« C’est ce matin, à 8 heures, que la triste nouvelle est tombée. Nous étions à Rabat pour l’Assemblée générale du Codesria quand on nous informa qu’en l’écart de 5 minutes, Thérèse est partie, subrepticement. Sur la pointe des pieds, une grande dame s’en est allée. Sans crier gare, sans déranger qui que ce soit, dans la dignité et dans la discrétion, elle est partie, comme elle a vécu.
Thérèse Jamilie Kattar a été l’épouse de mon époux. Elle est la mère de ses enfants. Elle était aussi mon amie et camarade dans l’Udfs. Comme une grande sœur, elle m’écoutait avec attention et me prodiguait, avec sagesse et grandeur, ses conseils utiles.
Enseignante et militante, Thérèse a été pour Iba Der et pour toute sa famille une épouse modèle. Cette assertion est fondée sur les témoignages spontanés que j’ai toujours entendus. Combien de fois ai-je été témoin des louanges que mes défuntes belles sœurs, Fatou Diongue, Daba Abdou Thiam et Marie (Paix à leurs âmes), évoquant la patience, les bienfaits de Thérèse et, surtout, les soins et l’attention qu’elle porta à Adjaratou Ndiaye Sy, leur distinguée mère (Paix à son âme) ?
Maintes fois, j’ai écouté avec passion Iba Der témoigner de la générosité et du dévouement de cette grande dame. Institutrice, comme lui, et militante du même syndicat, elle a vécu son arrestation avec dignité et responsabilité. Comme il aime le rappeler, c’est Thérèse qui, après avoir assumé toutes les tâches familiales, se rendait quotidiennement à la Faculté d’histoire de l’université de Dakar pour prendre les cours afin de les lui apporter à la prison de Dakar où il purgeait une peine de trois ans, infligée par Senghor, pour ses activités syndicales.
En toute conscience, elle décida d’accompagner son époux au détriment de sa propre promotion. Discrètement, elle supportait aussi, dans les limites de ses possibilités, les épouses des autres détenus. Comme aimait à le rappeler l’épouse de feu Mbamba Guissé, c’est Thérèse qui, souvent, les transportait en voiture jusqu’à la prison.
Avec une affection sincère, j’aimais la taquiner, en lui disant que c’était elle la licenciée, l’agrégée de l’ombre de la Faculté d’histoire qui, généreusement, avait donné une procuration à son leader syndical et époux pour prendre les diplômes et les galons à son propre nom.
A cette âme exceptionnelle, j’exprime, encore une fois, mon profond respect.
A Awa Thiam et à Kader, pour qui elle a été la mère aimante, consciencieuse et modèle, à Iba Der, son compagnon de toujours, à ses petits-enfants, à ses frères et sœurs, et toute la famille, je présente mes sincères condoléances.
Repose en paix, Grande Dame généreuse. Mes prières t’accompagnent et mon admiration demeure. Puisse le Seigneur t’accueillir dans son Paradis céleste. »
RABAT, le 4 décembre 2011 Marèma Touré THIAM
Thérèse Jamilie Kattar a été l’épouse de mon époux. Elle est la mère de ses enfants. Elle était aussi mon amie et camarade dans l’Udfs. Comme une grande sœur, elle m’écoutait avec attention et me prodiguait, avec sagesse et grandeur, ses conseils utiles.
Enseignante et militante, Thérèse a été pour Iba Der et pour toute sa famille une épouse modèle. Cette assertion est fondée sur les témoignages spontanés que j’ai toujours entendus. Combien de fois ai-je été témoin des louanges que mes défuntes belles sœurs, Fatou Diongue, Daba Abdou Thiam et Marie (Paix à leurs âmes), évoquant la patience, les bienfaits de Thérèse et, surtout, les soins et l’attention qu’elle porta à Adjaratou Ndiaye Sy, leur distinguée mère (Paix à son âme) ?
Maintes fois, j’ai écouté avec passion Iba Der témoigner de la générosité et du dévouement de cette grande dame. Institutrice, comme lui, et militante du même syndicat, elle a vécu son arrestation avec dignité et responsabilité. Comme il aime le rappeler, c’est Thérèse qui, après avoir assumé toutes les tâches familiales, se rendait quotidiennement à la Faculté d’histoire de l’université de Dakar pour prendre les cours afin de les lui apporter à la prison de Dakar où il purgeait une peine de trois ans, infligée par Senghor, pour ses activités syndicales.
En toute conscience, elle décida d’accompagner son époux au détriment de sa propre promotion. Discrètement, elle supportait aussi, dans les limites de ses possibilités, les épouses des autres détenus. Comme aimait à le rappeler l’épouse de feu Mbamba Guissé, c’est Thérèse qui, souvent, les transportait en voiture jusqu’à la prison.
Avec une affection sincère, j’aimais la taquiner, en lui disant que c’était elle la licenciée, l’agrégée de l’ombre de la Faculté d’histoire qui, généreusement, avait donné une procuration à son leader syndical et époux pour prendre les diplômes et les galons à son propre nom.
A cette âme exceptionnelle, j’exprime, encore une fois, mon profond respect.
A Awa Thiam et à Kader, pour qui elle a été la mère aimante, consciencieuse et modèle, à Iba Der, son compagnon de toujours, à ses petits-enfants, à ses frères et sœurs, et toute la famille, je présente mes sincères condoléances.
Repose en paix, Grande Dame généreuse. Mes prières t’accompagnent et mon admiration demeure. Puisse le Seigneur t’accueillir dans son Paradis céleste. »
RABAT, le 4 décembre 2011 Marèma Touré THIAM