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Là où ça peut faire mal

Rédigé par leral.net le Vendredi 8 Juin 2012 à 18:43 | | 0 commentaire(s)|

Les Législatives de juillet pourraient bien être fatales à la mouvance présidentielle dans certaines localités. Trois au moins font vraiment peur : Kolda, Dagana et Vélingara.


Là où ça peut faire mal
Au rythme où s’enchaînent les défections au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds), la coalition qui porte les couleurs du chef de l’Etat Macky Sall aux Législatives a toutes les raisons de dormir les poings fermés. Chaque jour qui passe draine son lot de départs du Pds. Pire, il y en a comme Khouraïchi Thiam, qui appellent à voter contre les libéraux. Le député de Latmingué, El Hadj Malick Guèye est sur cette même dynamique. Placé à la 23è place sur la liste nationale du Sopi, l’honorable Guèye s’est dit sacrifié par ses « frères ». Serigne Mboup, Dg de Petrosen, patron des cadres libéraux est le dernier à s’être signalé. Face à Macky Sall, il y a une molle résistance. La liste Bokk Guiss Guiss pilotée par Pape Diop, président du Sénat ne fait peur à personne. Les ténors qui composent cette liste sont depuis le 2nd tour de la Présidentielle des tigres en papier. Ils ont tous été laminés dans leur localité. Il en est ainsi de leur mentor Pape Diop, du président de l’Assemblée nationale Mamadou Seck, du maire de Kolda Bécaye Diop ou de son collègue de Ziguinchor Abdoulaye Baldé. La perspective de se voir renvoyés à la base par Wade a contraint ces anciens dignitaires du Pds à lancer leur propre initiative politique. « Pourquoi pas ? », se sont-ils sans doute dit. La plupart des animateurs de cette coalition sont des militants libéraux de longue date, ensuite, leur long séjour aux affaires les met totalement à l’abri du besoin. Et leur a donné la possibilité d’entretenir une clientèle politique. Tout cela sera insuffisant. Pape Diop, Mamadou Seck et autres en sont bien conscients. Sans faire trop de bruit, ils attendent la campagne électorale et le scrutin pour voir ce que le…destin leur a réservé. Seulement, aussi quasi-certaine que s’annonce la victoire de la coalition Benno Bokk Yakaar, des localités font craindre un réveil brutal aux alliés de Macky Sall. Pas parce que l’opposition y est forte, mais à cause d’investitures problématiques.

Kolda

Au Fouladou, c’est Alpha Baldé et Mme Tayibou Baldé qui sont investis. Le premier est un militant de l’Alliance pour la République (Apr), la seconde est une socialiste de longue date. Tous les deux instituteurs de profession, ils sont notoirement connus dans la commune. Leur engagement politique est connu de tous. En plus de la politique, Mme Tayibou Baldé s’investit dans la société civile notamment dans la cause de l’éducation des filles et contre la violence faite aux femmes. Rien n’est, pour autant, encore joué pour ces deux investis. Le département où ils comptent arracher leur premier siège de parlementaire ne va pas être facile. Sur le terrain, ils rencontreront des habitués des villages de l’intérieur comme l’ex-patron de l’Alliance des forces de progrès (Afp) passé à Bokk Guiss Guiss, Chérif Léhibe Aïdara. Même parti de l’Afp, ce dernier garde encore des fidèles dans le monde rural. Son alliance avec le maire de Kolda Bécaye Diop encore crédité, à tort ou à raison, de la loyauté de nombre de présidents de conseil rural peut faire mal. L’autre menace qui pèse sur la tête de Benno Bokk Yakaar est cette « affaire Boubacar Mané ». Secrétaire général de l’Union départementale socialiste, Mané, numéro 1 du Ps à Kolda est une personnalité politique d’envergure. Son absence sur les listes fait craindre le pire. D’autant que jusque-là, aucun fils du terroir n’est encore récompensé.

Vélingara

A Vélingara, la coalition au pouvoir a jeté son dévolu sur Amadou Tidiane Talla de Médina Gounass et Mariama Diallo de Kounkané. Là, il est inutile de spéculer sur l’éventualité d’un vote-sanction. Les deux pendants de Moussa Sidibé, Aliou Diao et Mamadou Ciré Coulibaly dit Papiss, militants de l’Apr dans la commune pourraient avoir du mal à contenir leurs ouailles. En tout cas, Vélingara fait partie des « enfants terribles » du vote-sanction. Le dernier en date est celui opéré en 2009. Le Pds a forcé la main à la base pour investir aux Sénatoriales Moussa Mballo. A l’arrivée, les grands électeurs votent Aj/Pads. Trente ans avant, le Parti socialiste, alors aux affaires en a fait l’amère expérience en ouvrant à l’opposition la porte des collectivités locales. En 1978, le Pds avait raflé la mise aux Locales au conseil municipal de Vélingara et à Kandia.

Dagana

A Dagana, c’est Me Ababacar Sadikh Naham, responsable du PS. Lui qui pense que sa coalition, Benno Bokk Yakaar va à sa perte dans ce département. En cause, les candidats investis sur la liste départementale pour les élections législatives. « Nous attirons l’attention des leaders de la coalition sur les risques encourus par l’investiture de personnalités non originaires du département », a dit Me Naham au cours d’une conférence de presse. Le danger c’est que pour lui « sur la liste nationale, aucun fils du Walo n’est investi ». Au Walo, c’est le pharmacien Mame Diop et la socialiste Habibatou Mbaye. Le premier est de Rao, la seconde de la commune de Saint-Louis. Dans la commune de Dagana où Omar Sarr s’est fait intraitable bien avant l’Alternance survenue en 2000, il n’y a aucun investi de Benno Bokk Yakaar. Au cours de cette même conférence de presse, Me Naham n’a pas caché sa crainte de voir les 36.000 voix récolté au deuxième tomber dans l’escarcelle de l’opposition ou de coalition comme celle du marabout Mansour Sy Djamil qui a su dénicher un gros poisson comme Aliou Diack, l’ex-Pcr de Mbane.




Hamidou SAGNA
SOURCE:lagazette.sn