leral.net | S'informer en temps réel

Le Sénégal face à l’exigence d’un ajustement économique

Le Fonds monétaire international (FMI) maintient sa position : aucune nouvelle collaboration ne sera envisagée avec le Sénégal tant que les irrégularités comptables de l'ancien régime, ne seront pas corrigées et que les finances publiques ne seront pas redressées. Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement devra appliquer des mesures d'ajustement économique qui rappellent celles des années 70, souvent perçues comme impopulaires.


Rédigé par leral.net le Mardi 25 Mars 2025 à 10:45 | | 0 commentaire(s)|

Après les déclarations des nouvelles autorités concernant les chiffres manipulés sous l'administration précédente, le gouvernement voit son premier anniversaire au pouvoir marqué par des défis plutôt que par des festivités. Alors que la population exprime ses inquiétudes face à une situation économique incertaine, l'exécutif comprend qu'un effort significatif sera nécessaire pour éviter une crise financière et sociale.

Edward Gemayel, chef de la mission du FMI au Sénégal, a confirmé que toute discussion sur un nouveau programme de partenariat restera en suspens, tant que des mesures correctives ne seront pas mises en place. En d'autres termes, le gouvernement d'Ousmane Sonko est confronté à la nécessité de réduire le déficit budgétaire et de stabiliser la dette publique à un niveau soutenable. Ces exigences rappellent les stratégies prônées par les institutions de Bretton Woods, souvent critiquées par les dirigeants actuels.

Toutefois, dans le contexte économique actuel, le gouvernement n'a guère d'alternative. Ce qui était jusqu'à présent une posture politique, devra désormais devenir une réalité. La compression des effectifs dans la fonction publique pourrait s'intensifier et une baisse de salaires pour certaines catégories d'agents publics est à prévoir. De plus, les subventions sur l'énergie et l'eau risquent d'être réduites, comme cela a déjà été le cas pour les aides sociales. La justification avancée de la réforme du Registre national unique (RNU), masque difficilement les difficultés financières de l’Etat, incapable de mobiliser les 7 milliards de francs Cfa nécessaires pour les aides sociales, tout en ayant dû satisfaire les revendications de sa base politique.

Dans le secteur énergétique, le FMI préconise depuis longtemps la suppression des subventions, arguant qu'elles profitent davantage aux plus aisés qu'aux couches vulnérables. Ces subventions, qui ont atteint jusqu'à 300 milliards de francs Cfa par an, pèsent lourdement sur le budget national. Avec une marge de manœuvre budgétaire quasi inexistante, le gouvernement pourrait être contraint d’appliquer ces recommandations.

Ce n'est qu'après l'application de ces mesures d'ajustement – qui porteront probablement un nom plus acceptable politiquement – que le gouvernement pourra réengager des discussions avec le FMI. Ces négociations pour un nouveau programme de financement ne pourront vraisemblablement commencer qu'à partir de juin prochain.

Toutefois, le FMI ne prévoit pas d'effacer les décaissements déjà effectués dans le cadre du programme annulé suite aux déclarations du Premier ministre Sonko. Le Sénégal devra négocier un moratoire pour le remboursement de ces fonds.

Seul motif d'espoir dans cette période de contraintes : les revenus issus de l'exploitation des hydrocarbures commenceront progressivement à entrer dans les caisses de l’État, offrant une perspective de répit financier dans les mois à venir.


( Les News )