L’Organisation Mondiale de la Santé a proclamé que le « droit à la santé est un droit fondamental de l’être humain et cette affirmation a été réitérée par la conférence internationale sur les soins de santé primaires qui s’est tenue en 1978 à Alma Ata sous les auspices de l’Oms et de l’Unicef. La conférence d’Alma Ata affirme avec force que la santé est « un état de complet bien être physique, mental et ne consiste pas seulement en l’absence de maladies ou d’infirmité ».
C’est parce que la santé loin d’être un besoin est une nécessité pour tous les êtres humains. C’est sans doute la raison pour laquelle, la communauté internationale, les Etats, et les gouvernants lui accordent une place prépondérante.
Au Cours des dernières années , de nombreux programmes de santé étaient axés sur la réduction ou la maitrise des maladies endémiques telles que le trachome, la schistosomiase, la méningite cérébrospinale, la tuberculose, le paludisme.
Les efforts consentis et les actions entreprises en faveur de la santé ont eu pour résultats tangibles, le développement des sciences biomédicales et les progrès techniques et les meilleures conditions de vie des citoyens partout dans le monde. Ceci se mesure grâce à l’augmentation de l’espérance de vie des citoyens du monde. Cependant, il reste évident que l’allongement de la durée de vie des populations cache des disparités énormes aussi bien en Europe, en Amérique qu’en Afrique.
« Le Sénégal à l’image des autres pays a affirmé le droit à la santé par l’article 14 de la constitution ("que l’Etat et les collectivités publiques ont le devoir social de veiller la santé physique, morale et mentale de la famille") et par la ratification des textes internationaux tels que la déclaration universelle des Droits de l’Homme, la charte de l’OUA et la Convention des Droits de l’Enfant. Depuis plus de quatre décennies, les autorités ont entrepris des actions salutaires qui ont permis aux populations les plus reculées de jouir de leur droit à la santé en accédant aux soins primaires. C’est ainsi que les Nouvelles Orientations de cette politique de santé et d’appui sociale qui découle de la Déclaration de la Politique de Santé et d’Action Sociale de juin 1989, s’appuie sur l’approche programme traduite travers le Plan National de Développement Sanitaire et Social (PNDS) pour la période 1998-2007. Il est l’aboutissement logique d’un long processus de réflexion engagé depuis 1995 entre le Ministère de la Santé et ses partenaires. Le PNDS a permis de mettre en chantier plusieurs réformes la fois législatives et institutionnelles touchant principalement les hôpitaux, les médicaments, les pharmacies. Il prévoit d’autres initiatives dans des domaines aussi importants que le système d’information sanitaire, le financement de la santé, la réorganisation du Ministère de la Santé, la coordination des interventions et l’intégration des activités. Le Programme de Développement Intégré de la Santé (PDIS) qui couvre une période de cinq ans (1998-2002), est la traduction concrète des priorités en matière de santé définies dans le P.N.D.S.
Les objectifs visés sont :
la réduction de la mortalité maternelle
la réduction de la mortalité infantile et juvénile
La maîtrise de la fécondité » .
Ainsi, le Sénégal comme beaucoup de pays du monde a connu une augmentation de l’espérance de vie. Une croissance de 38% en 48 ans a été enregistrée. En 2011, l’espérance de vie sera de 56,497 . En 1960, elle était de 40,384 tandis qu’en 2008 elle était de 55, 981. Il est ainsi noté une croissance de 38% en 48 ans.
En 2009, l’espérance de vie pour les hommes est de 53, 1 ans tandis qu’elle est de 58,1% pour les femmes. En Conformité avec le droit du travail, la durée du congé de maternité payé est de 14 semaines dont six semaines avant l’accouchement et huit semaines après l’accouchement. Depuis 2000, de nombreuses initiatives ont été entreprises. « La prise en charge gratuite des césariennes et des accouchements, la gratuité du traitement des femmes enceintes atteintes de paludisme, ainsi que le développement des soins obstétricaux de base et des soins obstétricaux d’urgence sont des avancées majeures. Le taux de mortalité maternelle est passé de 510 pour mille à 434 pour mille. La prise en charge gratuite des femmes victimes de fistules obstétricales vient également d’être décidée par le chef de l’Etat. Cette mesure est accompagnée, à titre de prévention des fistules, d’une décision de sanctionner plus sévèrement sur le plan judiciaire les auteurs de mariage précoce de jeunes filles » .
Dans la même lancée, afin de réduire le taux de mortalité maternelle et infantile, le ministère de la Santé a lancé un programme intitulé «Marraines de quartiers» qui est une approche communautaire pour la promotion de la santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant… à travers ce programme communautaire, les marraines vont inciter les bénéficiaires à fréquenter les services de santé tout en favorisant l'acceptation de la stratégie par les belles-mères, grands-mères et les conjoints" .
Autant d’actions et d’efforts qui ont été d’une portée historique qui se traduisent par des chiffres satisfaisants.
Cependant, malgré les dispositions d’ordre sociales et sanitaires, il demeure que le taux de mortalité maternelle est assez élevé. En effet, "le taux de prévalence est de 401 décès maternels pour cent mille naissances vivantes, 35 décès néonatals pour mille et 121 décès d'enfants de moins de cinq ans. Cette situation est souvent due à l’inaccessibilité des structures de santé et au manque d’information des mères. Il existe des disparités régionales. Le taux de mortalité maternelle de la région de Kolda est de 800 à 1 000 décès pour cent mille naissances vivantes contre une moyenne nationale de 401décès.
Mais loin de ces chiffres et des résultats, étudions la situation sous un autre angle.
Avez été témoin de ce décor ou les femmes en état de grossesse et en route pour l’accouchement sont transportées sur des charrettes, à des milliers de kilomètres sur des routes sablonneuses. Faites par exemple un tour du coté de Sagg Djiby à plus de 5Km de Potou et vous verrez que cela fait partie du décor. Avec à l’arrivée des salles qui sont pleines et des lits inexistants pour les accueillir, celles la ayant moins de choix, sont souvent obligées d’accoucher hors des salles sans assistance médicale. Est-ce normal qu’en donnant la vie, on expose sa vie, qu’on s’approche des facteurs de risque pour trépasser. Ces femmes, sans doute, vu les distances qui les séparent, et les nombreux efforts à consentir durant les trajets, abrègent les consultations prénatales. N’est ce pas là un risque non choisi pour l’enfant et la mère ?.
Par ailleurs , combien sont les citoyens sénégalais qui font la queue plus de 6 heures d’horloge pour se faire consulter ou attendre l’arrivée d’un agent du personnel de santé, qui, lui se permet de venir en retard souvent avec désinvolture et nonchalance, oubliant les souffrances des malades qui n’ont pas pu fermé l’œil de la nuit . Combien sont ils ces malades qui quittent de très bonne heure leur domicile et viennent à l’hôpital acheter le ticket de consultation, attendre le médecin et repartir pour des raisons de surnombre des patients et d’insuffisance des spécialistes.
Pire encore, combien de patients font face à l’accueil non chaleureux du personnel médical et à l’absence d’écoute, ou encore aux difficultés de communication du personnel soignant. Au delà de ces aspects vient s’ajouter le fait que rares sont les médecins qui sont de véritables psychologues, qui rassurent le patient par des mots conviviaux, chaleureux et gais ; ces mots là si minimes mais qui font que ce dernier, une fois la porte de l’hôpital franchie voit son stress diminué, gagne de la confiance et reprend l’espoir de retrouver son état de bien être physique et un gout à la vie.
Voila autant de maux qui faiblissent la santé du secteur sanitaire au Sénégal et qui doivent être guéris.
Pour cela, il faudrait que le personnel médical de qualité soit augmenté. Car, rappelons, ces derniers restent submergés quotidiennement par des dizaines de consultations .Sur le plan physique, cela reste plus pénible et risque d’ailleurs d’amoindrir la qualité des soins prodigués. En ce qui concerne l’aspect communicationnel, et psychologique, la formation doit inclure ces modules, qui restent de nos jours prépondérants dans tous les domaines.
La construction et la multiplication de structures sanitaires de proximité dans les zones les plus reculées est une solution aux risques qu’encourent pour donner la vie.
N’oublions pas que le droit à la santé est un droit fondamental, pour tout citoyen qu’il soit citadin, ou rural.
Fatou NDIAYE
Diplômée Supérieure en Travail Social
Chercheur Spécialisée dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer
Secrétaire Générale de l’Association Tous Unis Contre Alzheimer /Sénégal (ATUCA)
Email : faboudha@yahoo.fr
C’est parce que la santé loin d’être un besoin est une nécessité pour tous les êtres humains. C’est sans doute la raison pour laquelle, la communauté internationale, les Etats, et les gouvernants lui accordent une place prépondérante.
Au Cours des dernières années , de nombreux programmes de santé étaient axés sur la réduction ou la maitrise des maladies endémiques telles que le trachome, la schistosomiase, la méningite cérébrospinale, la tuberculose, le paludisme.
Les efforts consentis et les actions entreprises en faveur de la santé ont eu pour résultats tangibles, le développement des sciences biomédicales et les progrès techniques et les meilleures conditions de vie des citoyens partout dans le monde. Ceci se mesure grâce à l’augmentation de l’espérance de vie des citoyens du monde. Cependant, il reste évident que l’allongement de la durée de vie des populations cache des disparités énormes aussi bien en Europe, en Amérique qu’en Afrique.
« Le Sénégal à l’image des autres pays a affirmé le droit à la santé par l’article 14 de la constitution ("que l’Etat et les collectivités publiques ont le devoir social de veiller la santé physique, morale et mentale de la famille") et par la ratification des textes internationaux tels que la déclaration universelle des Droits de l’Homme, la charte de l’OUA et la Convention des Droits de l’Enfant. Depuis plus de quatre décennies, les autorités ont entrepris des actions salutaires qui ont permis aux populations les plus reculées de jouir de leur droit à la santé en accédant aux soins primaires. C’est ainsi que les Nouvelles Orientations de cette politique de santé et d’appui sociale qui découle de la Déclaration de la Politique de Santé et d’Action Sociale de juin 1989, s’appuie sur l’approche programme traduite travers le Plan National de Développement Sanitaire et Social (PNDS) pour la période 1998-2007. Il est l’aboutissement logique d’un long processus de réflexion engagé depuis 1995 entre le Ministère de la Santé et ses partenaires. Le PNDS a permis de mettre en chantier plusieurs réformes la fois législatives et institutionnelles touchant principalement les hôpitaux, les médicaments, les pharmacies. Il prévoit d’autres initiatives dans des domaines aussi importants que le système d’information sanitaire, le financement de la santé, la réorganisation du Ministère de la Santé, la coordination des interventions et l’intégration des activités. Le Programme de Développement Intégré de la Santé (PDIS) qui couvre une période de cinq ans (1998-2002), est la traduction concrète des priorités en matière de santé définies dans le P.N.D.S.
Les objectifs visés sont :
la réduction de la mortalité maternelle
la réduction de la mortalité infantile et juvénile
La maîtrise de la fécondité » .
Ainsi, le Sénégal comme beaucoup de pays du monde a connu une augmentation de l’espérance de vie. Une croissance de 38% en 48 ans a été enregistrée. En 2011, l’espérance de vie sera de 56,497 . En 1960, elle était de 40,384 tandis qu’en 2008 elle était de 55, 981. Il est ainsi noté une croissance de 38% en 48 ans.
En 2009, l’espérance de vie pour les hommes est de 53, 1 ans tandis qu’elle est de 58,1% pour les femmes. En Conformité avec le droit du travail, la durée du congé de maternité payé est de 14 semaines dont six semaines avant l’accouchement et huit semaines après l’accouchement. Depuis 2000, de nombreuses initiatives ont été entreprises. « La prise en charge gratuite des césariennes et des accouchements, la gratuité du traitement des femmes enceintes atteintes de paludisme, ainsi que le développement des soins obstétricaux de base et des soins obstétricaux d’urgence sont des avancées majeures. Le taux de mortalité maternelle est passé de 510 pour mille à 434 pour mille. La prise en charge gratuite des femmes victimes de fistules obstétricales vient également d’être décidée par le chef de l’Etat. Cette mesure est accompagnée, à titre de prévention des fistules, d’une décision de sanctionner plus sévèrement sur le plan judiciaire les auteurs de mariage précoce de jeunes filles » .
Dans la même lancée, afin de réduire le taux de mortalité maternelle et infantile, le ministère de la Santé a lancé un programme intitulé «Marraines de quartiers» qui est une approche communautaire pour la promotion de la santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant… à travers ce programme communautaire, les marraines vont inciter les bénéficiaires à fréquenter les services de santé tout en favorisant l'acceptation de la stratégie par les belles-mères, grands-mères et les conjoints" .
Autant d’actions et d’efforts qui ont été d’une portée historique qui se traduisent par des chiffres satisfaisants.
Cependant, malgré les dispositions d’ordre sociales et sanitaires, il demeure que le taux de mortalité maternelle est assez élevé. En effet, "le taux de prévalence est de 401 décès maternels pour cent mille naissances vivantes, 35 décès néonatals pour mille et 121 décès d'enfants de moins de cinq ans. Cette situation est souvent due à l’inaccessibilité des structures de santé et au manque d’information des mères. Il existe des disparités régionales. Le taux de mortalité maternelle de la région de Kolda est de 800 à 1 000 décès pour cent mille naissances vivantes contre une moyenne nationale de 401décès.
Mais loin de ces chiffres et des résultats, étudions la situation sous un autre angle.
Avez été témoin de ce décor ou les femmes en état de grossesse et en route pour l’accouchement sont transportées sur des charrettes, à des milliers de kilomètres sur des routes sablonneuses. Faites par exemple un tour du coté de Sagg Djiby à plus de 5Km de Potou et vous verrez que cela fait partie du décor. Avec à l’arrivée des salles qui sont pleines et des lits inexistants pour les accueillir, celles la ayant moins de choix, sont souvent obligées d’accoucher hors des salles sans assistance médicale. Est-ce normal qu’en donnant la vie, on expose sa vie, qu’on s’approche des facteurs de risque pour trépasser. Ces femmes, sans doute, vu les distances qui les séparent, et les nombreux efforts à consentir durant les trajets, abrègent les consultations prénatales. N’est ce pas là un risque non choisi pour l’enfant et la mère ?.
Par ailleurs , combien sont les citoyens sénégalais qui font la queue plus de 6 heures d’horloge pour se faire consulter ou attendre l’arrivée d’un agent du personnel de santé, qui, lui se permet de venir en retard souvent avec désinvolture et nonchalance, oubliant les souffrances des malades qui n’ont pas pu fermé l’œil de la nuit . Combien sont ils ces malades qui quittent de très bonne heure leur domicile et viennent à l’hôpital acheter le ticket de consultation, attendre le médecin et repartir pour des raisons de surnombre des patients et d’insuffisance des spécialistes.
Pire encore, combien de patients font face à l’accueil non chaleureux du personnel médical et à l’absence d’écoute, ou encore aux difficultés de communication du personnel soignant. Au delà de ces aspects vient s’ajouter le fait que rares sont les médecins qui sont de véritables psychologues, qui rassurent le patient par des mots conviviaux, chaleureux et gais ; ces mots là si minimes mais qui font que ce dernier, une fois la porte de l’hôpital franchie voit son stress diminué, gagne de la confiance et reprend l’espoir de retrouver son état de bien être physique et un gout à la vie.
Voila autant de maux qui faiblissent la santé du secteur sanitaire au Sénégal et qui doivent être guéris.
Pour cela, il faudrait que le personnel médical de qualité soit augmenté. Car, rappelons, ces derniers restent submergés quotidiennement par des dizaines de consultations .Sur le plan physique, cela reste plus pénible et risque d’ailleurs d’amoindrir la qualité des soins prodigués. En ce qui concerne l’aspect communicationnel, et psychologique, la formation doit inclure ces modules, qui restent de nos jours prépondérants dans tous les domaines.
La construction et la multiplication de structures sanitaires de proximité dans les zones les plus reculées est une solution aux risques qu’encourent pour donner la vie.
N’oublions pas que le droit à la santé est un droit fondamental, pour tout citoyen qu’il soit citadin, ou rural.
Fatou NDIAYE
Diplômée Supérieure en Travail Social
Chercheur Spécialisée dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer
Secrétaire Générale de l’Association Tous Unis Contre Alzheimer /Sénégal (ATUCA)
Email : faboudha@yahoo.fr