Il est 12 h 30 mn au marché de Castor en ce mercredi 20 juillet 2010. Devant les étals des bouchers situés à l’intérieur du marché, des dizaines de femmes se bousculent. Des gigots de bœuf sont suspendus sur place mais les prix sont exorbitants. Après quelques minutes d’échanges infructueux avec les vendeurs de viande, les ménagères vident les lieux et se dirigent vers les vendeurs de poissons. Certaines, plus chanceuses, se sont rabattues sur ‘la viande la moins chère’, - les boyaux -, devenue introuvable. Parce que, désormais, pour pouvoir se procurer un kilogramme de viande de bœuf, il faut débourser 2 400 francs. Pour celle de mouton, il faut payer davantage. Ce qui n’est pas du goût des consommateurs dont la majorité dispose de petites bourses qui ne leur permettent pas d’acheter tous les condiments entrant dans la cuisson, en plus de la viande. Le témoignage de cette dame fort remontée contre la flambée des prix de la viande est assez éloquent : ‘Sachez que, en ce moment, seuls les bouchers et leurs familles peuvent consommer de la bonne viande, parce que ces cupides aussi profitent de la situation de crise pour augmenter le prix. Comment peut-on comprendre cela, quand on sait que la viande ne nous vient pas de l’extérieur ? C’est honteux, inhumain et scandaleux ! Avec 1500 Fcfa pour assurer ma dépense quotidienne, je ne pourrais jamais me procurer de la viande. Chacun veut sucer le sang de l’autre. D’ailleurs, même le poisson séché commence à nous coûter cher.’
Mbaye Niang, un boucher installé dans ce marché depuis une quinzaine d’années tente d’expliquer la hausse : ‘On nous accuse à tort pour l’augmentation du prix de la viande, comme si nous avons à y gagner. Sur le marché de bétail, le prix de l’animal augmente de jour en jour. Or, celui du kilo de viande n’a subi de hausse que deux ou trois fois seulement. Nous vendons très souvent à perte et moins d’ailleurs, car la clientèle est de plus en plus rare. Il y a seulement quelques mois, je vendais quotidiennement la moitié d’une carcasse de bœuf. Aujourd’hui, c’est à peine si j’arrive à liquider un gigot. Je sais que, c’est parce que le kilo de viande est cher, que nous avons peu de clients. Mais, nous ne pouvons pas le vendre moins cher à nos dépens rien que pour attirer les clients. Si les vendeurs d’animaux décident aujourd’hui même de diminuer leur prix de vente, nous diminuerons à notre tour le prix du kilo de viande. Et tant que ce n’est pas le cas, celui qui veut acheter de la viande, qu’il l’achète (…).’
Pour le président de l’Association des professionnels de la viande et du bétail, Doudou Fall, cette hausse est due à la période de soudure. A pareil moment, dit-il, ‘le bétail n'a plus où brouter et est obligé de se déplacer en quête de pâturage’.
Paule Kadja TRAORE
Mbaye Niang, un boucher installé dans ce marché depuis une quinzaine d’années tente d’expliquer la hausse : ‘On nous accuse à tort pour l’augmentation du prix de la viande, comme si nous avons à y gagner. Sur le marché de bétail, le prix de l’animal augmente de jour en jour. Or, celui du kilo de viande n’a subi de hausse que deux ou trois fois seulement. Nous vendons très souvent à perte et moins d’ailleurs, car la clientèle est de plus en plus rare. Il y a seulement quelques mois, je vendais quotidiennement la moitié d’une carcasse de bœuf. Aujourd’hui, c’est à peine si j’arrive à liquider un gigot. Je sais que, c’est parce que le kilo de viande est cher, que nous avons peu de clients. Mais, nous ne pouvons pas le vendre moins cher à nos dépens rien que pour attirer les clients. Si les vendeurs d’animaux décident aujourd’hui même de diminuer leur prix de vente, nous diminuerons à notre tour le prix du kilo de viande. Et tant que ce n’est pas le cas, celui qui veut acheter de la viande, qu’il l’achète (…).’
Pour le président de l’Association des professionnels de la viande et du bétail, Doudou Fall, cette hausse est due à la période de soudure. A pareil moment, dit-il, ‘le bétail n'a plus où brouter et est obligé de se déplacer en quête de pâturage’.
Paule Kadja TRAORE