LE «MBARAAN» OU LA COLLECTION DES AMANTS : Une pratique qui rapporte beaucoup aux jeunes filles
Collectionner les amants et rivaliser sur leurs capacités à accrocher le maximum d'hommes possibles pour assouvir généralement des besoins matérialistes, cette pratique des jeunes filles communément appelée «Mbaraan» est même devenue une activité principale pour certaines. Nombreuses sont les filles qui trouvent plus que valorisant à étaler leurs capacités à faire des ravages sur les hommes. C'est sans gêne et fierté qu'elles s'affichent au fil des heures avec des hommes différents. Une pratique aujourd'hui banale qui leur rapporte beaucoup.
Étudiante à l'université Cheikh Anta Diop, A.N.D, trouvée à la cité Claudel en train de discuter avec un groupe d'amis, donne son point de vue sur le sujet : «les filles qui cumulent les copains veulent juste avoir une meilleure condition de vie». Légitimant carrément une telle pratique, elle soutient que «la plupart du temps l'homme qu'on aime ne peut pas satisfaire tous nos besoins». N'ayant pas du tout froid aux yeux, elle dit clairement qu’«un seul copain ne peut pas tout satisfaire».
Aminata Niane : «J'ai une copine qui a construit une maison et qui a voyagé grâce à son petit ami»
Trouvant une telle manière de faire plus que nécessaire pour les filles pour s'en sortir, Aminata Niane révèle avec envie : «J’ai une copine qui a construit une maison et qui a voyagé grâce à son petit ami». Un exemple qui est loin d'être isolé. «Un des hommes que je collectionne m'a offert une fois un téléphone Ipad qui s'est cassé une semaine après qu'il me l'a donné. Je ne l'aime pas et il le sait très bien. Mais ça ne l'empêche pas de subvenir à mes besoins», confie Coumba Fall. Citant les exemples de ses copines, elle explique que ce qu'elle soutire à leurs mecs est sans commune mesure par rapport à son Ipad. «J'ai des copines qui portent des cheveux naturels coûtants entre 300 000 et 400 000 francs, des habits très chers, certaines ont des ordinateurs portables grâce au cumul de copains». Se faisant plus précise, elle souligne qu’«il y en a même certaines dont leurs écoles sont payées par leurs mbaraan». En connaissant visiblement beaucoup sur le sujet, elle indique que certaines encore ont le privilège d'avoir des appartements payés par leurs mecs.
Cheveux naturels de 400 000 francs, ordinateurs portables, frais d'études, appartements obtenus grâce au «mbaraan»
«Le problème entre copines, c'est que dès qu'on voit une d'entre nous avoir un objet de valeur, on met toute notre énergie pour avoir la même chose qu'elle», poursuit-elle. Sûre d'elle, elle dit : «quelle que soit la somme d'argent dont on a besoin, il suffit juste de défiler le répertoire de son téléphone pour trouver facilement un homme prêt à te le trouver et te l'amener sur le champ».
Aussi lucrative qu'elle soit, cette pratique n'est pas sans avoir de contreparties pour les filles. La loi de la réciprocité, elles n'y échappent pas toujours. «Nos mbaraan louent des ‘A.P’ dans des endroits comme Sacré-Coeur, Sicap et Liberté où l’on se retrouve quand ils ont envie de passer du bon temps», renseigne Coumba. Voyant qu'on ne comprend pas bien ce qu'elle dit, elle explique que ‘A.P’ veut dire appartements. Selon elle, les ‘A.P’ sont utilisés par les jeunes célibataires, tandis que les mariés, «préfèrent les hôtels qui sont plus discrets».
D'autres jeunes filles, qui s'adonnent à cette pratique, évacuent les motivations matérialistes pour la justifier. C'est le cas d’Ange Marie étudiante. «C'est quand on vit avec beaucoup de copains qu'on arrive à trouver l'âme soeur». «Si on a plusieurs copains, on peut choisir celui qui nous suffit, et l'avoir comme mari», dit-elle.
Pour Seynabou Diop, «il y a des filles qui ne peuvent pas dire non à un homme». Selon elle, «dès fois quand un homme insiste vraiment pour sortir avec une fille, cette dernière est obligée d'accepter juste par pitié».
F.B, étudiante à l’université Dakar Bourguiba, estime elle qu’«après une déception amoureuse, certaines filles n'ont qu'une envie, c'est de se venger sur tous les hommes». Elle trouve que, «c’est très risqué d’être avec un seul homme». Parce que, considère-t-elle, «ce n'est pas sûr». Et «rien ne prouve qu'il sera fidèle envers nous». C'est pourquoi elle martèle : «il faut toujours avoir quelqu’un pour nous consoler si un jour on nous trahis».
Une «prostitution clandestine» selon certains
Cette pratique des jeunes filles consistant à collectionner des copains afin d'avoir seulement de quoi assurer des besoins materiels, nombreux sont les jeunes qui la condamnent. Garçons et filles la considèrent ni plus ni moins comme de la «prostitution clandestine». Moussa Ndiaye, étudiant à l'Ucad rencontré au campus social, est de ce lot : «Le plus grave dans cette affaire, c'est que cette étiquette poursuivra les filles qui la font et leur collera à la peau jusqu’à la fin de leurs jours». Il martèle : «Même ministre, on les pointera du doigt».
Une vision que partagent ses amis. Ils réprouvent une telle manière de faire qui ne diffère en rien avec le fait de faire les trottoirs pour alpaguer des clients.
Etudiante à la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg), Ndèye Seynabou fulmine : «C’est vendre son charme pour de l’argent». Ce qui, selon elle, «ternit l'image de marque de la femme sénégalaise». Son amie Adji Ndiaye, étudiante en droit, ajoute : «Le mbaraan pousse la personne à mentir et à ne plus être crédible. Elle n'aura plus de personnalité». Une pratique qui aura des conséquences lointaines sur la vie de celles qui la font, puisque, indique-t-elle, «la fille qui fait le mbaraan sera infidèle à son mari, car habituée à plusieurs hommes. Elle risquera dans son ménage de commettre l’adultère». Pis, Adji Ndiaye parle même de de maladies de toutes sortes auxquelles sont exposées les adeptes du «mbaraan».
Ramatoulaye Ba & Mously NDIAYE (Stagiaires)
source Le Populaire
Collectionner les amants et rivaliser sur leurs capacités à accrocher le maximum d'hommes possibles pour assouvir généralement des besoins matérialistes, cette pratique des jeunes filles communément appelée «Mbaraan» est même devenue une activité principale pour certaines. Nombreuses sont les filles qui trouvent plus que valorisant à étaler leurs capacités à faire des ravages sur les hommes. C'est sans gêne et fierté qu'elles s'affichent au fil des heures avec des hommes différents. Une pratique aujourd'hui banale qui leur rapporte beaucoup.
Étudiante à l'université Cheikh Anta Diop, A.N.D, trouvée à la cité Claudel en train de discuter avec un groupe d'amis, donne son point de vue sur le sujet : «les filles qui cumulent les copains veulent juste avoir une meilleure condition de vie». Légitimant carrément une telle pratique, elle soutient que «la plupart du temps l'homme qu'on aime ne peut pas satisfaire tous nos besoins». N'ayant pas du tout froid aux yeux, elle dit clairement qu’«un seul copain ne peut pas tout satisfaire».
Aminata Niane : «J'ai une copine qui a construit une maison et qui a voyagé grâce à son petit ami»
Trouvant une telle manière de faire plus que nécessaire pour les filles pour s'en sortir, Aminata Niane révèle avec envie : «J’ai une copine qui a construit une maison et qui a voyagé grâce à son petit ami». Un exemple qui est loin d'être isolé. «Un des hommes que je collectionne m'a offert une fois un téléphone Ipad qui s'est cassé une semaine après qu'il me l'a donné. Je ne l'aime pas et il le sait très bien. Mais ça ne l'empêche pas de subvenir à mes besoins», confie Coumba Fall. Citant les exemples de ses copines, elle explique que ce qu'elle soutire à leurs mecs est sans commune mesure par rapport à son Ipad. «J'ai des copines qui portent des cheveux naturels coûtants entre 300 000 et 400 000 francs, des habits très chers, certaines ont des ordinateurs portables grâce au cumul de copains». Se faisant plus précise, elle souligne qu’«il y en a même certaines dont leurs écoles sont payées par leurs mbaraan». En connaissant visiblement beaucoup sur le sujet, elle indique que certaines encore ont le privilège d'avoir des appartements payés par leurs mecs.
Cheveux naturels de 400 000 francs, ordinateurs portables, frais d'études, appartements obtenus grâce au «mbaraan»
«Le problème entre copines, c'est que dès qu'on voit une d'entre nous avoir un objet de valeur, on met toute notre énergie pour avoir la même chose qu'elle», poursuit-elle. Sûre d'elle, elle dit : «quelle que soit la somme d'argent dont on a besoin, il suffit juste de défiler le répertoire de son téléphone pour trouver facilement un homme prêt à te le trouver et te l'amener sur le champ».
Aussi lucrative qu'elle soit, cette pratique n'est pas sans avoir de contreparties pour les filles. La loi de la réciprocité, elles n'y échappent pas toujours. «Nos mbaraan louent des ‘A.P’ dans des endroits comme Sacré-Coeur, Sicap et Liberté où l’on se retrouve quand ils ont envie de passer du bon temps», renseigne Coumba. Voyant qu'on ne comprend pas bien ce qu'elle dit, elle explique que ‘A.P’ veut dire appartements. Selon elle, les ‘A.P’ sont utilisés par les jeunes célibataires, tandis que les mariés, «préfèrent les hôtels qui sont plus discrets».
D'autres jeunes filles, qui s'adonnent à cette pratique, évacuent les motivations matérialistes pour la justifier. C'est le cas d’Ange Marie étudiante. «C'est quand on vit avec beaucoup de copains qu'on arrive à trouver l'âme soeur». «Si on a plusieurs copains, on peut choisir celui qui nous suffit, et l'avoir comme mari», dit-elle.
Pour Seynabou Diop, «il y a des filles qui ne peuvent pas dire non à un homme». Selon elle, «dès fois quand un homme insiste vraiment pour sortir avec une fille, cette dernière est obligée d'accepter juste par pitié».
F.B, étudiante à l’université Dakar Bourguiba, estime elle qu’«après une déception amoureuse, certaines filles n'ont qu'une envie, c'est de se venger sur tous les hommes». Elle trouve que, «c’est très risqué d’être avec un seul homme». Parce que, considère-t-elle, «ce n'est pas sûr». Et «rien ne prouve qu'il sera fidèle envers nous». C'est pourquoi elle martèle : «il faut toujours avoir quelqu’un pour nous consoler si un jour on nous trahis».
Une «prostitution clandestine» selon certains
Cette pratique des jeunes filles consistant à collectionner des copains afin d'avoir seulement de quoi assurer des besoins materiels, nombreux sont les jeunes qui la condamnent. Garçons et filles la considèrent ni plus ni moins comme de la «prostitution clandestine». Moussa Ndiaye, étudiant à l'Ucad rencontré au campus social, est de ce lot : «Le plus grave dans cette affaire, c'est que cette étiquette poursuivra les filles qui la font et leur collera à la peau jusqu’à la fin de leurs jours». Il martèle : «Même ministre, on les pointera du doigt».
Une vision que partagent ses amis. Ils réprouvent une telle manière de faire qui ne diffère en rien avec le fait de faire les trottoirs pour alpaguer des clients.
Etudiante à la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg), Ndèye Seynabou fulmine : «C’est vendre son charme pour de l’argent». Ce qui, selon elle, «ternit l'image de marque de la femme sénégalaise». Son amie Adji Ndiaye, étudiante en droit, ajoute : «Le mbaraan pousse la personne à mentir et à ne plus être crédible. Elle n'aura plus de personnalité». Une pratique qui aura des conséquences lointaines sur la vie de celles qui la font, puisque, indique-t-elle, «la fille qui fait le mbaraan sera infidèle à son mari, car habituée à plusieurs hommes. Elle risquera dans son ménage de commettre l’adultère». Pis, Adji Ndiaye parle même de de maladies de toutes sortes auxquelles sont exposées les adeptes du «mbaraan».
Ramatoulaye Ba & Mously NDIAYE (Stagiaires)
source Le Populaire