'avoir pratiqué, devrait garder sa sérénité et se concentrer sur l'exigence légale d'organisation d'élections transparentes, libres, démocratiques et paisibles.
Pour cela, il suffit d'exiger l'arrêt de la production des cartes numérisées pour l'obtention de la carte d'identité nationale en même temps que la carte d'électeur et retourner à nos simples et bonnes vieilles cartes d'électeurs et confier leur confection à nos imprimeurs nationaux.
- Reprendre le fichier électoral de 2001 pour lui apporter les modifications nécessaires; - Choisir les membres du collège électoral sur la base de leur compétence en matière électorale et leur probité intellectuelle et morale;
- Procéder, dans chaque parti, à la fondation des membres de bureaux de vote, des représentants de parti et des scrutateurs afin qu'ils parlent tous le même langage dans les bureaux de vote le jour du scrutin.
C'est là le point nodal des élections qui permet d'éviter des contestations inutiles et des contentieux fabriqués, si tous les partis et leurs candidats sont bien représentés partout où le besoin se manifeste sur l'étendue du territoire national.
- Revenir à la bonne méthode de faire voter les gens par affinité de quartiers et de villages où tout le monde se connaît dans une fourchette de 400 à 600 électeurs par Centre de vote, afin de détecter très rapidement les tentatives de votes multiples et de les écarter vigoureusement;
- L'opposition devra aussi veiller à la confection de carte électorale dont la distributivité sur l'ensemble du pays peut pénaliser les plus pauvres, si le centre de vote est éloigné de leur localité et s'ils n'ont pas les moyens de transport pour accomplir leur devoir de citoyen;
- Les résultats des bureaux de vote dûment constatés et signés des ayants droit (présidents, secrétaires et représentants) doivent être immédiatement portés à la disposition de la presse privée pour diffusion et faire l'objet d'une comptabilité sans complaisance et sans modification d'aucune sorte par qui que ce soit.
- Le ramassage par les forces de l'ordre des urnes scellées par les présidents des bureaux de vote devront faire l'objet de contrôle strict en amont, mais aussi en aval lors de leur transport au Conseil Constitutionnel à partir des gouvernances, préfectures et sous-préfectures, afin qu'aucune correction inopportune ne soit apportée dans les bulletins déjà signés.
- En dernier ressort, le fair-play devra continuer de fonctionner comme entre DIOUF et WADE, entre le pouvoir et l'opposition, sans haine et sans triomphalisme, pour que le Sénégal continue gaillardement son chemin dans la démocratie.
Babacar DIAKHATE – Membre du Comité central du Parti socialiste" ( Publication faite par Lamine DIAKHATE )
Que son âme repose en paix.