Pourtant, ce ne sont pas des ressources humaines, aquatiques, minérales et des potentiels agricoles et énergétiques inexploités qui manquent, a ajouté l’ancien directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), au cours d’une conférence internationale sur le développement durable dans l’économie du savoir. La réunion se tient du 4 au 7 mai à Dakar au Sénégal, sur le thème «Le savoir pour repositionner l’Afrique dans l’économie mondiale».
L’importance des connaissances fait partie de la définition du développement durable, a souligné Mahtar Mbow, affirmant que si l’Afrique compte aujourd’hui le plus de pauvres au monde, c’est parce qu’elle n’a pu encore tirer partie des énormes possibilités qu’offrent pour son développement les connaissances scientifiques et techniques qui ont marqué l’évolution de l’humanité.
«Aucun des problèmes fondamentaux de développement de l’Afrique ne peut trouver de solution réelle et durable que s’il y a une organisation et une gestion rigoureuses et efficaces des services de l’Etat, et une maîtrise plus grande des sciences et de la technologie», explique-t-il à IPS.
«Il n’y a guère de possibilité pour l’Afrique de surmonter les lourds handicaps du passé et les contraintes qu’ils font peser sur le présent sans un progrès considérable dans les domaines du savoir et du savoir-faire modernes», ajoute-t-il.
Les scientifiques des académies, des chercheurs, des ministres de la Recherche scientifique et des partenaires au développement, venus des pays africains et du monde, n’ont cessé d’exiger une plus grande responsabilité de la part des systèmes de gouvernance.
Selon David Cheruiyot, le représentant du Kenya, le savoir est nécessaire pour le développement de l'Afrique et les gouvernements doivent aider les chercheurs africains. "Si nous voulons développer l'Afrique d'autant quelle dispose des ressources suffisantes, les gouvernants ont le devoir de promouvoir les liens entre les chercheurs africains, et de développer le capital humain", dit-il à IPS.
Les participants à la conférence de Dakar reconnaissent l’importance des connaissances dans le développement durable, mais aussi que l’économie émergente du savoir et le recours à la technologie s’imposent comme la norme clé du développement durable.
Souleymane Niang, président du comité d’organisation de la conférence, a expliqué qu’il fallait la maîtrise des savoirs pour placer l’Afrique parmi les continents économiquement forts. Selon lui, pour atteindre cet objectif, les scientifiques africains doivent construire des espaces nationaux et régionaux de pôles de compétence forte.
«Les systèmes de gouvernance doivent afficher une volonté politique en aidant les scientifiques dans la formation et doter les pôles de ressources et de moyens suffisants de manière à pouvoir faire en sorte que la créativité scientifique soit féconde dans notre continent», déclare-t-il à IPS.
Selon le professeur Emile Tanawa, représentant du directeur de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), son agence travaille depuis des décennies dans la production des connaissances et travaille en étroite solidarité avec les 81 universités membres de la francophonie à travers le monde.
«L’engagement de l’agence auprès des universités partenaires se manifeste par la production des connaissances. L’agence propose plusieurs programmes de coopération visant à soutenir la recherche et l’enseignement en français. Chaque année, elle distribue plus de 2.000 bourses d’étude dans le cadre de son programme de mobilité», explique-t-il.
Seydou Barry, le représentant de la Banque islamique de développement (BID), a affirmé que son institution accorde une importance aux projets scientifiques pour le développement du continent africain. Pour promouvoir la recherche et le développement par l’éducation scientifique, la BID octroie chaque année, dit-il, trois prix d’un montant de 3.000 dollars US aux institutions de recherche scientifiques en Afrique.
Selon Barry, la BID s’est fixé l’objectif de réussir, d’ici à 2015, à promouvoir l’investissement. «Ce qui, à coup sûr, va participer à l’accroissement de l’économie des pays membres, en particulier ceux de l’Afrique», ajoute-t-il.
Pour sa part, Jane Woo, directrice du Centre de recherche pour le développement international (CRDI), estime que s’affranchir par le savoir en Afrique et atteindre le développement demandent un environnement favorable. Selon elle, l’éducation et l’enseignement scientifique sont des produits utiles pour la société.
«Les systèmes politiques en Afrique doivent inciter la recherche dans tous les domaines, que ça soit dans l’éducation, dans les recherches scientifiques et mêmes dans les connaissances traditionnelles. La recherche est un axe majeur dans le développement des pays en voie de développement», indique-t-elle à IPS.
Selon Paul Baloyi, de la Banque de développement de l’Afrique du Sud, le savoir est devenu mondial et l’Afrique doit contribuer pour le mieux. L’Afrique, dit-il, a des valeurs au niveau des connaissances et de la recherche, mais estime que ces valeurs doivent être scientifiques.
«Pour faire face à des crises financières et des dettes, l’Afrique doit investir dans la recherche scientifique, convertir le savoir en productivité pour le développement durable du continent. Et pour y arriver, il faut dégager des pôles de dialogue entre les Africains afin d’aboutir aux choses pratiques», affirme-t-il.
Dr Mohamed H’midouche, le représentant régional à Dakar de la Banque africaine de développement (BAD), a indiqué que le savoir en Afrique n’a pu être utilisé comme il le fallait. Selon lui, les gens viennent tirer le savoir en Afrique pour en revendre encore plus cher au continent.
Selon lui, la BAD octroie un pour cent de son revenu à la recherche scientifique depuis plus d’une décennie. «La BAD a créé un fonds spécial pour la gestion du savoir, un fonds de renforcement des capacités et un projet de 20 milliards de francs CFA (environ 40 millions de dollars) dans l’enseignement général dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA)», explique-t-il.
D’autres thèmes sur l’environnement, le management du savoir pour améliorer l’offre du service pour le développement durable en Afrique, seront débattus pendant les autres jours de la rencontre, selon les organisateurs. (FIN/2009)
L’importance des connaissances fait partie de la définition du développement durable, a souligné Mahtar Mbow, affirmant que si l’Afrique compte aujourd’hui le plus de pauvres au monde, c’est parce qu’elle n’a pu encore tirer partie des énormes possibilités qu’offrent pour son développement les connaissances scientifiques et techniques qui ont marqué l’évolution de l’humanité.
«Aucun des problèmes fondamentaux de développement de l’Afrique ne peut trouver de solution réelle et durable que s’il y a une organisation et une gestion rigoureuses et efficaces des services de l’Etat, et une maîtrise plus grande des sciences et de la technologie», explique-t-il à IPS.
«Il n’y a guère de possibilité pour l’Afrique de surmonter les lourds handicaps du passé et les contraintes qu’ils font peser sur le présent sans un progrès considérable dans les domaines du savoir et du savoir-faire modernes», ajoute-t-il.
Les scientifiques des académies, des chercheurs, des ministres de la Recherche scientifique et des partenaires au développement, venus des pays africains et du monde, n’ont cessé d’exiger une plus grande responsabilité de la part des systèmes de gouvernance.
Selon David Cheruiyot, le représentant du Kenya, le savoir est nécessaire pour le développement de l'Afrique et les gouvernements doivent aider les chercheurs africains. "Si nous voulons développer l'Afrique d'autant quelle dispose des ressources suffisantes, les gouvernants ont le devoir de promouvoir les liens entre les chercheurs africains, et de développer le capital humain", dit-il à IPS.
Les participants à la conférence de Dakar reconnaissent l’importance des connaissances dans le développement durable, mais aussi que l’économie émergente du savoir et le recours à la technologie s’imposent comme la norme clé du développement durable.
Souleymane Niang, président du comité d’organisation de la conférence, a expliqué qu’il fallait la maîtrise des savoirs pour placer l’Afrique parmi les continents économiquement forts. Selon lui, pour atteindre cet objectif, les scientifiques africains doivent construire des espaces nationaux et régionaux de pôles de compétence forte.
«Les systèmes de gouvernance doivent afficher une volonté politique en aidant les scientifiques dans la formation et doter les pôles de ressources et de moyens suffisants de manière à pouvoir faire en sorte que la créativité scientifique soit féconde dans notre continent», déclare-t-il à IPS.
Selon le professeur Emile Tanawa, représentant du directeur de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), son agence travaille depuis des décennies dans la production des connaissances et travaille en étroite solidarité avec les 81 universités membres de la francophonie à travers le monde.
«L’engagement de l’agence auprès des universités partenaires se manifeste par la production des connaissances. L’agence propose plusieurs programmes de coopération visant à soutenir la recherche et l’enseignement en français. Chaque année, elle distribue plus de 2.000 bourses d’étude dans le cadre de son programme de mobilité», explique-t-il.
Seydou Barry, le représentant de la Banque islamique de développement (BID), a affirmé que son institution accorde une importance aux projets scientifiques pour le développement du continent africain. Pour promouvoir la recherche et le développement par l’éducation scientifique, la BID octroie chaque année, dit-il, trois prix d’un montant de 3.000 dollars US aux institutions de recherche scientifiques en Afrique.
Selon Barry, la BID s’est fixé l’objectif de réussir, d’ici à 2015, à promouvoir l’investissement. «Ce qui, à coup sûr, va participer à l’accroissement de l’économie des pays membres, en particulier ceux de l’Afrique», ajoute-t-il.
Pour sa part, Jane Woo, directrice du Centre de recherche pour le développement international (CRDI), estime que s’affranchir par le savoir en Afrique et atteindre le développement demandent un environnement favorable. Selon elle, l’éducation et l’enseignement scientifique sont des produits utiles pour la société.
«Les systèmes politiques en Afrique doivent inciter la recherche dans tous les domaines, que ça soit dans l’éducation, dans les recherches scientifiques et mêmes dans les connaissances traditionnelles. La recherche est un axe majeur dans le développement des pays en voie de développement», indique-t-elle à IPS.
Selon Paul Baloyi, de la Banque de développement de l’Afrique du Sud, le savoir est devenu mondial et l’Afrique doit contribuer pour le mieux. L’Afrique, dit-il, a des valeurs au niveau des connaissances et de la recherche, mais estime que ces valeurs doivent être scientifiques.
«Pour faire face à des crises financières et des dettes, l’Afrique doit investir dans la recherche scientifique, convertir le savoir en productivité pour le développement durable du continent. Et pour y arriver, il faut dégager des pôles de dialogue entre les Africains afin d’aboutir aux choses pratiques», affirme-t-il.
Dr Mohamed H’midouche, le représentant régional à Dakar de la Banque africaine de développement (BAD), a indiqué que le savoir en Afrique n’a pu être utilisé comme il le fallait. Selon lui, les gens viennent tirer le savoir en Afrique pour en revendre encore plus cher au continent.
Selon lui, la BAD octroie un pour cent de son revenu à la recherche scientifique depuis plus d’une décennie. «La BAD a créé un fonds spécial pour la gestion du savoir, un fonds de renforcement des capacités et un projet de 20 milliards de francs CFA (environ 40 millions de dollars) dans l’enseignement général dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA)», explique-t-il.
D’autres thèmes sur l’environnement, le management du savoir pour améliorer l’offre du service pour le développement durable en Afrique, seront débattus pendant les autres jours de la rencontre, selon les organisateurs. (FIN/2009)