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Le financement du développement par les populations : une nécessité pour éviter l’endettement de l’État


Rédigé par leral.net le Samedi 18 Janvier 2025 à 18:16 | | 0 commentaire(s)|

Le financement du développement par les populations : une nécessité pour éviter l’endettement de l’État
Le développement économique et social est une priorité pour de nombreux pays en quête de progrès. Toutefois, lorsqu’une population refuse de participer activement au financement de son propre développement, les États sont souvent contraints de recourir à des emprunts extérieurs. Cette situation peut avoir des conséquences graves à court et à long terme, notamment une dépendance accrue aux bailleurs internationaux et une perte de souveraineté économique. Le refus de financement local est une menace pour l’autonomie économique.

Les gouvernements comptent sur les recettes fiscales et autres contributions locales pour financer les infrastructures, les services publics et les programmes de développement. Cependant, plusieurs obstacles entravent cette mobilisation : Une partie de la population peut s’opposer à de nouvelles taxes ou impôts, invoquant une mauvaise gouvernance ou une gestion opaque des fonds publics.

Faible culture de contribution : Dans certains pays, les citoyens s’attendent à ce que l’État prenne entièrement en charge les projets de développement, sans envisager leur propre implication financière. Une grande partie des revenus échappe à la fiscalité, limitant les capacités de l’État à collecter des fonds. Ce refus de financement local pousse l’État à chercher des alternatives, notamment des emprunts sur les marchés internationaux ou auprès d’institutions telles que le FMI ou la Banque mondiale. Lorsque les États s’endettent pour combler les déficits de financement, ils s’exposent à plusieurs contraintes :

Perte de souveraineté économique : Les bailleurs imposent souvent des conditions strictes, telles que des réformes structurelles, des réductions budgétaires ou des privatisations.

Les intérêts élevés et la difficulté à rembourser les emprunts peuvent engendrer une spirale de surendettement. Les ajustements imposés par les créanciers, tels que la hausse des taxes ou la réduction des subventions, peuvent provoquer des tensions sociales. Par exemple, de nombreux pays africains ont dû adopter des Programmes d’ajustement structurel (PAS) dans les années 1980 et 1990, entraînant une réduction drastique des dépenses publiques, au détriment des populations les plus vulnérables. Pour éviter ces écueils, il est impératif que les populations s’impliquent dans le financement de leur propre développement. Cela peut se faire à travers : Une fiscalité équitable et progressive : Chaque citoyen doit contribuer selon ses capacités, ce qui nécessite un système fiscal juste et transparent.

La promotion de l’épargne locale : Encourager les individus et les entreprises à investir dans des projets nationaux peut réduire la dépendance aux financements extérieurs.: Les contributions locales, sous forme de cotisations ou d’implications dans des projets collectifs, peuvent jouer un rôle clé.

La lutte contre la corruption : Les populations doivent avoir confiance que leurs contributions seront utilisées efficacement.

Exemple de réussite : le Rwanda
Le Rwanda est souvent cité comme un exemple où les citoyens jouent un rôle actif dans le financement du développement. Grâce à des mécanismes tels que les taxes locales, les fonds communautaires et l’épargne nationale, le pays a réduit sa dépendance à l’aide étrangère et investi massivement dans des infrastructures, la santé et l’éducation.

En refusant de financer leur propre développement, les populations laissent aux gouvernements peu d’options, les forçant à s’endetter auprès des bailleurs internationaux. Or, cette dépendance financière peut limiter la souveraineté économique et compromettre les priorités nationales. La mobilisation des ressources locales est donc une condition essentielle pour assurer un développement durable et préserver l’indépendance des États. Les gouvernements, de leur côté, doivent instaurer des politiques fiscales transparentes et équitables pour inciter la population à participer activement à cet effort collectif.

SECK SERIGNE BASSIROU
PRESIDENT GEUM SA REW


Ousmane Wade