Dans une interview accordée à la West Africa Democracy Radio, le sociologue considère que les arguments avancés ici et là renvoient à des perspectives différentes mais « au fond, s’articulent autour d’une meme constante; c'est-à-dire le fait que, depuis quelques temps, les gens ne sont pas suffisamment satisfaits par les options politiques du président de la république ». Ainsi poursuit djibril diakhaté « en rejetant le monument, c’est au fond le président de la république lui-meme avec ses politiques, avec ses orientations qui sont rejetés ». Il est vrai que d’aucuns évoquent le cout exorbitant du monument dans un contexte de crise et considèrent que dans un pays qui est traversé par la disette et ou les populations vivent dans des difficultés extrèmes, il est inadmissible de dépenser autant de milliards (on parle de 14 voire 17 milliards) pour une statue. Les autres convoquent des arguments religieux estimant pour l’essentiel, que la religion musulmane, majoritaire dans le pays, refuse la création de statues meme si cette si cette statue n’a pas une vocation à etre idolatrée. La troisième vague, elle, parle de l’inadaptation de la statue au cadre culturel local avec l’accoutrement des personnes symbolisant la renaissance africaine n’a rien à voir avec les réalités traditionnelles en terme de vetements. Mais pour Djibril Diakhaté, « il y a un argument sous entendu, qui fonctionne en pointillé, c’est le rejet de la politique du président de la république ». Un rejet déjà noté lors des élections locales du 22 Mars dernier qui « ont montré qu’il y a une forte tendannce des populations à montrer leurs désaccord par rapport aux options politiques du président de la République ». Et sous ce rapport là, il croit que le monument n’a été rien d’autre qu’un prétexte de plus que les populations ont utilisées pour montrer à Me Abdoulaye Wade qu’elles ne veulent plus de ses options, de ses orientations et de ses postures ; et qu’en conséquences, elles aspirent « à un changement profond». C’est cela « le discours que le président et son entourage doivent comprendre » conclut Djibril Diakhaté.
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