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LE SOUFISME ET LA POLITIQUE : nouvelle lecture de l'histoire universelle

Rédigé par leral.net le Lundi 16 Janvier 2012 à 00:33 | | 0 commentaire(s)|

Louange à Dieu, pour ses bienfaits éternels, qui dit dans le saint Coran: «Parmi les croyants, des hommes qui ont rempli pleinement leurs engagements envers Lui, parmi ceux qui sont déjà éteints et d'autres qui sont actifs dans une attente permanente et qui n'ont jamais travesti.»


LE SOUFISME ET LA POLITIQUE : nouvelle lecture de l'histoire universelle
Prière et salut soient sur celui qui a été donné comme un don divin et comme une clémence pour l'univers afin d'apporter la bonne nouvelle et d'alerter tout en invitant au chemin du salut avec la permission divine et tout en éclairant sur le droit chemin, le messager d'Allah, qui disait que «les érudits sont les héritiers des prophètes».

C'est un grand honneur et un plaisir incommensurable pour moi de modérer cette section sous le thème du soufisme et la politique, à ce colloque qui prépare le Magal 2012 consacré à la commémoration de l'anniversaire de l'exil, plein d'enseignements, effectué par le saint homme, le pôle, le serviteur du prophète (PSL), le Cheikh Ahmad, fils de Mohammed fils de Habibullah Mbacké, Que Dieu le tout puissant le comble de sa grâce et nous gratifie de ses bienfaits.

Nous ne pouvons que nous réjouir d'une telle initiative, car un sujet est d'autant important pour la vie active de la communauté, que ce colloque intervient à son heure. Il se tient, en effet, à un moment de perte de valeurs et de repère où Politique et Soufisme sont considérés comme antagonistes. Cela mériterait une réflexion approfondie et des études avérées dans le seul but d'apporter des réponses concrètes et pertinentes qui permettront de rassembler deux concepts liés pour toujours.

Vous avez mesuré la portée de ce colloque en invitant ces éminents professeurs connus de par le monde pour leur savoir intarissable par lequel ils nous éclaireront durant leurs exposés sous le thème Soufisme et crise mondiale contemporaine. Je voudrais, au passage, introduire cette section par un modeste préambule dont le but est d'ouvrir l'appétit des uns et des autres parmi les assistants. Et vu le contexte, nous nous excusons d'avance pour la longueur de notre introduction qui ne se justifie que par notre ambition de répondre aux exigences et soucis suscités par le sujet qui mérite des explications. Aussi commencerons-nous par dire que le monde, d'aujourd'hui, est un monde où le désespoir, les errements et la perdition rythment la vie. L’homme ne vit que pour manger et satisfaire ses désirs, le matériel est devenu un veau d'or qu'on adore, les moyens constituent une fin en soi. Dans ce monde, la religion est devenue politique et la politique élevée au rang de religion. L'extrémisme et l'intolérance sont devenus banals, au point que se répand le terrorisme. Corrélativement se développe l'obscurantisme qui le sous-tend.

Dans ce monde, la religion n'est plus celle-là connue de nos repères et de nos références. Elle est devenue une enveloppe sans consistance. Sonne alors l'heure de l'impératif retour à la case de départ, au monde des valeurs et au droit chemin, aux valeurs sûres que nul ne saurait négliger. Tel est le cri qui s'élève dans cette vallée du silence. Avec le soufisme authentique naîtra une voie qui renferme les solutions aux questionnements de l'humanité. Dans cette voie, les idoles disparaissent, l'équilibre du monde se rétablit et la créature se jette entre les mains du Créateur. Pendant que l'air se purifie, la vie devient agréable et les mythes s'effondrent. Ainsi, l'homme trouve toute sa plénitude et peut alors se tenir debout sur ses deux pieds et voir avec ses deux yeux.

A travers ce rapide survol, nous cherchons à dégager un guide pratique pour un message clair. Un message de valeur qui apportera un éclairage à la jeunesse et aux hommes de pensée. Un message qui sera une voix des peuples opprimés de toute notre planète. Le soufisme est, en fait, la vie dans sa globalité et va rassembler ce qui a été séparé, faire en sorte que la mondialisation et la communication soient porteuses d'un espace objectif. Il sera ouvert pour intégrer et associer l'esprit et la matière et peut former les hommes à un degré très élevé des valeurs de la foi, de la sincérité, de l'honnêteté, de la clémence, de la justice, de la liberté, de l'efficacité dans le travail. Dès lors, le rêve de tous les hommes, sur terre, devient réalité vivante.

Le Soufisme s'était défini un domaine de plénitude face au phénomène de l'illusion qui avait droit de cité et où, dans les mosquées, les églises, les synagogues, les bois sacrés, il se passait beaucoup de faits contraires à la religion et où l'obscurantisme s'était largement répandu, de même que le charlatanisme. Chacun prétendant être le meilleur jusqu'à ce que la lumière jaillisse de cet obscurantisme. Le soufisme est ainsi devenu la voie des hommes, sur laquelle se sont précipités de grands hommes de connaissance et de piété. La volonté divine viendra renforcer cette longue marche de millions de personnes, du Sahara vers la Savane. Son symbole fut le chapelet et l'épée. Il est devenu la crue qui va finir par embrasser toute la terre, comme le confirme l'écrivain El Hadji Mohamed Khalifa Niasse de Kaolack (Sénégal) dans son livre intitulé Souffre rouge:

«La crue de notre maître a embrassé toute la terre, les citadins comme les villageois.

«En Chine comme en Inde, on trouve les secrets de cette voie mystique avec des hommes de valeur qui font la fierté de tout être. «En Orient comme en Occident, dans le nouveau monde, à travers l'horizon, comme la lumière du soleil et celle de la lune qui éclaire tout sur son passage,

«Ces hommes ne se distinguent guère par leur accoutrement mais plutôt par leur humilité. Et c'est ainsi qu'ils passent inaperçus.

«Le pouvoir terrestre comme le pouvoir céleste ont déferlé sur cette voie·et la terre s'est remplie de son cru parfumé.

«Et quiconque embrasse ce cru y gagne en droiture tel qu'un cœur se purifie après un moment d'aveuglement. Le seigneur a revivifié les cœurs sans vie au point qu'il n'y en ait plus.»

Le Soufisme compte de grands hommes de valeur ainsi que des villes de référence. Ce qui lui confère un caractère universel. Quelle ressemblance entre la nuit d'hier et celle d'aujourd'hui? L'histoire se répète dans un premier temps sous forme de tragédie, et dans un second temps sous forme de comédie».



Une tempête dans un verre d'eau

Le monde d'aujourd'hui, en déperdition, cherche une bouée de sauvetage dans une mer agitée. Certains ont cru, pendant un temps, à la solution matérialiste, convaincus qu'ils ont été que leur angoisse a pour origine la pauvreté. Ainsi, les philosophes se sont livrés à un jeu d'enfants et, derrière eux, l'humanité se perd. Les discours sur le matérialisme-dialectique et le matérialisme historique avec les thèses de Karl Marx ont pris de la place : on parle alors de société primitive, de féodalité, d'impérialisme, stade suprême du capitalisme, ou de socialisme, première étape vers le communisme. On répandra de telles thèses à travers la presse et La Pravda sera leur fer de lance. Des images et des voix ont fait le tour de la planète, d'Est en Ouest, jusqu'à ce que certains aient cru apercevoir de l'eau là où il n'y avait que mirage. Et l'on s'en est, très vite, rendu compte quand le mur de Berlin s'est écroulé. Le puissant empire soviétique s'effondra, ainsi que la muraille de Chine, tout comme les forêts de Cuba.

On parlera, alors, de la fin de l'histoire, car le monde n~est plus bipolaire. Le capitalisme triomphant de se vanter devant toutes les civilisations, comme étant la brique avec laquelle la construction du temple sera accomplie. Ainsi s'est répandue la chanson de la démocratie, du libéralisme ainsi que des antivaleurs et autres pratiques immorales afin que le monde devienne un monde sans valeur, où les moyens et la fin en soi comptent plus que tout et où il n'existe de lois que celle de l'offre et de la demande. Le matérialisme revient alors sous une autre forme, avec le phénomène d'une nouvelle presse et des moyens de communication, à travers le satellite qui a transformé l'univers en un village planétaire, dans lequel, les voix, les images et les écrits voguent à travers le net, le «sat» et le «cel». Alors, une presse de propagande va chercher à transformer l'homme en un animal avide de proie et la matière en une bande dessinée attractive. Seulement, l'Amérique qui prétendait maîtriser la sécurité et le bien être et qui s'était érigée en un gendarme capable de sécuriser le monde a vu les murs de Manhattan s'effondrer sous ses pieds, ainsi que ceux du Pentagone et de la Maison blanche. Depuis lors, l'Occident a peur!



L'irréversibilité de l'aurore

Face à tout cela, un flou s'est incrusté, entretenu par le fait . que la solution est trop visible. C'est ce qui reste des valeurs et du bien qui constitue le secret sublime et le trésor caché.

Au début de la créature, la vie tournait autour de la recherche des valeurs cachées. Et c'est ainsi que débuta la tragédie de l’histoire. A cette époque, le diable avait crû au matérialisme et avait adoré le feu qu'il considérait comme une fin en soi. Et l'esprit fut négligé au profit du corps et du physique. Le mal eut droit de cité sur terre, la gabegie se répandit et le sang coula à flots. A l'opposé de la sublimation et de la sainteté, le diable avait trouvé refuge dans cette pratique jusqu'à obtenir le rang d'ange qui est plus proche de Dieu qui avait décidé de ce qu'il avait voulu décider. Et il se choisira un vicaire. Son choix aura surpris plus d'un, car étant porté sur l'argile noire qui va bénéficier de l'esprit qu'il lui insuffla, en plus du choix de diriger. Ainsi, commença la confrontation entre le vrai et la faux, entre le bien et le mal. Ce qui sortira de cette confrontation sera le savoir: «Nous avons fait savoir à Adam tous les noms.»

Ce fut l'annonce d'une vie difficile sur terre et d'une scène rude, mais exaltante. Survint alors le rôle des messagers, des prophètes et des saints qui se succédèrent jusqu'à ce qu'ils connaissent le salut. Le temps de l'observation et de l'attente commença et l'on se cramponna à la voie droite qui a vu cheminer «de grands hommes dont certains sont déjà passés alors que d'autres attendent encore, mais ne s'en sont jamais détournés».

Cette histoire se conjugue avec ses trois phases : celle des messagers, celle de la prophétie et celle des saints qui tantôt s'associent tantôt se dissocient. Car, chaque messager est prophète et saint en même temps, chaque prophète est aussi saint et chaque saint reste saint ~ et fort demeure le cordon ombilical reliant le donneur et le receveur. L'homme se loge ainsi dans un état d'esprit très élevé comme étant le serviteur: «Sublime soit-il, celui qui a fait voyager son serviteur !»

A l'opposé, il y a l'histoire de la dialectique, avec ses hauts et ses bas, des mannes qui se transforment en catastrophes sur tous les échelons, de la crise vivrière à la crise financière, en passant par celles qui sont économiques et politiques. Dès lors, où trouver refuge?

La situation de l'humanité s'éclaircit chaque fois que l'aurore se rapproche et que le fil blanc se distingue du fil noir dans l'ultime phase de la nuit. La matière qui est accidentelle et éphémère ne peut pas être une fin en soi, comme la créature ne peut pas être créatrice en même temps. Les propagandistes n'ont pas raison quelle que soit la grandeur de leur caisse de résonance, que leurs écoles de propagande se multiplient ou qu'elles se fondent sur des laboratoires qui expérimentent des animaux comme la thèse de Pavlov. L'écriture et le discours ont pris une vaste place dans leur propagande et l'éloquence ressemble, à bien des égards, à la magie. Cependant, la monotonie et la répétition font perdre à la magie son pouvoir.



Le soufisme, couronnement de la politique

Or, pour que l'être humain puisse conserver sa dimension humaine, il faut que la demande se renouvelle. La soif d'une alternative qui fait revivre le cœur et qui élève l'esprit, est un dénominateur commun, et la religion est devenue ce musée authentique dont chacun devient le gardien.Ce qui nous fait reprendre le verset coranique : «Nous avons trouvé nos ancêtres dans cette tradition, et nous les y suivrons.»

Il fut un moment où les connaissances devenaient de l'encre versé sur du papier et des villes de l'Orient étaient prises dans des embouteillages. Bagdad secouée, les sites de connaissances répandus partout, la vanité dans l'art et le savoir devenue le chemin menant à la célébrité et à la richesse, des hommes se bousculaient vers ce phénomène qui avait fini par couvrir tous les horizons. C'est dans cet environnement qu'un homme s'était distingué par son savoir intarissable et par son art élevé : l'Imam Ghazali. Il partit pour une retraite spirituelle et s'enferma pendant une dizaine d'années, avant de sortir avec l'aide divine pour annoncer la «revivification des sciences religieuses».

Le cri de l'Imam Ghazali a réveillé des dormeurs brusquement sortis d'un lourd sommeil. Il précéda l'Occident qui s'inspirera plus tard de sa pensée, c'est-à-dire de sa démarche vers le doute méthodique. De même, l'Occident plagia Haladj qui fut le premier à évoquer le moi et l'ego qui pose la responsabilité, et qui fut le point de départ pour Descartes et son cartésianisme devenu un modèle à suivre pour la rationalité et l'objectivité. Ce modèle est notre produit et les empreintes que nous y avons laissées le démontrent.

L'histoire de l'Islam en Occident a démontré la vitalité de cette religion, dont les soufis qui ont associé la foi et la raison ont légué un patrimoine inestimable, plein de bienfaits pour l'humanité. Jabir Ibn Hayane, inventeur de l'algèbre, et Ibn Sina alias Avicens sont des soufis qui ont justifié la vivacité de cette voie mystique. Celle-ci est synonyme d'humilité et de vie, et constitue un catalyseur qui transforme le fer en or et la pierre en diamant. Le message des soufis est venu pour couronner le mysticisme: ce qui était difficile, est devenu facile et ce qui était rare est devenu abondant.

Il fait jour, les serrures ont sauté devant l'Ouvrant et le Sceau devant le Victorieux et le Guide. On éleva des hommes sans qu'ils aient besoin d'observer une retraite. La volonté d'effacement et d'affirmation se manifeste à nouveau. «Et l’on verra les hommes qui embrassent la religion d'Allah en vague.»

Le cri des opprimés a revivifié les cœurs et élevé les esprits. Car c'est la bonne parole dont les racines sont profondes et immuables.' Si le contenant est en place - la terre est préparée à cela - et si la sagesse et les modèles font le tour de la terre, il ne reste alors plus que la perle pour qui tout ceci a été préparé. Car le rapport de causalité l'exige.

Le développement technologique, qui transforme le monde en un tour de main, n'est pas le fait du hasard, ni une fin en soi, mais plutôt quelque chose que le prophète Jacob avait pressenti. Et j'abonde dans le même sens que l'écrivain El Hadji Mohamed Khalifa Niasse de Kaolack (Sénégal) qui disait à propos de la prière d'Ouvrant dans son ouvrage au titre évocateur d'Arme d'éclaireur : «On trouve des sentences à l'attente d'une cause et qui se retardent à l'affermissement de cette même cause.»



Retour à la case départ

Les éclaireurs, parmi nos anciens qui ont travaillé avec intuition pour associer la loi et l'esprit, la foi et la science, ont transformé l'Andalousie, dans la péninsule ibérique, en un paradis au-dessus duquel des fleuves coulaient en abondance. Les fruits étaient à portée de bouche, la science et l'art à l'apogée pour des hommes amoureux et passionnés par ce qu'ils faisaient, ~ais qui ont laissé libre cours à leurs âmes. Ces hommes avaient changé, leurs attitudes aussi. Ils étaient devenus intolérants après avoir été très flexibles.La situation s'était renversée comme si elle allait marcher sur la tête et le discours des interdits et des bannis est devenu monnaie courante. Le bâton était resté suspendu au-dessus de toutes les têtes, et la terre devenue petite malgré son étendue jusqu'au jour où l'heure a sonné et que la terre est devenue tremblante, à un moment où tout l'Occident était en rendez-vous avec le ciel. Ce même ciel tomba et ne laissa sur place que des ruines. Les éplorés comme les pleureurs furent mélangés et il n'en resta plus que les souvenirs.

La religion est retournée à son état étrange, comme à son commencement. Et le désert est devenu le seul endroit pour contenir l'Islam. Cette grande civilisation est allée dormir sous les dunes du sable, attendant son jour et son heure. L'étranger est devenu étranger même chez lui. La polémique et les discussions tournent autour des évidences. Ainsi, certains insistent sur le fait que le ciel se trouve au-dessus de nos têtes et d'autres que la terre se trouve sous nos pieds. Parler d'innovation est monnaie courante. C'est comme si l'on était devant Aboul Hassan Annadawi quand il s'est écrié : «Ô adorant des palais, aie pitié des adorants des tombeaux.» Un appel qui aurait dû réveiller ceux qui dormaient profondément, mais malheureusement, cet appel d'outre-tombe fut sans écho. Pendant ce temps, en Iran, quelque chose d'étonnant s'est passé. Il s'agit de l'histoire d'un vieillard de 80 ans, sevré d'amour paternel et venu arroser la terre avec le cri du grand mystique Ibn Al Harabi Al Hatimi. .

D'autres pages se sont ouvertes sur la terre des Saints et des Prophètes, dans la Mésopotamie, cette riche bande de terre entre deux fleuves se trouvant désormais entre deux feux. Et, comme son nom l'indique, Kasima garde son mal en patience. Parce qu'on n'a pas encore soufflé sur les cornes.Et le chapelet est encore entre les doigts qui l'égratignent. Peut-être qu'un jour, il racontera sa belle histoire. L'âme, avec ses trois dimensions et ses sept phases, ne peut être réveillée que par quelqu'un qui l'a déjà côtoyée: il s'agit de l'âme bestiale et de l'âme douteuse, de l'âme inférieure, de l'âme fataliste (qui accepte le destin), de l'âme sacrifiée, de l'âme agréée, toutes renvoyées à l'histoire par la poussière.

Des recherches se sont multipliées pour décortiquer la devinette, enlever le voile et éradiquer le mal. Ainsi, on s'interrogea sur l'arche, sur l'enfant, sur le mur, sur le trésor qui se cache en deçà de ce mur, mais le poisson séché a été oublié là où s'embrassent le fleuve avec son eau douce et la mer avec son eau salée. C'est là que se trouvent l'embouchure cachée et le sceau sublime.

La revivification de la religion attend l'âme apaisée. Mais y a-t-il encore des hommes réfléchis? Car, s'il y a un contenant qu'est la presse et la mondialisation, le contenu ne peut être que l'âme agréée. Parce que la forme a besoin d'un fond et le secret a besoin d'une autorisation pour le pénétrer. Si les moyens sont rendus dociles pour servir la fin, l'offre et la demande ne seraient autres que deux faces d'une seule monnaie.

Le monde d'aujourd'hui est comme un temple qui a été construit et dont il ne reste qu'une brique pour que la construction soit achevée, pour que la purification soit intégrale, pour que la dignité soit préservée, pour que l'espoir soit tout près, pour que la connaissance soit disponible et que l'utilité soit répandue. Tel est le message des opprimés qui se trouve au cœur des connaissances et des esprits saints. La communication a besoin du soufisme pour bénéficier d'un esprit et avoir un goût, pour sortir de la pyramide renversée. La communication a besoin que la graine ne soit plus transformée en couvent et qu'on ne se focalise plus sur le train qui n'arrive pas à l'heure et sur l'homme qui mord le chien. Ainsi, l'exagération va disparaître et le sens de la mesure va la précéder.

Pour retourner au soleil levant, je dirai avec l'écrivain El Hadji Mohamed Khalifa Niasse dans son livre Souffre rouge : «Le soleil s’est levé au petit matin et les horizons se sont éclairés. Une nuit profonde s'est éclairée et les lueurs se sont entassées pour jaillir partout jusqu'à ce que le monde entier observe ces lumières qui effacent tout ce qui était obstacle. Et des gens qui n'étaient pas intéressés venaient chanter cette lumière et ceux qui l'attendaient pour l'étudier, n'ont guère été surpris.»

PAR SIDY LAMINE NIASSE

Président du Groupe "Walfadjri"