Lisa Letessier : Cette souffrance est très souvent sous-estimée, en effet. La rupture amoureuse est classée dans les évènements de vie, elle est devenue quelque chose de banal, que tout le monde vit au moins une fois. On se dit donc que l’on s’en sort, que ce n’est pas grave. Et heureusement, c’est souvent le cas. Mais pour certains, ce peut être le déclencheur de grandes difficultés : de dépressions majeures, de crises d’angoisses, de décompensations, quand il y a des terrains fragiles. Certains ne vont plus pouvoir travailler et vont être arrêtés.
D’autres vont se réfugier dans l’alcool, la drogue, ou adopter des comportements, notamment sexuels, à risques… Et on a observé que chez 50% des personnes qui ont fait une tentative de suicide, le déclencheur était une séparation amoureuse. Dans une rupture, on a parfois vraiment l’impression que nous n’allons pas nous en sortir. Que nous ne pouvons pas vivre sans l’autre, que nous allons mourir. Des angoisses archaïques de séparation et même de mort peuvent resurgir. C’est très physique, comme sensation.
Pour vous, une rupture amoureuse est l’un des événements les plus difficiles à traverser dans une vie. Pourquoi ?
Lisa Letessier : Une séparation déclenche les mêmes processus psychologiques qu’un décès. Il y a un véritable deuil à faire, mais de quelqu’un qui est encore là et qui nous refuse sa présence, son amour, son soutien. C’est extrêmement douloureux. Le couple représente une illusion de permanence. On se construit comme une petite bulle, avec des repères que nous pensons stables, des projections dans l’avenir. Lorsque tout d’un coup, tout ceci prend fin, c’est comme si la vie s’arrêtait. Notre monde, notre équilibre, nos rêves s’écroulent. C’est un énorme bouleversement des repères psychiques. Un tremblement de terre, un tsunami, parfois.
Quand le couple a été ensemble peu de temps, ou qu’il est jeune, nous avons encore plus tendance à minimiser la souffrance endurée. « Ca ne fait que six mois », « tu as la vie devant toi »… La douleur est-elle proportionnelle à la durée de la relation ou à l’âge des membres du couple ?
Lisa Letessier : Pas du tout. Cet état de détresse psychique peut toucher tout le monde, à tout âge. On banalise trop souvent les ruptures chez les adolescents car ils sont jeunes. En réalité, ils sont à surveiller car ils sont très impulsifs et capables de faire des bêtises. De même, ce n’est pas parce que le couple était ensemble depuis peu que la souffrance est moins forte. Lors de la période de « lune de miel » qui caractérise le début d’une relation, la sécrétion d’ocytocine et de dopamine fait l’effet d’une drogue. Quand la séparation a lieu très tôt, on subit donc un sevrage brutal, qui entraîne une sensation physique de manque, avec ce sentiment terrible de vide et ce besoin compulsif de voir l’autre. Ceci génère parfois des comportements très obsessionnels, avec des ex qui ne lâchent pas l’affaire, qui suivent celui est parti, le harcèlent de messages…
psychologies.com
D’autres vont se réfugier dans l’alcool, la drogue, ou adopter des comportements, notamment sexuels, à risques… Et on a observé que chez 50% des personnes qui ont fait une tentative de suicide, le déclencheur était une séparation amoureuse. Dans une rupture, on a parfois vraiment l’impression que nous n’allons pas nous en sortir. Que nous ne pouvons pas vivre sans l’autre, que nous allons mourir. Des angoisses archaïques de séparation et même de mort peuvent resurgir. C’est très physique, comme sensation.
Pour vous, une rupture amoureuse est l’un des événements les plus difficiles à traverser dans une vie. Pourquoi ?
Lisa Letessier : Une séparation déclenche les mêmes processus psychologiques qu’un décès. Il y a un véritable deuil à faire, mais de quelqu’un qui est encore là et qui nous refuse sa présence, son amour, son soutien. C’est extrêmement douloureux. Le couple représente une illusion de permanence. On se construit comme une petite bulle, avec des repères que nous pensons stables, des projections dans l’avenir. Lorsque tout d’un coup, tout ceci prend fin, c’est comme si la vie s’arrêtait. Notre monde, notre équilibre, nos rêves s’écroulent. C’est un énorme bouleversement des repères psychiques. Un tremblement de terre, un tsunami, parfois.
Quand le couple a été ensemble peu de temps, ou qu’il est jeune, nous avons encore plus tendance à minimiser la souffrance endurée. « Ca ne fait que six mois », « tu as la vie devant toi »… La douleur est-elle proportionnelle à la durée de la relation ou à l’âge des membres du couple ?
Lisa Letessier : Pas du tout. Cet état de détresse psychique peut toucher tout le monde, à tout âge. On banalise trop souvent les ruptures chez les adolescents car ils sont jeunes. En réalité, ils sont à surveiller car ils sont très impulsifs et capables de faire des bêtises. De même, ce n’est pas parce que le couple était ensemble depuis peu que la souffrance est moins forte. Lors de la période de « lune de miel » qui caractérise le début d’une relation, la sécrétion d’ocytocine et de dopamine fait l’effet d’une drogue. Quand la séparation a lieu très tôt, on subit donc un sevrage brutal, qui entraîne une sensation physique de manque, avec ce sentiment terrible de vide et ce besoin compulsif de voir l’autre. Ceci génère parfois des comportements très obsessionnels, avec des ex qui ne lâchent pas l’affaire, qui suivent celui est parti, le harcèlent de messages…
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