Le limogeage du recordman de longévité au ministère des Affaires étrangères (neuf ans), Cheikh Tidiane Gadio, vient de tourner la page des dernières figures de la société civile qui s’étaient engagés avec le « Sopi ».
Le Pds gouverne (presque) seul alors qu’il n’a ni la majorité sociologique –l’état de l’opinion en témoigne-, ni la majorité électorale –la claque reçue lors des dernières élections locales le prouve-, pour se le permettre. Mais il semble que c’est n’est pas essentiel aux yeux du chef de la majorité présidentielle. Le président de la République essaie de relever le challenge mais il apparaît bien seul.
Comme l’effet contraire d’un aimant, à l’épreuve du pouvoir, il exclut ceux qui l’ont toujours soutenu et adule d’autres qui l’ont autrefois exécré. Célébration de la culture de la confrontation ? Culte du cynisme ? Victoire du « soi » ? En tout cas, la volonté de porter son fils au pouvoir ne peut elle seule expliquer la tendance du président Wade à faire la politique de « la terre brûlée » avec ses alliances.
Le cas Moustapha Niasse a été très vite réglé. Quand on a des ambitions présidentielles, on ne cohabite pas avec Wade. Idrissa Seck l’apprendra sur le tard. Par contre, Macky Sall a été poussé en à avoir. Aujourd’hui, tout le fameux « Pôle de Gauche », théoricien de la candidature unique entre 1998-2000 pour mettre fin au régime socialiste, est dans l’opposition, à la notable exception de la tendance « Decroix » de Aj/Pads.
Outrageusement parricide, « l’alternance » tue ses fondateurs. Il est aussi filicide car égorgeant ses fils. Aujourd’hui, seuls l’Urd de Djibo Kâ et le Parti de la réforme de Agne Abdourahim siègent en conseil des ministres. Or, ces deux partis ne sont pas connus pour être des foudres de guerre.
Il y a un long listing de mésalliances qui disent long sur l’état du spectre de soutien disponible pour le chef de l’Etat. Passons sur le départ des « historiques » de l’alternance du 19 mars 2000. Le Prc de Samba Diouldé Thiam, le Psd/Jant-Bi de Mamour Cissé, le Ptp de Me El Hadj Diouf (tous députés) sont tous pantois face aux us et pratiques du régime-Pds. Mieux, « le vieux » n’en fait qu’en « sa tête », comme le déplorait récemment, le président Lamine Diack, le patron de l’athlétisme mondial.
La seule chose qui compte à ses yeux semble être son projet de dévolution du pouvoir à son fils, le ministre d’Etat, Karim Wade. Justement, une symbolique très forte a été sublimée et renforcée quand le président de la République s’est rendu au bas de l’immeuble Tamaro abritant les services de son fils pour s’enquérir d’un incendie qui y a eu lieu alors qu’il ne l’a pas fait pour les sinistrés de la banlieue dakaroise en butte aux inondations, pour le monde paysan pourtant requinqué par un bon hivernage, pour des représentants de la classe moyenne urbaine éreintés par la conjoncture difficile ; pour personne finalement…
LE PEUPLE QUI TRINQUE
Pire, les Sénégalais, au travers de leurs réactions, semblent particulièrement outrés par l’environnement qui entoure les négociations entre le président de la République et son ancien bras droit, Idrissa Seck. Ils ont l’impression d’être les dindons d’une farce d’autant plus inopportune que le pouvoir en place n’a pas ces fameux ressorts qui permettent à un régime de donner du mou au fil, de pouvoir répliquer, de dire que ses détracteurs ont tort.
La preuve, l’actuel chef du gouvernement, Me Souleymane Ndéné Ndiaye, qui, dans un régime « normal », aurait dû être en première ligne et sous le feu, est aphone, acculé dans ses derniers retranchements de Guinguinéo et du perchoir du building administratif, désarmé avec la posture du supplicié en route vers l’échafaud ; il est traqué comme un renard dans une chasse à courre par des figures de son propre parti politique suivant une logique interne à cette formation politique qui veut que le numéro deux doit être immolé…
Le président Wade, un homme politique isolé ? L’absence de partage des opinions et jugements peut induire chez le sujet une distorsion importante entre ses idées et la réalité objective, renseignent les psychologues. En tout cas, depuis quelques mois, pas à pas, il monte les marches qui mènent au dernier étage de sa tour d’ivoire. Là où l’horizon est dégagé mais où on est seul.
L’un de ses principaux opposants, Ousmane Tanor Dieng répète toujours sa conviction : « Wade gouverne seul, décide seul et se trompe seul ! » Différence de conception sans doute de la posture adéquate du gouvernant. Mais aussi alacrité de l’opposant. Les partisans du président Wade disent par ailleurs que c’est la somme des « trahisons subies » qui explique que la seule personne en qui il puisse faire conscience reste « son » fils. Seulement, dans ces tourments, dans ces horizons nuageux, dans cet avenir incertain, c’est la populace qui trinque ; encore qu’il cherche à avoir à boire…
Le Pds gouverne (presque) seul alors qu’il n’a ni la majorité sociologique –l’état de l’opinion en témoigne-, ni la majorité électorale –la claque reçue lors des dernières élections locales le prouve-, pour se le permettre. Mais il semble que c’est n’est pas essentiel aux yeux du chef de la majorité présidentielle. Le président de la République essaie de relever le challenge mais il apparaît bien seul.
Comme l’effet contraire d’un aimant, à l’épreuve du pouvoir, il exclut ceux qui l’ont toujours soutenu et adule d’autres qui l’ont autrefois exécré. Célébration de la culture de la confrontation ? Culte du cynisme ? Victoire du « soi » ? En tout cas, la volonté de porter son fils au pouvoir ne peut elle seule expliquer la tendance du président Wade à faire la politique de « la terre brûlée » avec ses alliances.
Le cas Moustapha Niasse a été très vite réglé. Quand on a des ambitions présidentielles, on ne cohabite pas avec Wade. Idrissa Seck l’apprendra sur le tard. Par contre, Macky Sall a été poussé en à avoir. Aujourd’hui, tout le fameux « Pôle de Gauche », théoricien de la candidature unique entre 1998-2000 pour mettre fin au régime socialiste, est dans l’opposition, à la notable exception de la tendance « Decroix » de Aj/Pads.
Outrageusement parricide, « l’alternance » tue ses fondateurs. Il est aussi filicide car égorgeant ses fils. Aujourd’hui, seuls l’Urd de Djibo Kâ et le Parti de la réforme de Agne Abdourahim siègent en conseil des ministres. Or, ces deux partis ne sont pas connus pour être des foudres de guerre.
Il y a un long listing de mésalliances qui disent long sur l’état du spectre de soutien disponible pour le chef de l’Etat. Passons sur le départ des « historiques » de l’alternance du 19 mars 2000. Le Prc de Samba Diouldé Thiam, le Psd/Jant-Bi de Mamour Cissé, le Ptp de Me El Hadj Diouf (tous députés) sont tous pantois face aux us et pratiques du régime-Pds. Mieux, « le vieux » n’en fait qu’en « sa tête », comme le déplorait récemment, le président Lamine Diack, le patron de l’athlétisme mondial.
La seule chose qui compte à ses yeux semble être son projet de dévolution du pouvoir à son fils, le ministre d’Etat, Karim Wade. Justement, une symbolique très forte a été sublimée et renforcée quand le président de la République s’est rendu au bas de l’immeuble Tamaro abritant les services de son fils pour s’enquérir d’un incendie qui y a eu lieu alors qu’il ne l’a pas fait pour les sinistrés de la banlieue dakaroise en butte aux inondations, pour le monde paysan pourtant requinqué par un bon hivernage, pour des représentants de la classe moyenne urbaine éreintés par la conjoncture difficile ; pour personne finalement…
LE PEUPLE QUI TRINQUE
Pire, les Sénégalais, au travers de leurs réactions, semblent particulièrement outrés par l’environnement qui entoure les négociations entre le président de la République et son ancien bras droit, Idrissa Seck. Ils ont l’impression d’être les dindons d’une farce d’autant plus inopportune que le pouvoir en place n’a pas ces fameux ressorts qui permettent à un régime de donner du mou au fil, de pouvoir répliquer, de dire que ses détracteurs ont tort.
La preuve, l’actuel chef du gouvernement, Me Souleymane Ndéné Ndiaye, qui, dans un régime « normal », aurait dû être en première ligne et sous le feu, est aphone, acculé dans ses derniers retranchements de Guinguinéo et du perchoir du building administratif, désarmé avec la posture du supplicié en route vers l’échafaud ; il est traqué comme un renard dans une chasse à courre par des figures de son propre parti politique suivant une logique interne à cette formation politique qui veut que le numéro deux doit être immolé…
Le président Wade, un homme politique isolé ? L’absence de partage des opinions et jugements peut induire chez le sujet une distorsion importante entre ses idées et la réalité objective, renseignent les psychologues. En tout cas, depuis quelques mois, pas à pas, il monte les marches qui mènent au dernier étage de sa tour d’ivoire. Là où l’horizon est dégagé mais où on est seul.
L’un de ses principaux opposants, Ousmane Tanor Dieng répète toujours sa conviction : « Wade gouverne seul, décide seul et se trompe seul ! » Différence de conception sans doute de la posture adéquate du gouvernant. Mais aussi alacrité de l’opposant. Les partisans du président Wade disent par ailleurs que c’est la somme des « trahisons subies » qui explique que la seule personne en qui il puisse faire conscience reste « son » fils. Seulement, dans ces tourments, dans ces horizons nuageux, dans cet avenir incertain, c’est la populace qui trinque ; encore qu’il cherche à avoir à boire…