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La communauté internationale rejette l'indépendance du nord du Mali

Rédigé par leral.net le Vendredi 6 Avril 2012 à 22:51 | | 0 commentaire(s)|

La communauté internationale rejette l'indépendance du nord du Mali
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a menacé, vendredi 6 avril, de recourir à la force pour préserver "l'intégrité territoriale" du Mali après la déclaration d'indépendance du territoire de l'Azawad, dans le nord, qu'elle rejette totalement, comme l'Union africaine, les Etats-Unis et la France.

Dans un communiqué, la commission de la Cédéao "rappelle à tous les groupes armés du nord du Mali que le Mali est 'un et indivisible' et qu'elle usera de tous les moyens, y compris le recours à la force, pour assurer l'intégrité territoriale" du pays.

Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), importante composante de la rébellion touareg malienne, a proclamé vendredi l'indépendance de ce territoire dont elle a pris le contrôle le week-end dernier, dans une déclaration sur son site Internet et par un de ses porte-parole, Mossa Ag Attaher, sur la chaîne d'information France 24. Ce dernier a précisé que le MNLA entendait respecter "les frontières avec les Etats limitrophes".
Le ministère des affaires étrangères français a rapidement jugé cette proclamation "nulle et non avenue". La France "défend l'unité et l'intégrité territoriales du Mali", a souligné le Quai d'Orsay. Catherine Ashton, la représentante de la diplomatie européenne, a indiqué que l'Union européenne s'opposait elle aussi à toute remise en cause de l'intégrité territoriale du Mali.

UN PAYS COUPÉ EN DEUX

L'Azawad est une région considérée comme le berceau naturel des Touaregs. Le coup d'Etat contre le régime du président Amadou Toumani Touré, il y a deux semaines, a plongé le Mali dans une situation chaotique : des rebelles touaregs et des groupes islamistes ont pris en fin de semaine dernière le contrôle des trois métropoles du Nord - Kidal, Gao et Tombouctou -, coupant de fait le pays en deux, sans rencontrer de résistance de la part d'une armée malienne sous-équipée, désorganisée et en déroute. Les islamistes d'Ansar Dine, dirigés par le chef touareg Iyad Ag Ghaly, et des éléments d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) ont, depuis lors, pris le dessus sur le MNLA, qui a annoncé unilatéralement jeudi soir la fin de ses "opérations militaires".

Vendredi, le porte-parole du MNLA a dénoncé "les forces terroristes qui ont profité de cette situation", une allusion aux islamistes. Le porte-parole a condamné l'enlèvement du consul d'Algérie à Gao jeudi "par un commando terroriste". Alger a confirmé qu'un groupe d'assaillants "non identifiés" avait emmené le consul et six de ses collaborateurs "vers une destination inconnue".
LEVÉE DES SANCTIONS IMPOSÉES À BAMAKO

Les diplomates algériens ont été enlevés au moment où une levée des sanctions imposées par l'Afrique de l'Ouest à la junte au pouvoir à Bamako depuis deux semaines est évoquée. De leur côté, les chefs d'état-major ouest-africains réunis jeudi à Abidjan ont élaboré un "mandat" pour une force susceptible d'être envoyée au Mali, qui reste à valider par les chefs d'Etat de la région, a-t-on appris de source officielle. La Cédéao avait déjà annoncé "la mise en place immédiate de cette force d'attente", entre deux mille et trois mille hommes, dont on ignorait encore si elle vise les putschistes, les rebelles touaregs dans le Nord, ou les deux.

La junte militaire qui a renversé le président Amadou Toumani Touré a appelé les populations du nord du pays à "résister" aux "groupes rebelles et autres assaillants extrémistes" qui contrôlent désormais leurs régions, parlant de séquestration de ces populations. La communauté arabe du Nord malien a pour sa part annoncé la prochaine création d'un nouveau mouvement politico-militaire multiethnique pour contrer "la déstabilisation des régions du Nord", en proie à l'anarchie, et assurer la sécurité des populations quelle que soit leur origine.

Cette région est "au bord d'un désastre humanitaire majeur", a affirmé Amnesty International, rapportant notamment des cas de jeunes filles enlevées. Des centaines de jeunes, pour la plupart natifs du nord du Mali, ont dénoncé vendredi à Bamako des "ignominies" commises dans leurs régions d'origine par des rebelles touaregs et des islamistes armés. Ils ont réclamé "de la communauté internationale le droit à une assistance médicale, alimentaire et sécuritaire urgente pour les populations" du Nord, et le déploiement de forces ouest-africaines et de l'ONU "pour la sécurité des personnes et des biens" mais aussi "des équipes humanitaires".
La junte annonce un accord avec la Cédéao et un intérim assuré par le chef du parlement

La junte militaire au pouvoir à Bamako a signé, vendredi 6 avril, avec la Cédéao, un "accord-cadre" pour le retour de l'ordre constitutionnel complet au Mali, avec un intérim assuré par le chef du parlement, selon l'entourage de la junte.

"Il y a eu un accord signé" par le chef de la junte, le capitane Amadou Sanogo, avec le représentant du médiateur pour la crise malienne, le burkinabé Djibrill Bassolé, a affirmé cette source. Le texte prévoit que la cour Constitutionnelle "constate la vacance de la présidence" et investisse pour l'intérim du pouvoir le président de l'Assemblée nationale, a expliqué une source proche de la junte, alors que la télévision publique ORTM annonce une déclaration imminente sur "l'accord-cadre intervenu entre le CNRDRE [ la junte] et la Cédéao".

SOURCE:lemonde.fr