Tout commence le 1-er août quand une femme enceinte se présente dans la maison d’une sage-femme à la retraite, à Diamagueune Diacksao, dans la banlieue de Dakar, pour se faire consulter.
Mais en l'absence de la sage-femme, son neveu propose de l'examiner. Son diagnostic fait, l’homme dit avoir détecté une plaie cancéreuse au niveau du col de l’utérus.
Seulement, les douleurs persistent jusqu’au soir chez la femme enceinte qui est alors évacuée à l’hôpital général de Grand Yoff. Sur place, un médecin lui recommande de faire une échographie.
Mais en homme averti, l’échographiste veut en savoir plus et presse sa patiente de questions. Des questions qui permettront de remonter jusqu’à l’intervention du neveu de la sage-femme qui finira par être arrêté.
Sa tante, sage-femme d’Etat à la retraite, mais qui n’avait pas l’autorisation d’ouvrir un cabinet sera également interpellée.
Lundi, à la barre, le prétendu médecin, âgé de 44 ans, s’est présenté comme un aide-soignant. ‘’Depuis 1992, j’accompagne ma tante dans tous ses postes jusqu’à ce qu’elle parte à la retraite’’, a-t-il déclaré.
‘’A la maison, je prenais la taille, le poids et la tension mais je n’ai jamais consulté à part ce jour là’’, a-t-il ajouté
‘’J’ai voulu l’aider, car j’ai vu la femme qui se tordait de douleur alors que ma tante n’était pas sur place’’, a-t-il insisté.
Interrogé sur l’ordonnance qu’il a prescrite à la dame, le prévenu a encore répété : ‘’J’ai voulu l’aider’’.
Sa tante, sage-femme à la retraite depuis le 25 août 2011, également prévenue dans cette affaire explique qu’elle était absente des lieux le jour des faits.
‘’Ce jour-là, j’étais partie prendre un rendez-vous à l’hôpital Fann, mais il ne fait rien sans ma supervision’’, a-t-elle déclaré à la barre.
‘’Je ne lui ai jamais dit de consulter une patiente. Je surveille mes cachets, j’exerce depuis le 5 novembre 1975’’, s'est-elle défendue. ‘’Cette histoire m’a surprise. Il a été avec moi à tous mes postes de Nioro à Le Dantec en passant par Bourguiba. Il m’aidait seulement’’, a-t-elle clamé.
La sage-femme à la retraite assure qu’elle était sur la bonne voie pour obtenir l’autorisation pour l’ouverture d’un cabinet.
Elle dit que même quand elle était encore en activité, elle était sollicitée par les populations.
A la barre, la victime, citée à titre de témoin, a quant à elle déclaré : ‘’J’ai entendu les gens dire dans le quartier que c’était un gynécologue. Je suis venue deux fois et à chaque fois, il me prescrivait des ordonnances.’’
Continuant son propos, elle ajouté : ‘’Il [le prétendu gynécologue] a introduit un fer dans mon vagin et j’ai crié en lui disant qu’il me faisait mal. C’est ainsi qu’il m’a dit que j’avais une plaie qui pouvait conduire à un cancer.’’
Selon l’échographiste, ‘’c’est à la suite de plusieurs questions’’ que la femme enceinte a ‘’raconté sa mésaventure’’. ‘’Je me suis fait passer pour son frère et c’est de là-bas que je suis allé à la gendarmerie de Thiaroye pour les dénoncer’’, a expliqué le médecin.
Dans ses réquisitions, le procureur a relevé la gravité des faits qui, selon lui, sont avérés. ‘’La femme a bien été consultée par le prévenu qui lui a prescrit des médicaments indiqués dans le traitement de la stérilité primaire, alors qu’il n’avait aucune qualification’’, a-t-il déclaré.
‘’Il a posé des actes médicaux, de même sa tante n’avait pas encore d’autorisation pour exercer après sa retraite’’, a noté le représentant du ministère public. Il a requis deux ans ferme à l’encontre des deux prévenus.
Face à la constance des faits, l’avocat de la défense a demandé la clémence de la part du tribunal. ‘’Ils [les faits] ne sont pas simples et j’ai eu à le dire aux prévenus’’, a dit Me Ibrahima Mbengue. ‘’La dame est honorablement connue pour avoir exercé pendant longtemps son métier de sage-femme’’, a-t-il ajouté.
Après en avoir délibéré, les prévenus ont été reconnus coupables d’exercice illégal de la profession de médicine et d’immersion dans une profession réglementée. L’homme a écopé de deux ans ferme et sa tante, deux ans assortis de sursis.
SKS/ASG
Mais en l'absence de la sage-femme, son neveu propose de l'examiner. Son diagnostic fait, l’homme dit avoir détecté une plaie cancéreuse au niveau du col de l’utérus.
Seulement, les douleurs persistent jusqu’au soir chez la femme enceinte qui est alors évacuée à l’hôpital général de Grand Yoff. Sur place, un médecin lui recommande de faire une échographie.
Mais en homme averti, l’échographiste veut en savoir plus et presse sa patiente de questions. Des questions qui permettront de remonter jusqu’à l’intervention du neveu de la sage-femme qui finira par être arrêté.
Sa tante, sage-femme d’Etat à la retraite, mais qui n’avait pas l’autorisation d’ouvrir un cabinet sera également interpellée.
Lundi, à la barre, le prétendu médecin, âgé de 44 ans, s’est présenté comme un aide-soignant. ‘’Depuis 1992, j’accompagne ma tante dans tous ses postes jusqu’à ce qu’elle parte à la retraite’’, a-t-il déclaré.
‘’A la maison, je prenais la taille, le poids et la tension mais je n’ai jamais consulté à part ce jour là’’, a-t-il ajouté
‘’J’ai voulu l’aider, car j’ai vu la femme qui se tordait de douleur alors que ma tante n’était pas sur place’’, a-t-il insisté.
Interrogé sur l’ordonnance qu’il a prescrite à la dame, le prévenu a encore répété : ‘’J’ai voulu l’aider’’.
Sa tante, sage-femme à la retraite depuis le 25 août 2011, également prévenue dans cette affaire explique qu’elle était absente des lieux le jour des faits.
‘’Ce jour-là, j’étais partie prendre un rendez-vous à l’hôpital Fann, mais il ne fait rien sans ma supervision’’, a-t-elle déclaré à la barre.
‘’Je ne lui ai jamais dit de consulter une patiente. Je surveille mes cachets, j’exerce depuis le 5 novembre 1975’’, s'est-elle défendue. ‘’Cette histoire m’a surprise. Il a été avec moi à tous mes postes de Nioro à Le Dantec en passant par Bourguiba. Il m’aidait seulement’’, a-t-elle clamé.
La sage-femme à la retraite assure qu’elle était sur la bonne voie pour obtenir l’autorisation pour l’ouverture d’un cabinet.
Elle dit que même quand elle était encore en activité, elle était sollicitée par les populations.
A la barre, la victime, citée à titre de témoin, a quant à elle déclaré : ‘’J’ai entendu les gens dire dans le quartier que c’était un gynécologue. Je suis venue deux fois et à chaque fois, il me prescrivait des ordonnances.’’
Continuant son propos, elle ajouté : ‘’Il [le prétendu gynécologue] a introduit un fer dans mon vagin et j’ai crié en lui disant qu’il me faisait mal. C’est ainsi qu’il m’a dit que j’avais une plaie qui pouvait conduire à un cancer.’’
Selon l’échographiste, ‘’c’est à la suite de plusieurs questions’’ que la femme enceinte a ‘’raconté sa mésaventure’’. ‘’Je me suis fait passer pour son frère et c’est de là-bas que je suis allé à la gendarmerie de Thiaroye pour les dénoncer’’, a expliqué le médecin.
Dans ses réquisitions, le procureur a relevé la gravité des faits qui, selon lui, sont avérés. ‘’La femme a bien été consultée par le prévenu qui lui a prescrit des médicaments indiqués dans le traitement de la stérilité primaire, alors qu’il n’avait aucune qualification’’, a-t-il déclaré.
‘’Il a posé des actes médicaux, de même sa tante n’avait pas encore d’autorisation pour exercer après sa retraite’’, a noté le représentant du ministère public. Il a requis deux ans ferme à l’encontre des deux prévenus.
Face à la constance des faits, l’avocat de la défense a demandé la clémence de la part du tribunal. ‘’Ils [les faits] ne sont pas simples et j’ai eu à le dire aux prévenus’’, a dit Me Ibrahima Mbengue. ‘’La dame est honorablement connue pour avoir exercé pendant longtemps son métier de sage-femme’’, a-t-il ajouté.
Après en avoir délibéré, les prévenus ont été reconnus coupables d’exercice illégal de la profession de médicine et d’immersion dans une profession réglementée. L’homme a écopé de deux ans ferme et sa tante, deux ans assortis de sursis.
SKS/ASG