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Le Président et son dilemme - Par Ahmed Khalifa Niasse


Rédigé par leral.net le Lundi 4 Janvier 2016 à 11:44 | | 15 commentaire(s)|

L’avènement de notre actuel Président a surpris plus d’un observateur. Car il fallu payer, à fort prix, le soutien de la France, du coté de l’Elysée. L’onction de Nicolas Sarkozy par le biais de Vincent Bolloré qui a pris le temps de préparer froidement le plat de la vengeance sur les Wade. Fils, d’abord ; le père par ricochet.

La deuxième collusion était de trahir Wade pour obtenir, ainsi, le profil de l’emploi.

D’entrée de jeu, il voulait faire dix ans, en réduisant la durée de son mandat à cinq ans et de se faire réélire. En cela il a copié et collé la méthode de son encombrant hôte malien, ATT.

Aujourd’hui il sait que le PS aura son candidat. Béni ou excommunié, peu importe. Comme ce fut le cas pour l’AFP qui s’est réservée le droit de mettre en place un sous-marin en la personne de Gackou. Formule du candidat excommunié.

D’Aminata Tall ou de Khalifa Sall qui sera le navire de surface ou le sous-marin ? Là est la question.

Une équation à trois variantes inquiète notre Président.

L’idéal aurait été une jonction avec les Wade et le PDS. L’inconvénient de cette solution est qu’elle consisterait à trahir les Bolloré. Mais il n’est pas assez fort pour cela. C’est pourquoi il a essayé de pratiquer la technique du boa à qui il arriver d’avaler une chèvre, au défi de bien des règles. Et, ce, en organisant des sabordages partiels dont le modèle inachevé s’appelle Fada. Donc inopérant. S’il avait réussi cela aurait eu l’effet d’un jeu de dominos.

Par ailleurs, les appuis d’une AFP qui n’est plus que l’ombre d’elle-même et d’un PS devenu un reptile à têtes multiples ne peuvent plus lui garantir la qualification au Premier Tour, à fortiori de gagner comme il le souhaiterait. L’APPR demeurant une cabine téléphonique élargie au centre de l’exercice des Pouvoirs Exécutif et Législatif. Mais une cabine téléphonique tout de même.

Ce qui vient d’être dit met en selle la solution constitutionnelle combinée à des lois d’exception, souvent répressives, pour surfer sur la vague terroriste. D’où le très important renforcement et le suréquipement des Services de Sécurité et de l’Armée.

Ce scénario utilisera la première faille sécuritaire à coloration ou à qualification terroriste pour proclamer l’Etat d’Urgence. Le levier du Parlement pouvant permettre de prolonger cet Etat d’Urgence. Pour ne pas tomber dans le piège de la Cohabitation avec la perte de la Majorité Parlementaire qui se dessine à l’horizon.

In fine, l’Etat d’Urgence rendant impossibles des élections en 2017, les juristes de service joueront leur partition pour une revalidation des 7 ans, pourtant déjà valides. Etant entendu que toute réaction de la rue par rapport à un WAX WAXEET sera confrontée à un XOTTI TAREET (un carnage).

Voilà quelques idées sur ce trépied dont les éléments sont : Wade et le PDS, d’une part, BBY et les juristes de l’autre. Certainement, les marabouts de service viendront bénir ce pain. Même s’il s’agit d’un pain sec comme l’Economie du pays.

AHMED KHALIFA NIASSE