Jusque-là, Aboubacar Sidiki Diakité, dit Toumba, est pointé du doigt comme celui qui a ouvert le feu sur Dadis Camara, chef de la junte guinéenne. Parce que s'étant senti trahi par son "ami". Qui voulait lui faire porter le chapeau du massacre de civils, le 28 septembre dernier, au stade de Conakry. Une douzaine de jours après, cette version est battue en brèche par une source au cœur de renseignements généraux d'un pays dont nous tairons le nom. En effet, selon cette grande oreille, Dadis Camara, à son arrivée au pouvoir avait un sentiment conflictuel de peur et d'admiration à l'égard du pouvoir d'Abidjan. Ce n'est un secret pour personne, la Côte d'Ivoire avait d'excellentes relations avec feu Lansana Conté, prédécesseur de Dadis. Ce dernier voulait en hériter, mais se méfiait de la puissance de feu de son voisin pour qui la guerre n'a plus de secret. La Côte d'Ivoire, bon élève de bon voisinage aurait dissipé les inquiétudes du nouvel homme fort de la Guinée. Une demande encombrante du chef de la junte, à savoir former sa garde rapprochée, durant le tiroir, Dadis aurait jeté son dévolu sur l'ex-rébellion, notamment sur le chef de la compagnie Guépard, Cherif Ousmane. Ce dernier, dit-on, a mis à la disposition de Dadis une quinzaine de commandos pour la formation de sa garde rapprochée. C'est dans la foulée, que outré par les sorties inélégantes du chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, Dadis s'était lâché : " La Guinée n'est pas une sous-préfecture de la France ". Une déclaration perçue à l'Elysée comme un crime. Dadis, aux yeux de l'ex-puissance tutélaire, venait de signer son arrêt de mort. La puissante Direction du contre-espionnage (Dgce), l'équivalent de la Cia, dans l'Hexagone, a été sollicitée pour monter un plan. Les formateurs de la garde rapprochée de Dadis sont éméchés. Le sieur Toumba a été " conditionné " pour saper l'autorité de Dadis. C'est ainsi que son ordre à Toumba de répondre aux enquêteurs de l'Onu a été royalement ignoré. Entre militaires, où la discipline tient une place importante, Dadis ne pouvait pas l'accepter. Il " réquisitionne " une quinzaine de Pick-up pour se rendre au camp Koundara, où Toumba est censé être. Erreur ! Des snipers ont été postés dans les environs du camp. C'est l'un d'eux qui a ouvert le feu sur le pick-up où Dadis était assis. Voyant que les balles fusaient de toutes les directions, certains gardes de Dadis ont formé un bouclier autour de lui. Deux d'entre eux qui ont reçu des balles meurent sur le coup. Dadis, touché à la tête est extrait de la zone de combat. Toumba, au frais, certainement sous le parapluie des Français, a assisté de loin le coup qui devait le porter au pouvoir. Après les soins, l'état de Dadis nécessitait une opération. L'offre de l'avion médicalisé de Wade est poliment déclinée, parce que le président sénégalais est perçu par les autorités guinéennes comme le prolongement de la main française. Le Guide de la Jamahiriyya libyenne, Kadhafi, voit vite une main impérialiste. Il demande au médiateur d'affréter un avion médicalisé. En concertation avec des chefs d'Etat de la sous-région, qui ne souhaitent pas un bourbier guinéen, craignant que leur sécurité soit affectée, un avion militaire décolle de Ouaga pour Conakry. Aussi le Guide demande-t-il au général Sékouba, en visite au Liban, de regagner immédiatement la Guinée pour prendre la situation en main. Entre-temps, il a, selon notre source, dépêché dans le royaume chérifien, la crème des médecins lybiens pour épauler leurs homologues marocains. Aujourd'hui, l'état de santé de Dadis Camara s'améliore. Son ex-aide de camp, lui, court toujours. Vraisemblablement sous la protection de la France, celle qui, selon notre interlocuteur, tire les ficelles.
zanbi05641405@yahoo.fr le temp / abidjan.net
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