Malgré la vaste campagne de désintoxication systématique sur fond de désinformation et de manipulation à tout vent, à quelques jours du premier tour des élections présidentielles, les instituts de sondage attribuaient largement la victoire à Moustapha Niasse, suivi de wade. Macky Sall était donc classé troisième par ordre décroissant. Tanor Dieng occupait la quatrième, tandis que le maire de la Cité du Rail, Idrissa Seck, qui s’autoproclamait le quatrième président, avant l’heure, se contentait du bonnet d’âne, cinquième sur la liste des favoris.
Mais contre toute attente, la courbe s’inversait, puisque le 26 février 2012, au premier tour des présidentielles, par surprise, Moustapha Niasse, qui est arrivé troisième et Tanor Dieng, quatrième sont recalés, pour laisser librement la place à wade et son élève, en l’occurrence, Macky.
Le 25 mars 2012, tous contre Wade, Macky Sall a été choisi à défaut et par dépit. Que s’est-il donc passé en mars avant le premier tour ? L’opposition réunie, y compris Macky Sall, lui-même, décidait ensemble de battre campagne. Mais Macky Sall, beaucoup plus futé, qu’il n’y paraît, qui avait donné son accord, était présent dans la vidéo, le même qui avait signé sous réserve les conclusions des assises nationales, viola unilatéralement l’accord et décide alors de battre campagne tout seul, pendant que l’opposition affrontait les forces de l’ordre à la place de l’indépendance, car en politique, tous les coups sont permis, s’ils peuvent rapportent gros. Ce à quoi l’opposition répondait, quand on signe les conclusions des assises nationales, on doit les signer, sans réserve. Peu importent donc les moyens pour y parvenir !
Donc Moustapha Niasse, vilipendé par rapport à son âge, qui ne relève que d’une stratégie huilée des snippers, déclarés et non- éclairés, convertis en directeurs de campagne déguisés, pour le compte des nouveaux riches de l’alternance, n’avait aucune chance de l’emporter, quelle que soit sa stature d’homme d’Etat, non plus, Tanor Dieng houspillé, décrié, diabolisé, décrédibilisé, livré aux chiens, pour avoir distribué des maisons des femmes, sans compter, dit-on, était laminé d’ores et déjà, alors que celui du camp d’en face, bien que gloutonné par le raccourci politique, doit être nécessairement le bienvenu et le meilleur. C’est dire qu’une campagne électorale arbitraire et déloyale par sa nature surréaliste, ubuesque, était parfaitement orchestrée à l’encontre de ces deux figures de proue.
De surcroît, dans un pays où l’électorat rural, majoritairement illettré à plus de 70%, détermine l’issue du scrutin, dans lequel les présidents des communautés rurales, qui sont des porteurs de voix, bien servis par ceux qui sont au sommet de l’état, il va sans dire que les meilleurs soient, nécessairement, les médiocres et qui ont des poches extensibles, par rapport aux autres en mauvaise posture. Nous ne sommes pas dans une "normalitude" de la démocratie. Voilà la réalité d’un pays étrange !
Pourtant, dix ans, avant, Moustapha Niasse, cajolé, béni, le chef de file de l’opposition, entre, autres Abdoulaye Bathily, l’incorruptible sentinelle de la République, furent les faiseurs de rois, car grâce à eux wade a pu accéder au pouvoir.
Rebelote, l’histoire se répète, au prétexte que cette fois-ci, Tanor Dieng et le leader de l’AFP n’ont pas pu trouver une entente à avoir un candidat unique de Bennoo pour gagner les élections. Une explication trop simpliste, qui ne tient que sur du fil blanc, car contrairement aux idées reçues, toute chose n’est pas égale par ailleurs, car en France, la référence de la démocratie, la gauche contre Nicolas Sarkozy de l’ump, n’avait pas besoin d’un candidat unique pour faire battre la droite. En démocratie, il faut savoir mesurer sa force. Selon la règle, le candidat de la gauche qui arrive le premier, sera soutenu par toute la gauche. Ce fut bien le cas. En réalité, il y a eu bien d’autres raisons obscures, évidentes, qui ont contribué à la défaite de l’AFP. Est-ce à dire que nul n’est prophète chez lui. Nous nous interrogeons sur le vote rationnel sénégalais, même si la question reste un tabou. Voilà les contradictions d’une société en perte de repères, puisque par définition, le camp libéral, en la personne de Macky reste l’unique gagnant. Il y a là quelque chose d’étrange. Allez savoir ! Dans une démocratie tangible, Moustapha Niasse, le candidat de la Coalition Bennoo Siggil Sénégaal du rassemblement et de l’unité, était le plus à même de diriger le Sénégal par ses compétences et ses expériences parfaitement avérées. Qu’on l’accepte ou qu’on ne l’accepte pas.
Quoiqu’on puisse dire, l’intrusion directe du religieux sur la scène politique est un échec cuisant du politique, qui est éloquemment comptable de son bilan lourd, un contre modèle du politiquement correct, pour ne pas dire de l’immoralité proéminente. L’épine dorsale de ce maelström surréaliste, résulte de la frontière ténue entre Abdoulaye Wade et le religieux.
Le candidat indocile reste bien le fil conducteur direct de ce que l’on pourrait appeler l’entrisme fracassant de la double casquette des rôles, qui constitue un péril pour la démocratie. Bien que limités pour sa présence au sein de l’hémicycle, l’abondance des chapelets pourrait donner du fil à retordre au pouvoir, dans l’avenir, car il faut un début pour toute chose. C’est le cas maintenant et peut être, demain sera pire, à l’instar des pays arabes. Le discours finit par prendre et la mayonnaise prend forme. Renforcement de la démocratie pour les uns, recul pour les autres. Des Islamistes modérés ou au contraire, des islamo- affairistes ? On semble brouter par la ruse à la fois dans tous les râteliers, en se couvrant sous l’étiquette de la religion, en bénéficiant des retombées de celle-ci et avoir un pied sur la chose publique. C’est vouloir obtenir par la ruse, l’argent du beurre et le beurre à la fois.
Nous l’avions martelé hier, car le nombre de partis politiques extravagant ne convainc nullement les populations à se mouler dans la musique de la supercherie. Les candidats préoccupés par des sinécures de la république ne défendent que leur bifteck. Le poste de député n’est plus un sacerdoce, mais plutôt un gagne- pain au pluriel, plus rentable que tout autre métier. Les populations méprisées ne sont pas des gueux, au point qu’elles se laissent faire. C’est un message clair pour le nouveau pouvoir et leurs alliés du moment. La grâce risque d’être plus courte si on ne comprend pas la mesure de la gravité.
Ici, le parquet tenu en laisse agit sur instruction de l’exécutif, le tout puissant, diligente en filigrane les opérations sur commande. La liberté du juge n’est qu’une vue de l’esprit. Il y a
là une contradiction flagrante et une collusion inacceptable des rôles et ce n’est pas notre vision de la démocratie.
Les audits de la discorde et à géométrie variable, continuent en grande pompe, selon les mauvaises postures au mauvais endroit et au mauvais moment. Nous sommes au coeur d’un régime présidentiel, qui tourne en plein régime. Il dispose de tous les leviers du pouvoir par sa posture que lui confère la constitution. Il est donc par essence juge et partie. Point de contre-pouvoir, aucune ligne Maginot n’est dressée contre lui. Il décide tout seul in fine. C’est un véritable monarque de la République. Ce n’est pas pour rien qu’il demande orbi, urbi, une majorité présidentielle à l’assemblée nationale.
Si l’on veut réguler des prévarications à répétitions, il faudrait que l’on mette nécessairement un directoire collégial de magistrats totalement libres et indépendants du pouvoir politique. A l’instar des grandes démocraties, il est souhaitable de réformer le statut pénal du président de la République. Mais faut-il qu’on ait le courage de dire haut et fort que le principe d’immunité du Chef de l’Etat devient dans les faits, une impunité inacceptable, alors que pendant ce temps, le citoyen lambda est embastillé le plus souvent pour des broutilles ?
La probable cohabitation en perspective traduit bien le malaise d’une débâcle du politique.
Est pire celui qui est aveugle et sourd et qui ne l’admet pas. Jamais de mémoire, dans l’histoire politique de ce pays, bien que le spirituel flirtait avec le pouvoir politique, le religieux n’est jamais arrivé à mettre le pied dans l’étrier, malgré ses accointances remarquées, remarquables avec le pouvoir temporel, sur fond de deal politique sur lequel nos élites surfaient, à grands risques, sans coup férir, pour arriver à ses fins, ce que nous appelons un retour sur investissements, ou simplement le retour de l’ascenseur, mais aujourd’hui, pour la première fois, ce qui était jusque là, hier une impossibilité, devient, une réalité. C’est donc l’arroseur arrosé, même si on s’offusque de dire le contraire par des pirouettes, qui ne convainquent personne. Il y a là une collusion insoutenable à tambour battant dans une république présumée laïque. Cela n’augure rien de bon dans notre démocratie. Et pour cause. Car l’irresponsabilité notoire du pouvoir face à ses contradictions les plus criardes à résoudre la sempiternelle problématique de l’orthodoxie, ouvre bien un marché de dupes. Soit, on est religieux, soit, on est politique. Mais on ne peut pas avoir les deux caquettes à la fois. La double casquette des rôles constitue à nos yeux, un péril de la démocratie.
Le combat continue !
Ahmadou Diop
Mais contre toute attente, la courbe s’inversait, puisque le 26 février 2012, au premier tour des présidentielles, par surprise, Moustapha Niasse, qui est arrivé troisième et Tanor Dieng, quatrième sont recalés, pour laisser librement la place à wade et son élève, en l’occurrence, Macky.
Le 25 mars 2012, tous contre Wade, Macky Sall a été choisi à défaut et par dépit. Que s’est-il donc passé en mars avant le premier tour ? L’opposition réunie, y compris Macky Sall, lui-même, décidait ensemble de battre campagne. Mais Macky Sall, beaucoup plus futé, qu’il n’y paraît, qui avait donné son accord, était présent dans la vidéo, le même qui avait signé sous réserve les conclusions des assises nationales, viola unilatéralement l’accord et décide alors de battre campagne tout seul, pendant que l’opposition affrontait les forces de l’ordre à la place de l’indépendance, car en politique, tous les coups sont permis, s’ils peuvent rapportent gros. Ce à quoi l’opposition répondait, quand on signe les conclusions des assises nationales, on doit les signer, sans réserve. Peu importent donc les moyens pour y parvenir !
Donc Moustapha Niasse, vilipendé par rapport à son âge, qui ne relève que d’une stratégie huilée des snippers, déclarés et non- éclairés, convertis en directeurs de campagne déguisés, pour le compte des nouveaux riches de l’alternance, n’avait aucune chance de l’emporter, quelle que soit sa stature d’homme d’Etat, non plus, Tanor Dieng houspillé, décrié, diabolisé, décrédibilisé, livré aux chiens, pour avoir distribué des maisons des femmes, sans compter, dit-on, était laminé d’ores et déjà, alors que celui du camp d’en face, bien que gloutonné par le raccourci politique, doit être nécessairement le bienvenu et le meilleur. C’est dire qu’une campagne électorale arbitraire et déloyale par sa nature surréaliste, ubuesque, était parfaitement orchestrée à l’encontre de ces deux figures de proue.
De surcroît, dans un pays où l’électorat rural, majoritairement illettré à plus de 70%, détermine l’issue du scrutin, dans lequel les présidents des communautés rurales, qui sont des porteurs de voix, bien servis par ceux qui sont au sommet de l’état, il va sans dire que les meilleurs soient, nécessairement, les médiocres et qui ont des poches extensibles, par rapport aux autres en mauvaise posture. Nous ne sommes pas dans une "normalitude" de la démocratie. Voilà la réalité d’un pays étrange !
Pourtant, dix ans, avant, Moustapha Niasse, cajolé, béni, le chef de file de l’opposition, entre, autres Abdoulaye Bathily, l’incorruptible sentinelle de la République, furent les faiseurs de rois, car grâce à eux wade a pu accéder au pouvoir.
Rebelote, l’histoire se répète, au prétexte que cette fois-ci, Tanor Dieng et le leader de l’AFP n’ont pas pu trouver une entente à avoir un candidat unique de Bennoo pour gagner les élections. Une explication trop simpliste, qui ne tient que sur du fil blanc, car contrairement aux idées reçues, toute chose n’est pas égale par ailleurs, car en France, la référence de la démocratie, la gauche contre Nicolas Sarkozy de l’ump, n’avait pas besoin d’un candidat unique pour faire battre la droite. En démocratie, il faut savoir mesurer sa force. Selon la règle, le candidat de la gauche qui arrive le premier, sera soutenu par toute la gauche. Ce fut bien le cas. En réalité, il y a eu bien d’autres raisons obscures, évidentes, qui ont contribué à la défaite de l’AFP. Est-ce à dire que nul n’est prophète chez lui. Nous nous interrogeons sur le vote rationnel sénégalais, même si la question reste un tabou. Voilà les contradictions d’une société en perte de repères, puisque par définition, le camp libéral, en la personne de Macky reste l’unique gagnant. Il y a là quelque chose d’étrange. Allez savoir ! Dans une démocratie tangible, Moustapha Niasse, le candidat de la Coalition Bennoo Siggil Sénégaal du rassemblement et de l’unité, était le plus à même de diriger le Sénégal par ses compétences et ses expériences parfaitement avérées. Qu’on l’accepte ou qu’on ne l’accepte pas.
Quoiqu’on puisse dire, l’intrusion directe du religieux sur la scène politique est un échec cuisant du politique, qui est éloquemment comptable de son bilan lourd, un contre modèle du politiquement correct, pour ne pas dire de l’immoralité proéminente. L’épine dorsale de ce maelström surréaliste, résulte de la frontière ténue entre Abdoulaye Wade et le religieux.
Le candidat indocile reste bien le fil conducteur direct de ce que l’on pourrait appeler l’entrisme fracassant de la double casquette des rôles, qui constitue un péril pour la démocratie. Bien que limités pour sa présence au sein de l’hémicycle, l’abondance des chapelets pourrait donner du fil à retordre au pouvoir, dans l’avenir, car il faut un début pour toute chose. C’est le cas maintenant et peut être, demain sera pire, à l’instar des pays arabes. Le discours finit par prendre et la mayonnaise prend forme. Renforcement de la démocratie pour les uns, recul pour les autres. Des Islamistes modérés ou au contraire, des islamo- affairistes ? On semble brouter par la ruse à la fois dans tous les râteliers, en se couvrant sous l’étiquette de la religion, en bénéficiant des retombées de celle-ci et avoir un pied sur la chose publique. C’est vouloir obtenir par la ruse, l’argent du beurre et le beurre à la fois.
Nous l’avions martelé hier, car le nombre de partis politiques extravagant ne convainc nullement les populations à se mouler dans la musique de la supercherie. Les candidats préoccupés par des sinécures de la république ne défendent que leur bifteck. Le poste de député n’est plus un sacerdoce, mais plutôt un gagne- pain au pluriel, plus rentable que tout autre métier. Les populations méprisées ne sont pas des gueux, au point qu’elles se laissent faire. C’est un message clair pour le nouveau pouvoir et leurs alliés du moment. La grâce risque d’être plus courte si on ne comprend pas la mesure de la gravité.
Ici, le parquet tenu en laisse agit sur instruction de l’exécutif, le tout puissant, diligente en filigrane les opérations sur commande. La liberté du juge n’est qu’une vue de l’esprit. Il y a
là une contradiction flagrante et une collusion inacceptable des rôles et ce n’est pas notre vision de la démocratie.
Les audits de la discorde et à géométrie variable, continuent en grande pompe, selon les mauvaises postures au mauvais endroit et au mauvais moment. Nous sommes au coeur d’un régime présidentiel, qui tourne en plein régime. Il dispose de tous les leviers du pouvoir par sa posture que lui confère la constitution. Il est donc par essence juge et partie. Point de contre-pouvoir, aucune ligne Maginot n’est dressée contre lui. Il décide tout seul in fine. C’est un véritable monarque de la République. Ce n’est pas pour rien qu’il demande orbi, urbi, une majorité présidentielle à l’assemblée nationale.
Si l’on veut réguler des prévarications à répétitions, il faudrait que l’on mette nécessairement un directoire collégial de magistrats totalement libres et indépendants du pouvoir politique. A l’instar des grandes démocraties, il est souhaitable de réformer le statut pénal du président de la République. Mais faut-il qu’on ait le courage de dire haut et fort que le principe d’immunité du Chef de l’Etat devient dans les faits, une impunité inacceptable, alors que pendant ce temps, le citoyen lambda est embastillé le plus souvent pour des broutilles ?
La probable cohabitation en perspective traduit bien le malaise d’une débâcle du politique.
Est pire celui qui est aveugle et sourd et qui ne l’admet pas. Jamais de mémoire, dans l’histoire politique de ce pays, bien que le spirituel flirtait avec le pouvoir politique, le religieux n’est jamais arrivé à mettre le pied dans l’étrier, malgré ses accointances remarquées, remarquables avec le pouvoir temporel, sur fond de deal politique sur lequel nos élites surfaient, à grands risques, sans coup férir, pour arriver à ses fins, ce que nous appelons un retour sur investissements, ou simplement le retour de l’ascenseur, mais aujourd’hui, pour la première fois, ce qui était jusque là, hier une impossibilité, devient, une réalité. C’est donc l’arroseur arrosé, même si on s’offusque de dire le contraire par des pirouettes, qui ne convainquent personne. Il y a là une collusion insoutenable à tambour battant dans une république présumée laïque. Cela n’augure rien de bon dans notre démocratie. Et pour cause. Car l’irresponsabilité notoire du pouvoir face à ses contradictions les plus criardes à résoudre la sempiternelle problématique de l’orthodoxie, ouvre bien un marché de dupes. Soit, on est religieux, soit, on est politique. Mais on ne peut pas avoir les deux caquettes à la fois. La double casquette des rôles constitue à nos yeux, un péril de la démocratie.
Le combat continue !
Ahmadou Diop