Selon Mme Mbow qui s’exprimait au cours d’une table ronde consacrée au ‘’rôle des élites face aux réalités de la démocratisation au Sénégal’’, l’avènement du pluralisme médiatique ne doit pas consacrer la mort des journaux d’opinion qui pour le moment ont presque tous disparu.
’’Au fond, l’essentiel de toute cette réflexion politique a été fait au moment de la clandestinité’’, relevé l’historienne, faisant référence au rôle naguère joué par les partis de gauche dans la formation de la ‘’conscience politique’’ des citoyens.
La présidente du Mouvement citoyen a expliqué que la disparition des journées d’opinion, ajoutée à la fréquence des élections, explique en partie l’absence d’encadrement des militants par les partis politiques. Une situation qui du coup contribue à un relâchement de la conscientisation politique des citoyens.
Abordant la même question, l’islamologue Abdoul Aziz Kébé a indiqué que le pluralisme médiatique est certes un fait, mais toute la question est de savoir comment utiliser cet acquis pour la transformer en valeur ajoutée et ’’appeler à l’action’’.
’’Depuis un certain moment’’, la marche de la société semble à ce point figée qu’on a l’impression que des valeurs ne sont plus ajoutées à d’autres valeurs ‘’mais soustraites’’, a-t-il dit, non sans déplorer la prégnance de plus en plus constatée de l’avoir sur le savoir.
Dans sa communication, le sociologue Souleymane Gomis a récusé la séparation entre la théorie et la pratique, qui fait des intellectuels des ‘’machines de théories’’ destinées simplement à donner aux décideurs des recettes à appliquer.
Selon lui, l’intellectuel n’exerce pas le pouvoir mais ne s’en désintéresse pas non plus. ’’L’intellectuel est un homme ou une femme autonome, responsable et engagé dans sa société’’, a soutenu le sociologue.
BK/CTN