Le berger Amadou Moussa Demba Deh prend 6 ans ferme

Le 18 juin 2006, Amadou Moussa Demba Deh avait bu comme un Polonais.
Et son ivresse l’avait conduit à tuer son meilleur ami, Amadou Demba
Aïssata Ba. Le coup de coupe-coupe qu’il avait asséné a occasionné une
section du paquet jugulo-carotidienne gauche, une section ouverte de
l’os temporal et de la mâchoire gauche de la victime, qui est décédé à
l’hôpital de Ndioum. A la barre, l’accusé a expliqué qu’il n’avait pas
l’intention de tuer son ami. Revenant sur les faits, il a déclaré que
ce jour là, il était allé au village de Mbidy (arrondissement Thillé
Boubacar, dans le département de Podor) où se tenait un marché
hebdomadaire. C’est là qu’il a rencontré Amadou Demba Aïssata Ba. Un
peu plus tard, ils se sont retrouvés pour boire un coup dans un
cabaret. Ayant bu chacun deux litres d’alcool, chacun est allé de son
coté. Ce n’est que le soir, vers, 18 heures que les deux amis vont se
rencontrer à nouveau, mais cette fois dans une boulangerie. Et
l’irréparable va se produire. Selon les déclarations de l’accusé, la
victime qui tenait par devers lui un coupe-coupe va d’abord l’insulter
avant de lui asséner un coup. Amadou Moussa Demba Deh va riposter et
lui donner à son tour un coup, qui lui sera fatal. Et pourtant lors de
l’enquête, les gendarmes avaient relevé que l’accusé, le jour des
faits, était ivre mort et s’était mis à proférer des injures et à
menacer tout le monde en brandissant son coupe-coupe, s’attaquant même
à Aliou Mama Yérim Gadiaga, puis à Aliou Demba Mamadou Gadiaga, qu’il
a blessé alors que ce dernier tentait de parer le coup de coupe coupe
qu’il lui destinait. L’accusé a rejeté toutes ces accusations. Ce qui
fera dire à l’avocat général, que l’accusé est amnésique de tous ses
agissements. L’avocat général a écarté l’excuse de provocation et la
légitime défense, s’appuyant sur le fait que personne ne pouvait dire
si la victime l’avait frappé. Selon le représentant du ministère
public, l’accusé, qui était complètement ivre au moment des faits
n’était pas conscient de ses actes. Il a demandé à la cour de
requalifier les faits en coups et blessures volontaires sans intention
de donner la mort et de condamner l’accusé à cinq ans de prison ferme.
Les conseils de l’accusé ont salué la clairvoyance du parquet. Ils ont
demandé à leur tour la requalification des faits en coups et blessures
volontaires et aussi une application bienveillante de la loi. La cour
ne les a pas suivi et a reconnu Amadou Moussa Demba Deh coupable et du
meurtre et l’a condamné à six ans de prison ferme.