Je ne pense pas vous avoir déjà montré cette carte inédite de 1729. Elle s’étend depuis le « Cap-Blanc » et le « Banc d’Arguin » (en Mauritanie) jusqu’aux « îles des Bissagos » (en Guinée Bissao), et comprend donc la totalité de la côte sénégalaise. Vous ne pourrez pas en apprécier tous les détails à cette échelle, mais elle contient pourtant quelques informations intéressantes. En premier lieu, c’est à ma connaissance la plus ancienne carte à faire mention du lieu dit « Endakar » (Dakar), soit 128 ans avant la fondation de la ville. On y note aussi dans ses environs le « Cap Bernard » (Bel-Air), ainsi que la « Pointe d’Armadille » (Les Almadies) et bien sûr « l’îsle de Gorée ». En direction de la Petite-Côte, on note successivement les localités de « Inbaou » (Mbao), « Riffiok » (Rufisque), « Cap de Nâas » (Cap Naze), « Gamberoux » (Gamboulem ?), « Pointe de Pousse » (La Somone ?), « Portudal », « Pointe de Serene » (Pointe Sarène), « Predre Branco » (Ngazobil ?), « Ioal » (Joal), « Faquioup » (Fadiouth), « Palmarin », « Sangomar ». Vient ensuite la « rivière de Gambie », où se trouve le « fort des anglois » (St-James). Plus loin, vers le rio de Cazamanca (fleuve Casamance), pas de trace de Ziguinchor (pourtant fondée en 1645). On trouve tout de même dans les parages une insolite « Isle de la sorcière ». A l’opposé du Cap-Vert, sur la Grande-Côte, on trouve à partir de « Yof » le « marigot de Guilleq » (Cayar ?), les « Petites mottes » (qui ne sont pas les Mamelles) et plus rien jusqu’à l’embouchure de la « rivière Niger » (fleuve Sénégal). A cet endroit est indiqué le village de « Bieurt ». Une fois passée la « barre du Sénégal », la première île rencontrée est « l’îsle aux Anglois » (qui n’existe plus), puis « l’îsle du Sénégal » (Saint-Louis). Sur le fleuve, quelques escales dont certains noms sont encore familiers se succèdent : « Désert, « Elata », « Enguerbel », « Rouan », « Menage », « Coq », « Douai », « Bante », « Terrier rouge », etc. Un affluent se déverse dans fleuve depuis le lac de « Panié-Foule » (Guiers). En bordure de celui-ci se trouve le village d’« Ender » (Nder) et, un peu plus loin un bois curieusement nommé « Ialam-banne ou bois d’Ebeine ».
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