La Cour d’appel avait, dans la première semaine du mois de janvier dernier, condamné la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (Bicis), la Société générale de banques au Sénégal (Sgbs), la Société de manutention et de transit (Sdv) et la Société de fabrique de boissons alcoolisées (Sebo) à payer près de 52 milliards de francs Cfa à l’Etat du Sénégal pour fraude douanière dans l’affaire Adel Korban. Certains journaux avaient même fait état d’une saisine par le procureur général de la brigade de recherches pour l’audition des dirigeants de ces sociétés.
Mais, depuis lors, bien des choses se sont passées, et le gouvernement sénégalais a finalement décidé, de passer l’éponge sur ces milliards et de clore ce dossier.
Les milieux proches du pouvoir expliquent ce revirement par les effets du dernier voyage du ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, de l’Aménagement du Territoire, Karim Wade en France, où il a été reçu par le Secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant. Ce bras droit du Président français Nicolas Sarkozy aurait été on ne peut plus clair et plus ferme avec le ministre d’Etat. Il lui a nettement signifié que la France rendait le Sénégal responsable du sort des entreprises françaises établies au Sénégal. Et il considérait la peine dont les banques étaient frappées, comme un déni de justice, et que le gouvernement français ne comptait pas rester passif devant cette affaire.
M. Guéant a ajouté que si le Sénégal persistait à vouloir faire payer à la Bicis, la Sgbs ainsi qu’aux autres entreprises françaises épinglées dans cette affaire, le gouvernement français était prêt à demander à ces dernières de quitter le territoire sénégalais ; ce qui aurait comme conséquence, la fin des relations d’affaires entre les deux pays.
Le ton a dû être assez ferme pour qu’une fois rentré au pays, le ministre de la Coopération internationale ait aussitôt rendu compte à son Président de père, et ce dernier a rapidement saisi les enjeux de l’affaire. C’est ainsi, comme l’ont souligné par ailleurs certains journaux ces derniers temps, qu’une mission de haut niveau, de la Bnp Paris-Bas a été reçue en audience par le chef de l’Etat et par son fils. Les deux parties ont à cette occasion, signé un accord officialisant la renonciation par le gouvernement sénégalais de cette créance.
D’autres sources indiquent aussi, que le premier président de la Cour d’appel, Cheikh Tidiane Diakhaté, qui a été reçu par le Président Wade, a reçu des instructions dans ce sens, pour ne plus diligenter des poursuites.
Cette affaire remonte à 1994. C’est à cette date que l’homme d’affaires Adel Korban a été arrêté pour fraude douanière sur l’importation du beurre. Il avait fait croire aux douaniers que les produits étaient en transit à Dakar pour être écoulés au Mali. Ce qui s’est avéré faux, car les douaniers avaient constaté que ces produits importés étaient stockés dans la banlieue avant d’être commercialisés à Dakar sans qu’aucune taxe n’en ait été payée.
Une stratégie que les douaniers ont vite découverte, et ont fait arrêter le commerçant, en même temps que le patron de la société de transit Transsene. Les établissements bancaires qui assuraient la garantie de M. Korban, la Bicis, la Sgbs et les sociétés Sdv et Sebo ont été également condamnées pour complicité de fraude.
dialigue@lequotidien.sn
Mais, depuis lors, bien des choses se sont passées, et le gouvernement sénégalais a finalement décidé, de passer l’éponge sur ces milliards et de clore ce dossier.
Les milieux proches du pouvoir expliquent ce revirement par les effets du dernier voyage du ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, de l’Aménagement du Territoire, Karim Wade en France, où il a été reçu par le Secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant. Ce bras droit du Président français Nicolas Sarkozy aurait été on ne peut plus clair et plus ferme avec le ministre d’Etat. Il lui a nettement signifié que la France rendait le Sénégal responsable du sort des entreprises françaises établies au Sénégal. Et il considérait la peine dont les banques étaient frappées, comme un déni de justice, et que le gouvernement français ne comptait pas rester passif devant cette affaire.
M. Guéant a ajouté que si le Sénégal persistait à vouloir faire payer à la Bicis, la Sgbs ainsi qu’aux autres entreprises françaises épinglées dans cette affaire, le gouvernement français était prêt à demander à ces dernières de quitter le territoire sénégalais ; ce qui aurait comme conséquence, la fin des relations d’affaires entre les deux pays.
Le ton a dû être assez ferme pour qu’une fois rentré au pays, le ministre de la Coopération internationale ait aussitôt rendu compte à son Président de père, et ce dernier a rapidement saisi les enjeux de l’affaire. C’est ainsi, comme l’ont souligné par ailleurs certains journaux ces derniers temps, qu’une mission de haut niveau, de la Bnp Paris-Bas a été reçue en audience par le chef de l’Etat et par son fils. Les deux parties ont à cette occasion, signé un accord officialisant la renonciation par le gouvernement sénégalais de cette créance.
D’autres sources indiquent aussi, que le premier président de la Cour d’appel, Cheikh Tidiane Diakhaté, qui a été reçu par le Président Wade, a reçu des instructions dans ce sens, pour ne plus diligenter des poursuites.
Cette affaire remonte à 1994. C’est à cette date que l’homme d’affaires Adel Korban a été arrêté pour fraude douanière sur l’importation du beurre. Il avait fait croire aux douaniers que les produits étaient en transit à Dakar pour être écoulés au Mali. Ce qui s’est avéré faux, car les douaniers avaient constaté que ces produits importés étaient stockés dans la banlieue avant d’être commercialisés à Dakar sans qu’aucune taxe n’en ait été payée.
Une stratégie que les douaniers ont vite découverte, et ont fait arrêter le commerçant, en même temps que le patron de la société de transit Transsene. Les établissements bancaires qui assuraient la garantie de M. Korban, la Bicis, la Sgbs et les sociétés Sdv et Sebo ont été également condamnées pour complicité de fraude.
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