La famille et les amis de Guy-André Kieffer, disparu à Abidjan en 2004, attendaient cette nouvelle autant qu'ils la redoutaient. Un squelette supposé être celui du journaliste franco-canadien a été découvert vendredi à 360 km d'Abidjan. C'est le juge Ramaël, qui enquête depuis plusieurs années sur cette disparition, qui avait diligenté les fouilles au pied d'un pont de la région d'Issia. «Il a trouvé un corps à l'endroit exact indiqué par son informateur», a précisé sur France 3 le frère de Guy-André, Bernard Kieffer. «Il semblerait que la personne qui a informé le juge a vu le corps au moment où il a été enterré à cet endroit-là. C'était un Blanc, il ne savait pas qui c'était. Mais il l'a reconnu quelques jours après, quand il a vu les photos dans la presse», a-t-il raconté.
Des analyses ADN, dont les résultats seront connus mardi ou mercredi, doivent permettre de confirmer l'identité des restes humains. Jugeant que la découverte de ce squelette est «une pièce importante du dossier», l'épouse du journaliste, Osange Silou-Kieffer a toutefois rappelé n'avoir encore à ce jour «aucune preuve qu'il a été assassiné». «On a toujours cru au 1% de chance qu'il soit encore vivant.» Mais s'il s'avère que le squelette est bien celui de son mari, alors elle devra «entrer dans un processus de deuil» et garder à l'esprit qu'il ne s'agit plus d'un enlèvement mais bel et bien d'un assassinat. Et dans ce cas, «l'affaire ne sera pas terminée tant que les coupables ne seront pas punis», a-t-elle promis.
Sous le régime de Laurent Gbagbo, arrêté en avril après avoir perdu les élections présidentielles de novembre 2011, «le juge n'avait pu aller vérifier le témoignage (sur l'emplacement du squelette) car c'était en pleine zone contrôlée par son camp», a expliqué Bernard Kieffer. L'enquête s'oriente en effet depuis quelques années vers les proches du président déchu.
Le témoignage accablant d'un major de l'armée en 2009
Guy-André Kieffer travaillait sur les éventuelles malversations dans la filière du cacao, dont le pays est le premier producteur mondial. Son travail semblait l'avoir conduit peu à peu vers l'épouse du président, Simone Gbagbo, dont il devait rencontrer le beau-frère quand il a disparu sur un parking de la capitale économique ivoirienne. Entendus en 2009 par le juge Ramaël, l'ancienne première dame et l'ex-ministre de l'Économie Paul-Antoine Bohoun Bouabré avaient cependant réfuté tout lien avec cette affaire.
Dans une interview accordée à France 3 en 2009, un major de l'armée ivoirienne, Alain Gossé, accusait des proches du clan Gbagbo d'avoir orchestré l'enlèvement et l'assassinat du journaliste. Lui-même aurait reçu des ravisseurs l'ordre d'enfermer Guy-André Kieffer dans le sous-sol de la présidence ivoirienne. Il explique également savoir par des intermédiaires que le journaliste a été tué de façon accidentelle. Selon lui, les militaires auraient organisé un simulacre d'exécution pour tenter de savoir ce que le journaliste avait découvert lors de son enquête. Un des hommes aurait cru qu'il fallait le tuer et aurait tiré, racontait-il. Alain Bossé n'incriminait toutefois pas directement le couple présidentiel mais «le cabinet» et «la garde rapprochée» de Simone Gbagbo.
Soupçonné d'avoir dirigé le commando responsable de la disparition du journaliste, le capitaine Jean-Tony Oulaï a été arrêté fin décembre 2011 par des militaires ivoiriens à Abidjan. Il avait été libéré en avril 2010 après deux ans et demi de détention provisoire en France, et avait ensuite regagné la Côte d'Ivoire. Lors de son précédent passage dans le pays, le juge Ramaël avait auditionné Patrice Baï, ancien chef de la sécurité rapprochée de Laurent. Gbagbo, et le commandant Anselme Séka Yapo, qui assumait la même fonction auprès de Simone Gbagbo. Tous deux sont maintenus en détention depuis le printemps dernier.
Le Figaro
Des analyses ADN, dont les résultats seront connus mardi ou mercredi, doivent permettre de confirmer l'identité des restes humains. Jugeant que la découverte de ce squelette est «une pièce importante du dossier», l'épouse du journaliste, Osange Silou-Kieffer a toutefois rappelé n'avoir encore à ce jour «aucune preuve qu'il a été assassiné». «On a toujours cru au 1% de chance qu'il soit encore vivant.» Mais s'il s'avère que le squelette est bien celui de son mari, alors elle devra «entrer dans un processus de deuil» et garder à l'esprit qu'il ne s'agit plus d'un enlèvement mais bel et bien d'un assassinat. Et dans ce cas, «l'affaire ne sera pas terminée tant que les coupables ne seront pas punis», a-t-elle promis.
Sous le régime de Laurent Gbagbo, arrêté en avril après avoir perdu les élections présidentielles de novembre 2011, «le juge n'avait pu aller vérifier le témoignage (sur l'emplacement du squelette) car c'était en pleine zone contrôlée par son camp», a expliqué Bernard Kieffer. L'enquête s'oriente en effet depuis quelques années vers les proches du président déchu.
Le témoignage accablant d'un major de l'armée en 2009
Guy-André Kieffer travaillait sur les éventuelles malversations dans la filière du cacao, dont le pays est le premier producteur mondial. Son travail semblait l'avoir conduit peu à peu vers l'épouse du président, Simone Gbagbo, dont il devait rencontrer le beau-frère quand il a disparu sur un parking de la capitale économique ivoirienne. Entendus en 2009 par le juge Ramaël, l'ancienne première dame et l'ex-ministre de l'Économie Paul-Antoine Bohoun Bouabré avaient cependant réfuté tout lien avec cette affaire.
Dans une interview accordée à France 3 en 2009, un major de l'armée ivoirienne, Alain Gossé, accusait des proches du clan Gbagbo d'avoir orchestré l'enlèvement et l'assassinat du journaliste. Lui-même aurait reçu des ravisseurs l'ordre d'enfermer Guy-André Kieffer dans le sous-sol de la présidence ivoirienne. Il explique également savoir par des intermédiaires que le journaliste a été tué de façon accidentelle. Selon lui, les militaires auraient organisé un simulacre d'exécution pour tenter de savoir ce que le journaliste avait découvert lors de son enquête. Un des hommes aurait cru qu'il fallait le tuer et aurait tiré, racontait-il. Alain Bossé n'incriminait toutefois pas directement le couple présidentiel mais «le cabinet» et «la garde rapprochée» de Simone Gbagbo.
Soupçonné d'avoir dirigé le commando responsable de la disparition du journaliste, le capitaine Jean-Tony Oulaï a été arrêté fin décembre 2011 par des militaires ivoiriens à Abidjan. Il avait été libéré en avril 2010 après deux ans et demi de détention provisoire en France, et avait ensuite regagné la Côte d'Ivoire. Lors de son précédent passage dans le pays, le juge Ramaël avait auditionné Patrice Baï, ancien chef de la sécurité rapprochée de Laurent. Gbagbo, et le commandant Anselme Séka Yapo, qui assumait la même fonction auprès de Simone Gbagbo. Tous deux sont maintenus en détention depuis le printemps dernier.
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