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Le plan REVA, au-delà des préjugés

Rédigé par leral.net le Samedi 9 Juin 2012 à 15:17 | | 3 commentaire(s)|

Quand, en février 2008, deux ans après le lancement du Plan REVA, El Hadji Malick SARR et le petit groupe d'experts sénégalais qui l'accompagnait démarraient l'Agence Nationale du Plan de Retour Vers l'Agriculture (ANREVA), le challenge était grand et les moyens modiques. Dotés d'un modeste reliquat budgétaire de 364 millions de francs FCA, il leur revenait d'impulser l'insertion économique des jeunes dans le secteur agricole.


Le plan REVA, au-delà des préjugés
Ce n'était pas seulement les fonds qui faisaient défaut. Il n'y avait ni document de projet en bonne et due forme, ni logistique, ni appui institutionnel de bailleurs de fonds, ni même des locaux dédiés. Et une première vague d’'interventions menées avant l'installation de l'Agence avait si peu convaincu que l'image même du Plan REVA en avait souffert et en souffre toujours.
Malgré autant d'obstacles, ils y allèrent sans désemparer, décidés à faire de l'agriculture, une opportunité d'affaires, au bénéfice des nombreux jeunes compatriotes que la misère des campagnes laissait à la merci des aléas de l'exode rural et de son corolaire, l'émigration aventureuse.
Fonctionnant sur la base des principes de concertation, d'efficience et de transparence, ils ont privilégié la coopération avec toutes les structures étatiques et non étatiques pouvant accompagner cette dynamique de promotion de l'entrepreneuriat agricole. La concentration des ressources budgétaires à la réhabilitation d'infrastructures hydroagricoles désuètes a été préférée au déploiement de bureaux régionaux à fonctionnement forcément onéreux. La publication annuelle d'un rapport d'activités faisant état des performances, ressources et dépenses a été tenue comme un devoir vis-à-vis du contribuable, de l'autorité, des partenaires et des bénéficiaires directs.
Le souci de rationalisation des ressources de l'Etat et de la facilitation de l'accès à l'eau agricole en dehors des bassins fluviaux a inspiré une stratégie axée sur les eaux souterraines pour que, partout au Sénégal, les agriculteurs s'émancipent de l'aléa climatique et de la compression du temps de travail en la seule saison pluvieuse.
Leurs efforts n'ont pas été vains. En termes d'innovation dans l'approche du développement agricole et rural pro-pauvre :
 un modèle de ferme villageoise moderne a été conçu en une véritable plateforme multifonctionnelle destinée à entraîner une croissance économique locale durable ;
 ce modèle a été décliné sous ses diverses formes agricoles, pastorales et piscicoles ;
 des zones naguère défavorisées ont été revivifiées par des fermes réhabilitées selon le modèle ;
 la valorisation des excédents de débit des forages ruraux a élargi l'accès à l'eau agricole ;
 la sélection des bénéficiaires est laissée à l'appréciation des acteurs locaux (conseils ruraux, société civile, organisations professionnelles, services déconcentrés, etc.) ;
 les producteurs sélectionnés sont responsabilisés en entrepreneurs agricoles libres dans le choix des spéculations à produire et des marchés à investir ;
 la responsabilisation se matérialise par des contrats de concession désengageant l'Etat de la production et des échanges ;
 l'appui organisationnel les a doté de GIE formellement constitués et bancarisés ;
 le partenariat avec la principale institution financière du secteur, la CNCAS en l'occurrence, a facilité l'accès au crédit de campagne ;
 l'intermédiation commerciale a mobilisé des opérateurs à l'export disposés à apporter des avances en intrants agricoles ;
 les loumas, organisés ces dernières années à Dakar, ont rapproché les producteurs des fermes aux consommateurs urbains ;
 un produit d'assurance à l'export a permis d'améliorer la couverture des risques de marché à l'export, et
 la démonstration a été faite que l'agriculture irriguée peut se pratiquer dans toutes les zones du pays.
Quant à l'impact socioéconomique de l'appui, ce sont les terroirs bénéficiaires, eux-mêmes, qui en témoignent :
 1200 hectares ont été aménagés en maîtrise totale de l'eau (goutte à goutte, aspersion, pivot);
 1800 producteurs, dont 35% de femmes, ont été insérés, formés et durablement soustraits des vagues d'exode ;
 18000 tonnes de produits horticoles ont été mis en marchés ;
 cent vaches laitières pleines ont été importées pour moderniser la filière ;
 le revenu agricole annuel a atteint, en moyenne, 900000 francs CFA.
Ces résultats auraient été plus amples si les moyens avaient permis d'aller au bout des concepts :
 les relations entre les fermes et les exploitations agricoles familiales devront davantage s'intensifier avec l'offre d'intrants de qualité (semences, plants), la dissémination de races améliorées, le transfert de techniques d'intensification par le renforcement des capacités ;
 les fermes devront aussi entraîner une dynamique d'impulsion de l'économie locale par la fourniture de produits aux unités de transformation et de commercialisation, créneaux particulièrement investis par les femmes ;
 les GIE de producteurs des fermes sont aussi appelés à faciliter l'accès aux denrées de première nécessité par la mise en place de centrales d'achat amortissant les déficit vivrier des phases creuses d'avant encaissement de recettes.
Conscients des exigences de rigueur et d'efficacité, pour amplifier l'impact et actualiser tout le potentiel de ce concept de ferme, L’Agence a délibérément choisi de se soumettre aux normes internationales de gestion en adoptant le système de management de la qualité. L'ANREVA est ainsi devenue l'unique organisme dans son genre à être certifié ISO 9001, en Afrique subsaharienne.
Témoin de ces efforts, de cette abnégation et de ce professionnalisme, j'ai voulu inviter à aller au-delà des préjugés. L'expérience de l'ANREVA, de 2008 à nos jours est, en effet, riche d'enseignements qui, mis à profit et portés à l'échelle, peuvent apporter un tonus de plus à la lutte contre la pauvreté rural et l'insécurité alimentaire.
A coup sûr, les bruits d'audits ne résisteront pas aux faits d'expérience et s'éteindront bientôt pour laisser ce dirigeant respectable et cette équipe compétente retrouver leur sérénité et amplifier leur action au seul bénéfice d'une jeunesse rurale en désarroi.




Abdoulaye SEYE
Ingénieur Agro-Financier





1.Posté par hugo le 10/06/2012 05:06 | Alerter
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Et c'est justement ce qu'il y a à auditer sous le prisme de la Mondialisation qui procède par la réduction de nos terroirs en centres secondaires de production,en utilsant l'Epargne Nationale (CNCAS) sur 9 mois sans interêt et enfin a disposer de la plus-vue obtenue sur les Marchés extérieurs.
on passe sous silence l'appauvrissement des sols et la baisse de rendements inhérent à la fragilité des sols ferrigineux tropicaux non aptes à l'irrigation intensive.
Au demeurant,les sites choisis étaient déjà aménager par les projets qui les avaient précèdé.
La question fondamentale est de savoir à qui profite les efforts de ces entreprises familiales ?

2.Posté par hugo le 10/06/2012 18:04 | Alerter
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Et c'est justement ce qu'il y aura à auditer sous le prisme de la Mondialisation qui procède par la réduction de nos terroirs en centres secondaires de production,en utilsant l'Epargne Nationale (CNCAS) sur 9 mois sans interêts et enfin à disposer de la plus-value obtenue sur les Marchés extérieurs.
On passe sous silence l'appauvrissement des sols et la baisse de rendements inhérent à la fragilité des sols ferrigineux tropicaux non aptes à l'irrigation intensive.
Quid de la DRS,après 5 années d'exploitation intensive.
Au demeurant,les sites choisis étaient déjà aménagés pour la plupart par les projets qui les avaient précèdés.
A combien évaluer le volume d' IDE ?
Où sont réinvesties les devices générées ?
La question fondamentale est de savoir à qui profite les efforts de ces entreprises familiales ?
Un développement durable requiert des stratégies qui inverseraient le caractère extraverti de notre Economie domestique.( cf Riziculture et Cultures Maraîchères).

3.Posté par léral le 13/06/2012 09:10 | Alerter
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Cher Monsieur Hugo il n'ya que quelques sites en 2008 qui ont été réhabilités. La majeure partie des sites ont été sélectionnés sur la base d'une étude pédologique rigoureusement orchestrée. Et tennez vous bien toutes ces superficies dont on fait allusion sont concédées aux populations des terroirs. Aucun membre de son modeste personnel ne bénéficie d'un lopin de terre. L'auteur a oublié de vous faire part ici de son ambitieux programme pour les privés nationnaux dénommé les domaines agricoles partagés (DAP) dont le premier site est à Thiepp département de Kébémer en realtion avec la communauté rurale. Tout se fait selon les normes car notre crédo demeure le respect des normes garant de notre système. Les journalistes doivent savoir raison gardé. Vouloir vendre un papier ne doit pas être un prétexte pour s'attaquer à l'honneur d'hônnêtes citoyens qui se sont sacrifiés des années durant et qui se trouvent dans la bout trainés par une presse irrespectueuse des régles d'éthique et de déonthologie. Le REVA procède chaque année à des audites internes avant de procéder à la publication de son rapport annuel destiné aux autorités et partenaires bailleurs. Donc le principe de la transparence dans la gestion tout comme celui de l'obligation de rendre compte constituent les fondamentaux auxquels nous attachons un grand prix. Le problème mon cher ce n'est pas les audites, mais plutôt la capcité à lire les rapports faits par l'ARMP. Il n'ya pas une seule fois où l'ANREVA a été épinglée dans sa gestion. Mention spéciale doit être décernée au DG El Hadj Malick Sarr et à toute l'équipe de l'ANREVA. bonne compréhension!

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