Qu'attend le président de la République pour mettre le holà à la cacophonie dramatique qui se réinstalle dans le dossier casamançais au grand dam des populations du Sud, qui ne sont pas loin de penser qu'elles sont maudites à force de subir les coups d'un sort aussi cruel que criminel depuis maintenant vingt-huit ans ? De voir leur région meurtrie, son développement hypothéqué, ses enfants mourir sous les balles ou sauter sur les mines en allant au champ, s'ils n'ont pas péri dans le naufrage du Joola ? Pourquoi ne muselle-t-il pas certains énergumènes qui se réclament de son autorité et qui s'agitent inutilement depuis Dakar au moment où la tragédie se rejoue dans la verte région méridionale du pays ? Où les fils du Sénégal se trouvant au mauvais endroit, au mauvais moment, meurent encore pour une cause dont on éprouve quelques difficultés à déterminer les vraies raisons, les motivations profondes et le but réel ? Qu'attend-il pour désigner une autorité qui s'occupe de la question et qui fasse autorité ? Le Sénégal n'espère que cela. La Casamance s'impatiente.
César Atoute Badiate n'est certes pas le seul chef de "guerre" qui se réclame du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC). Ils sont légion. Chaque futaie, chaque frondaison a ses chefs de guerre et ses "guérilleros". En vérité, ces chefs de bande qui ont pris goût à la négociation savent se vendre. Ils ont appris depuis le temps que dure la crise. Ils savent se faire les complices conscients des "négociateurs" et autres facilitateurs intéressés qui font monter les enchères, piègent et font chanter à longueur d'année l'Etat. Un braquage par-ci, un pillage par-là, et la riposte de l'armée qui donne du canon, et le tour est joué.
Les protestations fusent et l'on réclame des négociations pour un retour au calme propice à la recherche d'une paix durable qui ne soit pas bricolée pour parler comme feu l'abbé Diamacoune Senghor, le chef historique du mouvement irrédentiste casamançais. Une situation qui peut, on peut bien le comprendre, énerver à force de se répéter. Il faut le dire très clairement, point de solution en dehors d'une négociation entre le Sénégal et ses voisins immédiats que sont la Gambie et la Guinée-Bissau et avec ses fils et filles de la région qui militent ou se réclament du MFDC et ceux qui sont en dehors de ce mouvement, mais résident au pays des rizières par le biais de leurs représentations reconnues. Il n'y a pas d'autres voies.
Trop de militaires sont morts en Casamance. Trop de personnes ont perdu la vie dans cette région du pays dont le paysage et les potentialités renvoient plutôt à la vie et à l'amour qu'à la guerre et à la tuerie. Des potentialités et des richesses qui doivent servir à développer le pays en entier. Le gâchis a trop duré. Alors, il revient au chef de l'Etat, à lui en premier, à dégrossir d'abord, à fédérer ensuite les bonnes volontés qui ne cherchent pas à vivre de la crise et à inviter ses pairs de la Gambie et de la Guinée-Bissau à une solution concertée. La Casamance et la sous-région en valent la chandelle, à défaut d'une prière !
Courrier International
Les protestations fusent et l'on réclame des négociations pour un retour au calme propice à la recherche d'une paix durable qui ne soit pas bricolée pour parler comme feu l'abbé Diamacoune Senghor, le chef historique du mouvement irrédentiste casamançais. Une situation qui peut, on peut bien le comprendre, énerver à force de se répéter. Il faut le dire très clairement, point de solution en dehors d'une négociation entre le Sénégal et ses voisins immédiats que sont la Gambie et la Guinée-Bissau et avec ses fils et filles de la région qui militent ou se réclament du MFDC et ceux qui sont en dehors de ce mouvement, mais résident au pays des rizières par le biais de leurs représentations reconnues. Il n'y a pas d'autres voies.
Trop de militaires sont morts en Casamance. Trop de personnes ont perdu la vie dans cette région du pays dont le paysage et les potentialités renvoient plutôt à la vie et à l'amour qu'à la guerre et à la tuerie. Des potentialités et des richesses qui doivent servir à développer le pays en entier. Le gâchis a trop duré. Alors, il revient au chef de l'Etat, à lui en premier, à dégrossir d'abord, à fédérer ensuite les bonnes volontés qui ne cherchent pas à vivre de la crise et à inviter ses pairs de la Gambie et de la Guinée-Bissau à une solution concertée. La Casamance et la sous-région en valent la chandelle, à défaut d'une prière !
Courrier International