Il tend le bras. Il insiste pour que l’automobiliste prenne la tasse jetable contenant du Café Touba. Un morceau de pain ramolli dans l’autre main, il est fier de servir le Ndogou. Un peu plus loin, dans ce coin de Keur Massar, deux grosses marmites laissent bouillir de l’eau. La poudre de café et du sucre sont les autres éléments du Ndogou. Ils répètent cet acte tous les jours. A la Cité Gendarmerie aussi, sous le flot de poèmes de Khadimou Rassoul, les bons samaritains de 19 heures 30 sont aux petits soins. Ils servent le repas de la rupture aux passagers des différents itinéraires de bus et de taxis clandos. A la base, un jeune membre des Hizbuth Tarqiya qui se démène pour préparer la rupture. Il achète de la glace en ces temps de forte chaleur, se démultiplie pour que tout soit au point à l’heure H. Le voisinage contribue à l’effort de ce jeune « au comportement exemplaire ». Mêmes scènes à Guédiawaye, le coin appelé « Serigne Assane ». Dans un des cœurs battants de cette grouillante banlieue, des jeunes se mettent au service d’inconnus. Pikine n’échappe pas à cette mode de générosité qui a pris une nouvelle ampleur cette année. Sur la Nationale 1 aussi, vers Rufisque, les voyageurs sont servis. Les automobilistes sont invités, avec délicatesse, à contribuer à cette forme de solidarité. Un récipient sert de débile pour une sorte de « madial » (appel à la solidarité) pour la bonne cause.
Amadou Lamine NDIAYE
lesenegalais.net
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