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La majorité des candidats réclame l'annulation de la présidentielle

Rédigé par leral.net le Mercredi 21 Mars 2012 à 11:05 | | 0 commentaire(s)|

Sur les neuf candidats en lice pour la présidentielle guinéenne, cinq d'entre eux demandent l'annulation de l'élection en raison d'un processus démocratique qu'ils estiment corrompu par de multiples "irrégularités".


La majorité des candidats réclame l'annulation de la présidentielle
Cinq des neuf candidats au premier tour de la présidentielle en Guinée-Bissau ont demandé mardi "l'annulation" d'un scrutin qu'ils jugent entaché "d'irrégularités", a annoncé l'un d'eux.

"Nous réclamons l'annulation de l'élection car il y a des irrégularités dans le processus", du vote de dimanche, a déclaré à la presse l'un des candidats, l'ex-président Kumba Yala, un des principaux opposants de Guinée-Bissau.

"Celui qui va publier les résultats sera responsable de ce qui va arriver dans le pays", a ajouté M. Yala, sans plus de précisions.

Cette déclaration en son nom et celui de quatre autres candidats - Manuel Serifo Nhamadjo, Henrique Rosa, Serifo Baldé et Afonso Téest - est intervenue juste après la publication d'un communiqué commun de leurs représentants dénonçant des fraudes lors du scrutin.

Ils y parlent notamment de votes sur la base de "listes électorales occultes" et de fausses cartes d'électeurs, de doubles votes, de lieux de vote fictifs, de déplacements illégaux d'électeurs et de matériel électoral.

Ils y affirment que, dans certains cas, ces fraudes ont été commises avec "la complicité" des autorités administratives.

Selon de premières tendances officieuses, MM. Yala, Mhamadjo et Rosa, sont arrivés derrière l'ancien Premier ministre Carlos Gomes Junior, candidat du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir). Les résultats définitifs ne sont pas attendus avant plusieurs jours..

"Pour nous, l'élection n'est pas transparente, elle n'est pas juste ni crédible", a déclaré Augusto Gomes, représentant de M. Rosa. "Les conclusions auxquelles nous sommes arrivés, c'est que des fraudes ont été préparées et se sont matérialisées" dimanche, a-t-il dit.

"Face à tous ces événements anormaux perpétrés par le gouvernement et la Commission nationale des élections (CNE)" et "contraires à l'esprit d'une élection impartiale", le communiqué précise que les candidats entendent dénoncer ces fraudes devant la CNE et la communauté internationale.

Le scrutin avait en revanche été jugé "libre, équitable et transparent" par les observateurs de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), de l'Union africaine (UA) et de la Communauté des pays de langue portugaise (CLPL).

Ceux de l'UA avaient toutefois souligné que l'élection avait été organisée "sur la base du fichier électoral de 2008, ce qui n'a pas permis un toilettage nécessaire" des listes "et la prise en compte d'une frange de la population, notamment les jeunes ayant atteint l'âge de voter".

La Guinée-Bissau, ex-colonie portugaise de 1,6 million d'habitants, est un pays instable depuis son indépendance, en 1974, secoué par des coups de force et des violences où les militaires sont des acteurs de premier plan.

Cette instabilité politique chronique est renforcée par les trafiquants de drogue qui l'utilisent comme point de passage entre l'Amérique du Sud et l'Europe.

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