«Monsieur Amadou KANE, Ministre de l’Economie et des Finances, Monsieur Cheikh Tidiane MBAYE, Directeur Général de la Sonatel, Monsieur Mahfoudh Ibrahim, Directeur Général Adjoint de Expresso et Monsieur Karim Salum, Directeur Général de SENTEL ont procédé à la signature du protocole d’accord pour l’abrogation du décret 2011-1271 du 24 Août 2011 relatif aux appels entrant au Sénégal, le samedi 05 mai 2012.»
C’est en ces termes que le ministre de la Communication, Abou Lô, annonçait, en mai dernier, la suppression de la taxe sur les appels entrant sous la pression des travailleurs de la SONATEL, alors coachée par l’ex-Directeur général, Cheikh Tidiane Mbaye dont le frère, Abdoul Mbaye, est devenu entretemps le Premier ministre.
Justifiant la mesure par une certaine promesse électorale de Macky Sall, principal opposant d’alors du régime libéral de Me Abdoulaye Wade, le communiqué ayant diffusé les funérailles de ladite taxe ajoutait une précision de taille en ces termes : «Si la nécessité de l’annulation de cette mesure ne fait pas de doute, particulièrement pour le Chef de l’Etat qui en avait fait un engagement, il reste qu’il faut préserver les intérêts de l’Etat dont une partie des recettes de sa Loi de Finances 2012 repose sur cette taxe.»
Aujourd’hui, le Sénégal est en train d’en subir toutes les conséquences néfastes. D’après certains techniciens du Ministère de l’Economie et des Finances, «c’est la suppression de cette taxe sur les appels entrant qui est à l’origine des graves difficultés de trésorerie que rencontre l’Etat qui, aujourd’hui, peine à payer les salaires des fonctionnaires.»
Une situation «chaotique» qui oblige ce département à faire une gymnastique sans précédent dans l’histoire de l’Etat pour pouvoir payer les derniers salaires. Il faut dire que cette mesure a entrainé une perte de recettes de 70 milliards de FCFA qui devaient aller au budget de l’Etat. Et ce, sur la seule année 2012.
Une simulation sur les cinq ans du mandat présidentiel de Macky Sall révèle un manque à gagner effrayant de 350 milliards de FCFA. Une manne financière qui échappe au Trésor public pour tomber dans les caisses du géant français de la téléphonie, France Telecom.
PRESSION DES FRERES MBAYE
Au-delà des difficultés de paiement des salaires des fonctionnaires, l’Etat peine aussi à honorer les factures de ses fournisseurs. Ce qui fait qu’à ce jour, le stock d’arriérés de la dette intérieure a dépassé la barre des 412 milliards de FCFA. Et ces acteurs de développement vivent sous la hantise d’une «faillite programmée».
Lobby ou pression réussie des frères Mbaye dont l’aîné est actuellement le chef du gouvernement ? Quoi qu’il en soit, le nouveau Président de la République, Macky Sall, a finalement cédé face à une levée de boucliers savamment orchestrée sous la houlette de l’ex-Directeur général de la SONATEL, Cheikh Tidiane Mbaye.
Ce dernier, qui n’a certainement pas eu du mal à obtenir le soutien de son aîné de la Primature, a finalement obtenu gain de cause avec l’abrogation du décret 2011-1271 du 24 août 2011 relatif au contrôle et à la taxation des communications téléphoniques internationales entrant en République du Sénégal le 5 mai 2012. Montant de la facture pour les Sénégalais de ce généreux cadeau à France Telecom : 350 milliards de FCFA.
Interpellé sur le sens de son combat par nos confrère du journal «REUSSIR» dans une interview publiée le 2 juillet passé, comme pour confirmer ceux qui parlent de pression des Mbaye, l’ex-Directeur général de la SONATEL, Cheikh Tidiane Mbaye, a déclaré : «J’étais très engagé parce que c’était, à la fois, la survie et l’image de l’entreprise qui étaient en jeu.»
ACCENTUATION DE LA PRESSION FISCALE
Dans l’impasse, le nouveau régime, craignant la réactivation de la minuterie de la bombe sociale, s’est lancé dans une recherche effrénée de solutions pour tirer le trésor public du gouffre. C’est ce qui a entrainé un harcèlement, une nouvelle pression fiscale et douanière exercés sur de nombreux chefs d’entreprises et autres grands commerçants.
Instruction a été donnée par le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Kane, de récupérer ces 70 milliards de FCFA perdus sur la taxe ainsi supprimée en faveur de France Telecom, en augmentant l’assiette de recouvrement chez les autres contribuables sénégalais. Une allusion à peine voilée aux petits commerces, aux petits métiers, aux industries, etc.
Mais le plus cocasse dans cette tentative de renflouement des « caisses de l’Etat » à tout prix, c’est que les agents en charge de l’offensive de recouvrement agressif butent souvent sur des entreprises à qui l’Etat doit énormément d’argent dans le cadre de cette dette intérieure de 412 milliards FCFA et qui sont au bord de l’asphyxie financière et de la faillite qui augmenterait l’armée des chômeurs. Toutes choses qui font qu’au niveau des différents ministères, nombre de projets sont restés en l’état, faute de ressources.
Parce que depuis l’élection de Macky Sall à la magistrature suprême, aucun investissement majeur n’a été enregistré. Les 80 milliards obtenus en prêt auprès de la France à la fin du mandat du Président Nicolas Sarkozy n’ont profité qu’aux entreprises françaises. Elles ont été payées prioritairement par rapport aux autres prestataires et fournisseurs nationaux.
Avec Le Pays au Quotidien
Attention © Copyright Senego.com, si vous republier cet article sur votre site, un lien est vers l'article original est oblgatoire, : http://senego.com/le-senegal-bientot-en-faillite-financiere-a-lorigine-du-naufrage-une-perte-seche-de-70-milliards-fcfa_56786.html#ixzz28v2qkZkT
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C’est en ces termes que le ministre de la Communication, Abou Lô, annonçait, en mai dernier, la suppression de la taxe sur les appels entrant sous la pression des travailleurs de la SONATEL, alors coachée par l’ex-Directeur général, Cheikh Tidiane Mbaye dont le frère, Abdoul Mbaye, est devenu entretemps le Premier ministre.
Justifiant la mesure par une certaine promesse électorale de Macky Sall, principal opposant d’alors du régime libéral de Me Abdoulaye Wade, le communiqué ayant diffusé les funérailles de ladite taxe ajoutait une précision de taille en ces termes : «Si la nécessité de l’annulation de cette mesure ne fait pas de doute, particulièrement pour le Chef de l’Etat qui en avait fait un engagement, il reste qu’il faut préserver les intérêts de l’Etat dont une partie des recettes de sa Loi de Finances 2012 repose sur cette taxe.»
Aujourd’hui, le Sénégal est en train d’en subir toutes les conséquences néfastes. D’après certains techniciens du Ministère de l’Economie et des Finances, «c’est la suppression de cette taxe sur les appels entrant qui est à l’origine des graves difficultés de trésorerie que rencontre l’Etat qui, aujourd’hui, peine à payer les salaires des fonctionnaires.»
Une situation «chaotique» qui oblige ce département à faire une gymnastique sans précédent dans l’histoire de l’Etat pour pouvoir payer les derniers salaires. Il faut dire que cette mesure a entrainé une perte de recettes de 70 milliards de FCFA qui devaient aller au budget de l’Etat. Et ce, sur la seule année 2012.
Une simulation sur les cinq ans du mandat présidentiel de Macky Sall révèle un manque à gagner effrayant de 350 milliards de FCFA. Une manne financière qui échappe au Trésor public pour tomber dans les caisses du géant français de la téléphonie, France Telecom.
PRESSION DES FRERES MBAYE
Au-delà des difficultés de paiement des salaires des fonctionnaires, l’Etat peine aussi à honorer les factures de ses fournisseurs. Ce qui fait qu’à ce jour, le stock d’arriérés de la dette intérieure a dépassé la barre des 412 milliards de FCFA. Et ces acteurs de développement vivent sous la hantise d’une «faillite programmée».
Lobby ou pression réussie des frères Mbaye dont l’aîné est actuellement le chef du gouvernement ? Quoi qu’il en soit, le nouveau Président de la République, Macky Sall, a finalement cédé face à une levée de boucliers savamment orchestrée sous la houlette de l’ex-Directeur général de la SONATEL, Cheikh Tidiane Mbaye.
Ce dernier, qui n’a certainement pas eu du mal à obtenir le soutien de son aîné de la Primature, a finalement obtenu gain de cause avec l’abrogation du décret 2011-1271 du 24 août 2011 relatif au contrôle et à la taxation des communications téléphoniques internationales entrant en République du Sénégal le 5 mai 2012. Montant de la facture pour les Sénégalais de ce généreux cadeau à France Telecom : 350 milliards de FCFA.
Interpellé sur le sens de son combat par nos confrère du journal «REUSSIR» dans une interview publiée le 2 juillet passé, comme pour confirmer ceux qui parlent de pression des Mbaye, l’ex-Directeur général de la SONATEL, Cheikh Tidiane Mbaye, a déclaré : «J’étais très engagé parce que c’était, à la fois, la survie et l’image de l’entreprise qui étaient en jeu.»
ACCENTUATION DE LA PRESSION FISCALE
Dans l’impasse, le nouveau régime, craignant la réactivation de la minuterie de la bombe sociale, s’est lancé dans une recherche effrénée de solutions pour tirer le trésor public du gouffre. C’est ce qui a entrainé un harcèlement, une nouvelle pression fiscale et douanière exercés sur de nombreux chefs d’entreprises et autres grands commerçants.
Instruction a été donnée par le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Kane, de récupérer ces 70 milliards de FCFA perdus sur la taxe ainsi supprimée en faveur de France Telecom, en augmentant l’assiette de recouvrement chez les autres contribuables sénégalais. Une allusion à peine voilée aux petits commerces, aux petits métiers, aux industries, etc.
Mais le plus cocasse dans cette tentative de renflouement des « caisses de l’Etat » à tout prix, c’est que les agents en charge de l’offensive de recouvrement agressif butent souvent sur des entreprises à qui l’Etat doit énormément d’argent dans le cadre de cette dette intérieure de 412 milliards FCFA et qui sont au bord de l’asphyxie financière et de la faillite qui augmenterait l’armée des chômeurs. Toutes choses qui font qu’au niveau des différents ministères, nombre de projets sont restés en l’état, faute de ressources.
Parce que depuis l’élection de Macky Sall à la magistrature suprême, aucun investissement majeur n’a été enregistré. Les 80 milliards obtenus en prêt auprès de la France à la fin du mandat du Président Nicolas Sarkozy n’ont profité qu’aux entreprises françaises. Elles ont été payées prioritairement par rapport aux autres prestataires et fournisseurs nationaux.
Avec Le Pays au Quotidien
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