La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a menacé, jeudi 29 mars, le Mali d'un "embargo diplomatique et financier" si la junte au pouvoir depuis le 22 mars ne rétablit pas l'ordre constitutionnel dans les soixante-douze heures, à l'issue d'une réunion de chefs d'Etat à Abidjan.
Jeudi, une délégation de chefs d'Etat ouest-africains, conduite par le président en exercice de la Cédéao, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a annulé une visite à Bamako, où elle devait rencontrer la junte, à la suite d'une manifestation en faveur des putschistes à l'aéroport de la capitale malienne.
RÉUNION D'URGENCE À ABIDJAN
M. Ouattara et ses homologues Blaise Compaoré (Burkina), médiateur dans la crise, Thomas Boni Yayi (Bénin), Ellen Johnson Sirleaf (Liberia) et Mahamadou Issoufou (Niger) se sont finalement retrouvés à Abidjan, pour des discussions à huis clos qui ont duré tout l'après-midi à l'aéroport.
Parmi les sanctions politiques et diplomatiques annoncées par le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo, sont prévues une fermeture des frontières des Etats membres de l'organisation et une interdiction de voyager dans l'espace régional pour les membres de la junte.
Les sanctions économiques incluraient un "gel des avoirs" régionaux des responsables de la junte et de leurs "associés" ainsi que la fermeture au Mali, pays enclavé, de l'accès aux ports des pays côtiers de la Cédéao.
Enfin, les sanctions financières prévoient un gel des comptes du Mali à la banque centrale ouest-africaine et le non-approvisionnement des comptes de l'Etat malien par les banques privées dans le cadre régional.
Les chefs d'Etat "invitent" enfin l'Union africaine à "renforcer ses propres sanctions" contre la junte, a ajouté M. Ouédraogo. En sommet mardi à Abidjan, les chefs d'Etat de la Cédéao avaient exigé le retour à l'ordre constitutionnel au Mali après le putsch du 22 mars contre le président Amadou Toumani Touré, et avaient suspendu le Mali de l'organisation et brandi la menace d'un recours la force.
> Lire dans Le Monde, "La Cédéao menace les putschistes maliens d'une action armée"
INCIDENTS À BAMAKO, COMBATS DANS LE NORD
Au Mali, la situation reste instable. Partisans et adversaires de la junte au pouvoir se sont affrontés jeudi au quartier général du front antijunte, à Bamako, a-t-on appris de source sécuritaire malienne. "Il y a trois blessés graves" à l'issue de ces incidents, a indiqué une source hospitalière."Il y a eu des affrontements entre les deux camps à la bourse du travail", a indiqué cette source. Le front antijunte tenait dans son quartier général un rassemblement, qui a été perturbé par des partisans des putschistes, selon des témoins. "Les forces de l'ordre sont intervenues" pour mettre fin aux échauffourées, a ajouté la source sécuritaire.
Dans le nord du pays, la rébellion touareg et un groupe islamiste armé ont attaqué la ville stratégique de Kidal, a-t-on appris auprès des forces belligérantes. "Nous sommes en train d'être attaqués par les rebelles [du Mouvement national pour la libération de l'Azawad, MNLA] et des hommes d'Iyad [Ag Ghaly, chef du groupe armé islamiste Ansar Dine]. Nous sommes en train de nous défendre", a déclaré un militaire malien à Kidal. Le MNLA attaque la ville par le nord, tandis qu'Ansar Dine mène un assaut par le sud, a-t-il précisé.
Le nord du Mali subit depuis la mi-janvier une vaste offensive des rebelles touareg et de groupes islamistes, qui ont réussi à prendre plusieurs villes. Kidal est dans une position difficile depuis plusieurs jours, Ansar Dine annonçant même le week-end dernier sa chute "imminente". La junte au pouvoir depuis le coup d'Etat militaire du 22 mars a invoqué l'échec du régime contre la rébellion pour justifier son putsch.
SOURCE:lemonde.fr
Jeudi, une délégation de chefs d'Etat ouest-africains, conduite par le président en exercice de la Cédéao, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a annulé une visite à Bamako, où elle devait rencontrer la junte, à la suite d'une manifestation en faveur des putschistes à l'aéroport de la capitale malienne.
RÉUNION D'URGENCE À ABIDJAN
M. Ouattara et ses homologues Blaise Compaoré (Burkina), médiateur dans la crise, Thomas Boni Yayi (Bénin), Ellen Johnson Sirleaf (Liberia) et Mahamadou Issoufou (Niger) se sont finalement retrouvés à Abidjan, pour des discussions à huis clos qui ont duré tout l'après-midi à l'aéroport.
Parmi les sanctions politiques et diplomatiques annoncées par le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo, sont prévues une fermeture des frontières des Etats membres de l'organisation et une interdiction de voyager dans l'espace régional pour les membres de la junte.
Les sanctions économiques incluraient un "gel des avoirs" régionaux des responsables de la junte et de leurs "associés" ainsi que la fermeture au Mali, pays enclavé, de l'accès aux ports des pays côtiers de la Cédéao.
Enfin, les sanctions financières prévoient un gel des comptes du Mali à la banque centrale ouest-africaine et le non-approvisionnement des comptes de l'Etat malien par les banques privées dans le cadre régional.
Les chefs d'Etat "invitent" enfin l'Union africaine à "renforcer ses propres sanctions" contre la junte, a ajouté M. Ouédraogo. En sommet mardi à Abidjan, les chefs d'Etat de la Cédéao avaient exigé le retour à l'ordre constitutionnel au Mali après le putsch du 22 mars contre le président Amadou Toumani Touré, et avaient suspendu le Mali de l'organisation et brandi la menace d'un recours la force.
> Lire dans Le Monde, "La Cédéao menace les putschistes maliens d'une action armée"
INCIDENTS À BAMAKO, COMBATS DANS LE NORD
Au Mali, la situation reste instable. Partisans et adversaires de la junte au pouvoir se sont affrontés jeudi au quartier général du front antijunte, à Bamako, a-t-on appris de source sécuritaire malienne. "Il y a trois blessés graves" à l'issue de ces incidents, a indiqué une source hospitalière."Il y a eu des affrontements entre les deux camps à la bourse du travail", a indiqué cette source. Le front antijunte tenait dans son quartier général un rassemblement, qui a été perturbé par des partisans des putschistes, selon des témoins. "Les forces de l'ordre sont intervenues" pour mettre fin aux échauffourées, a ajouté la source sécuritaire.
Dans le nord du pays, la rébellion touareg et un groupe islamiste armé ont attaqué la ville stratégique de Kidal, a-t-on appris auprès des forces belligérantes. "Nous sommes en train d'être attaqués par les rebelles [du Mouvement national pour la libération de l'Azawad, MNLA] et des hommes d'Iyad [Ag Ghaly, chef du groupe armé islamiste Ansar Dine]. Nous sommes en train de nous défendre", a déclaré un militaire malien à Kidal. Le MNLA attaque la ville par le nord, tandis qu'Ansar Dine mène un assaut par le sud, a-t-il précisé.
Le nord du Mali subit depuis la mi-janvier une vaste offensive des rebelles touareg et de groupes islamistes, qui ont réussi à prendre plusieurs villes. Kidal est dans une position difficile depuis plusieurs jours, Ansar Dine annonçant même le week-end dernier sa chute "imminente". La junte au pouvoir depuis le coup d'Etat militaire du 22 mars a invoqué l'échec du régime contre la rébellion pour justifier son putsch.
SOURCE:lemonde.fr