Le capitaine Moussa Dadis Camara, au camp Alpha Yaya Diallo le 27 décembre 2008.
(Photo: AFP)
Ils y vont en trainant les pieds. Les avocats guinéens qui avaient envoyé une lettre au président Dadis Camara ont été très choqués d'être en retour convoqués au camp Alpha Yaya Diallo par un simple communiqué lu à la radio. « Il faudrait que la junte apprenne les bonnes manières », commente un avocat sous couvert d'anonymat. Pour montrer leur mécontentement, les avocats réduiront leur délégation au minimum. Quelques représentants du conseil de l'ordre ainsi que le bâtonnier seront au camp.
Quant aux juges et greffiers, s'ils partagent les préoccupations des avocats, ils seront plus discrets. Etant fonctionnaires, ils redoutent les représailles. Sur le fond, les professionnels de la justice attendent une réponse de la junte à leurs exigences. Ils veulent la suppression des juridictions parallèles mises en place par les militaires et notamment du secrétariat d'Etat chargé des Conflits. Une instance qui a choqué le monde judiciaire en cassant des jugements rendus par la plus haute juridiction du pays, la Cour suprême.
L'autre cheval de bataille, c'est la fin des arrestations arbitraires et des détentions prolongées au fond des cellules militaires. Pour l'heure, le ministre de la Justice, le colonel Siba Loholamou, est dans l'incapacité de dire si des propositions seront formulées par le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara. En cas d'échec des négociations, les avocats cesseront toute activité.