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La victoire de la démocratie

Régime politique dans lequel le peuple exerce sa souveraineté lui-même sans l’intermédiaire d’un organe représentatif [Définition tirée du Petit Larousse 1994] la démocratie est un système dont la vitalité ne saurait se mesurer seulement à l’aune l’organisation libre de marches de protestations, de la tenue de réunions publiques de l’Opposition, de la publication d’opinions à travers des médias indépendants, etc.


Rédigé par leral.net le Mardi 3 Avril 2012 à 14:03 | | 0 commentaire(s)|

La victoire de la démocratie
Ce n’en sont que des formes d’expression utilisées de temps à autres par une partie des populations dont les libertés constitutionnelles sont ainsi consacrées. Mais quand tout le peuple, du moins tout le collège électoral, est invité à exprimer son opinion, à travers le vote, c’est véritablement la démocratie, dans toute sa splendeur, qui s’illustre et se révèle. Avec cette élection présidentielle qui vient de s’achever, c’est la démocratie sénégalaise qui a sonné « la fin de la récréation » en restituant au peuple ses prérogatives inaliénables.

Moment crucial dans une république, l’élection présidentielle, au suffrage universel direct de surcroît, permet, en effet, au peuple de demander à tous ceux qui prétendent parler à son nom, de rendre à Cesar ce qui lui appartient, c’est-à-dire de parler lui-même, sans intermédiaire ni procuration. L’on peut vouloir se substituer au peuple, s’autoriser des pouvoirs qui n’ont été octroyés par aucun mandat électif, et poser des actes « sous-couvert » d’une onction du peuple afin de légitimer une telle posture. Cela participe, à l’évidence, d’une volonté de manipuler le peuple sénégalais et de tromper l’opinion nationale et internationale. Mais, quand l’heure de vérité arrive, sous la forme d’un vote qui consacre la sanction populaire des différentes « offres » des candidats en lice à l’élection, toutes les prétentions sont alors remises au placard pour laisser la place au verdict des urnes.

Le seul qui compte. Sous ce rapport, toutes les stratégies fomentées par une certaine classe politique (IDEWA[1], Front Siggil Senegaal, Bennoo Siggil Senegaal, M23, Bennoo Bokk Yaakaar) qui avaient comme ambition latente ou cachée de provoquer la chute du régime d’Abdoulaye Wade, quels qu’en soient les moyens, paraissent aujourd’hui pour la plupart anti-démocratiques, saugrenues, incongrues et grotesques. Le dimanche 25 mars 2012, le peuple sénégalais s’est donc prononcé en toute souveraineté. Il s’est choisi l’homme qu’il a préféré à la tête du pays pour les sept prochaines années. Le choix du peuple étant sans appel, il convient dès lors de le respecter, de le défendre et de le protéger.

Toute disposition contraire signifierait, alors, une défiance à la volonté populaire, qui en dit long sur l’état d’esprit et le véritable profil de leurs auteurs, qu’on pourrait alors qualifier de mauvais perdants, d’anti-démocrates ou de hors-la-loi réfractaires à l’ordre, à la discipline et au patriotisme. Il est vrai qu’à l’occasion de cette élection présidentielle historique, le peuple sénégalais qui, ces derniers temps, n’a jamais été aussi observé et projeté au devant de l’actualité internationale et placé devant ses propres responsabilités, n’a pas failli au moment fatidique. Comme en 2000, quand le monde entier redoutait le pire au lendemain de l’élection présidentielle sous tensions, le Sénégal vient, une fois de plus, d’administrer au reste du monde une véritable leçon de maturité de son peuple et de vitalité de sa démocratie. « L’incertitude » prédite par les Cassandre et « le chaos » promis aux Sénégalais par les oiseaux de mauvais augure apparaissent aujourd’hui comme de pures hallucinations. Avec l’élection présidentielle de 2012, l’histoire s’est répétée au grand dam des marchands d’illusion et des pêcheurs en eaux troubles, qui devront, dorénavant, se trouver une nouvelle occupation.

Une fois que le tumulte né des passions incontrôlées sera passé et les difficultés surmontées, on a noté, pour s’en réjouir, que les uns ont eu le triomphe modeste, et les autres la dignité dans la défaite. Tous ont sacrifié aux félicitations et encouragements d’usage, mais se sont, surtout, faits à l’idée qu’il n’y a véritablement ni vainqueurs ni vaincus à l’issue de ces joutes électorales, si ce n’est le Sénégal. En effet, plus que la victoire d’un camp sur un autre, celle d’un candidat sur ses adversaires, celle de Sénégalais sur d’autres Sénégalais, c’est tout simplement le triomphe de la démocratie sénégalaise. Maintenant que la majorité des citoyens a indiqué la voie à suivre, c’est ensemble que les tous les citoyens du pays devront poursuivre l’œuvre de consolidation des acquis démocratiques et de construction nationale pour un Sénégal meilleur.
Citoyennes et citoyens Sénégalais, au travail !

Amadou Anta SAMB
amadou.samb@ucad.edu.sn