Autrement dit les choses ont une voix qui murmure, les costumes parlent à travers leur ambigüité, ils sont « bavards » ; les propos fussent-ils des injures ou des « banalités »sont appelés à être commentés et même la présence fréquente dans l’espace public ou médiatique et le rôle qu’on y joue peut bien ressortir au discours. Du haut de notre « raison empruntée » l’on a bien tord d’ignorer ces différentes modalités du discours. Les intellectuels manifestent souvent le défaut d’ignorer les faits subculturels. La pose parfois hautaine leur cache la vérité et même la réalité des « choses simples ». Attitude bien étonnante puisque ces faits devraient attirer notre attention par leurs fonctions à la fois esthétique et politique. A ce propos le lutteur Mouhamed Ndao « Tyson » s’offre à nous et dans le même temps, révèle un nom qui mérite une analyse et même une psychanalyse.
Donc la question qui s’impose d’emblée est : « De quoi est le nom de Mouhamed Ndao Tyson ?» Il est peut-être sous ses airs faussement gentils, ses propos aigres-doux au discours à la « cosmétique religieuse », le nom de plusieurs maux de la société Sénégalaise. Un paradoxe ! Comme bon nombre de ses compatriotes, Mouhamed Ndao Tyson est atteint du complexe de l’homme qui a dans son subconscient l’idée qu’il n’est pas à sa place. Ce label mental se révèle à travers ses colères fréquentes et tempêtes violentes contre « l’intelligentsia », « les gens instruits ». On n’est jamais véritablement soi-même que lorsque l’on est en colère. Nous avons parfois tord de penser que la colère est un état second. Lorsque l’on est en colère, les choses, les véritables choses montent à la surface. Le lutteur le plus bavard en vérité n’a pas comme ses jeunes frères une rhétorique guerrière comme il sied à un champion, aucune volonté de puissance et une envie de « meurtre »indispensable à tout sport de combat. Un homme en vérité qui déprécie sa profession et sa propre personne, un homme qui inconsciemment pense qu’il aurait du être dans la peau d’un autre. Tout cela explique sa rhétorique commerciale sur la lutte. La lutte comme art guerrier ne l’intéresse plus depuis longtemps. Il a la tête ailleurs ! Dire à nous rebattre les oreilles, crier partout et à tue-tête que la lutte c’est du « business » est une rengaine impuissante, un discours qui tente vainement de dénier à la lutte ses indispensables attributs archaïques et virils. Mouhamed Ndao « Tyson »tente en vain depuis des années d’émasculer la lutte à travers ses discours lénifiants contre ses collègues lutteurs. Il est incapable de cracher le feu sur ses adversaires. Ses vaines colères sont adressées à des adversaires imaginaires : ceux qui, pense-t-il à tord, monopolisent l’intelligence, les professionnels des idées. L’anti-intellectualisme a la peau dure, elle peut même sortir de la bouche d’un lutteur ; l’anti-intellectualisme est l’un des discours les plus violents et dangereux. Tout le monde l’a entendu dire de façon véhémente et arrogante qu’ « en dehors de quelques intellectuels et faiseurs de malin tout le monde adhère à la lutte ; la lutte est entrée dans toutes les familles du Sénégal.» Si quelques petits malins et intellectuels inutiles ne peuvent pas faire ombrage à la lutte pourquoi donc tant d’invectives et même des insanités adressées jusqu’aux institutions éducatives ? « L’université ne fabrique que des chômeurs »dit-il. Phrase inintelligente et fausse qui nous rappelle ces propos que l’on entend souvent : « Tous les africains sont pauvres », « L’Afrique pèse trois pour cent du commerce mondiale », « il ya trop de littéraires dans ce pays », « la plupart des hommes mariés ont des maitresses ». S’il avait fait des études comme il semble l’insinuer il ne tomberait pas dans cette vulgaire réification qu’un petit étudiant de première année de sociologie ne ferait pas. S’il avait des notions de psychologie collective, il aurait su que les sénégalais entretiennent une relation d’attraction-répulsion avec le monde de la lutte que des simples d’esprit qualifient d’hypocrite alors qu’il n’en est rien. Ce n’est que le phénomène du paradoxe. Les sénégalais aiment et détestent la lutte à la fois. En témoignent les critiques violentes et fréquentes sous ouverts de références, pas seulement religieuses, contre la lutte à coté des scènes d’hystérie collective à la fin des combats. La lutte est restée à sa place malgré son succès. C’est ce qui met en rogne Mouhamed Ndao Tyson. A ce propos le lutteur est juste et perspicace ! Au Sénégal la lutte règne mais elle ne « gouverne pas ». C’est « une domination sans hégémonie » pour reprendre l’expression du philosophe Indien Ranajit Guha. Que veut-on de plus ? Il n’ya pas très longtemps on l’a entendu déclarer qu’un lutteur est plus utile qu’un « Bac+4 ». Il n’ya eu aucune réplique ! Sauf les nombreuses et humiliantes raclées qu’il a subies depuis lors. Tyson est un champion qui ne gagne pas. Il n’est pas le seul au Sénégal. Il y a ici des savants qui n’ont rien découvert, des politiciens apparemment cultivés mais qui n’ont rien lu, des cinéastes officiels qui n’ont plus tourné depuis trente ans, des religieux incultes, des musiciens populaires mais qui chantent faux, des écrivains illettrés et tout juste alphabétisés, des étudiants et des journalistes qui n’ont pas le niveau de langue d’un bon élève de CM2 à l’époque du CLAD. Le Sénégal c’est cela aussi.
Depuis combien d’années ce lutteur venu du Saloum et qui revendique une certaine « pikinité » comme si Kaolack n’était pas une ville nourrit aussi ce complexe d’infériorité qui pousse beaucoup de Sénégalais à brouiller leur filiation originaire par cette formule angliciste impropre, « come on Town » comme si la ville ou ce que l’on croit être une ville est le lieu de la seconde naissance, de la bien-naissance. A ce propos le jeune philosophe Babacar Diop a eu raison d’écrire dans son ouvrage autobiographique, Le feu sacré de la liberté :« Je suis un métis de sang et de culture(…) j’ai grandi entre la tradition et la modernité. J’ai grandi sous l’influence de cultures différentes. J’ai vécu entre la campagne et la ville(…) Je suis un homme de ma génération. Notre époque est celle du métissage.» Il ne saurait y avoir de hiérarchie filiale entre l’appartenance au Saloum et la vie à Dakar. Lorsque les Sénégalais invoquent leur origine campagnarde, ils le font de façon désinvolte et « politique ». Une manière de se donner une bonne conscience et proclamer dans le même temps une authenticité, qui dans leur fantasme de la pureté des origines, est forcément liée aux villages. Or la ville est l’un des hauts lieux de fabrication de la culture. Des observateurs les plus fins peinent même à comprendre ce cosmopolitisme global, dont parle le puissant critique littéraire indien Homi K. Bhabha dans un livre formidable : LES LIEUX DE LA CULTURE, UNE THEORIE POSTCOLONIALE : « Ce type de cosmopolitisme global ne manque jamais de célébrer un monde de cultures plurielles et de peuples situées à la périphérie, tant qu’ils produisent de confortables marges de profit des sociétés métropolitaines ». Aucune discussion sérieuse ne peut se faire aujourd’hui autour de la tradition et de la culture sans Homi K. Bhabha, Paul Gilroy, Achille Mbembe et Souleymane Bachir Diagne. Avis à tous ceux qui n’aiment pas les savants !La culture et même la tradition n’est pas toujours ce que l’on pense. Elles ne sont pas l’énoncé d’une authenticité fixe et immuable. Ceci n’est pas une digression, la lutte étant une pratique gymnique qui est organiquement liée à la culture et aux traditions ancestrales. Nous avons écrit dans, L’insoutenable omniprésence de la lutte au Sénégal, la chose suivante : « En Afrique traditionnelle, les lutteurs sont les héritiers naturels des grands guerriers de l’époque Ceddo. Le lutteur en vérité est un chevalier sans cap ni épée. Mais il lui reste le feu sacré du combat. Le champ de bataille n’est plus « Ngol-Ngol, Guilé ou Somb » (lieux de batailles historiques sur le territoire sénégalais à l’époque Ceddo), mais l’arène où le gladiateur regarde la mort en face pour défendre son honneur. Ce n’est pas tant la victoire qu’il cherche mais c’est le déshonneur et l’opprobre qu’il évite. » Tout le sens de la citation de Hemingway se trouve ici commenté, puisque les lutteurs d’aujourd’hui ne mettent plus en jeu leur peau. La seule règle du jeu procède de la popularité et de l’argent. Une logique « mercantile » qui nous interdit de réfléchir sur l’origine licite ou non de l’argent de la lutte et comment les montages financiers sont faits.
Du reste les origines de la lutte sont controversées malgré le semblant de conformisme autour de la question. Seydou Nourou Ndiaye, le directeur de la maison d’éditions Papyrus, grand défenseur de l’édition en langue nationale, qui a édité « Doomi Golo » de Boubacar Boris Diop affirme, quant à lui, que cette forme de lutte telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui est une création coloniale. Le premier promoteur fut un européen qui a organisé un combat de lutte qui a failli tourner au drame, le combat se déroulant en haut d’un immeuble. C’est une piste intéressante à explorer et documenter au moment où l’on dit que la lutte est un facteur de développement ; une assertion qui ne mérite aucun commentaire tant la grossièreté du propos n’a d’égal que la goujaterie de ceux qui le disent.
Les sportifs les plus riches du monde n’ont pas l’argent à la bouche, ils évitent d’en parler, essayant même d’aller au-delà des choses en s’adonnant à des activités caritatives. Ce n’est pas le cas de « Tyson » qui en parle tout le temps comme s’il était un américain. Encore que tous les américains ne sont pas « américains », tous les américains ne sont pas des « yankees ». Un New-yorkais n’a rien à voir avec un habitant du Vermont. L’Amérique est un pays-continent. Il ya beaucoup de fantasmes et de clichés sur le pays de l’oncle Sam. « Mouhamed Ndao » pense comme beaucoup de jeunes Sénégalais qu’il faut se dire américain, « Cana » ou s’appeler Tyson pour être moderne et pragmatique. Un problème d’identité !
Toutefois, Mouhamed Ndao « Tyson »restera un personnage singulier et intéressant du point de vue de la modernité africaine. Il a symbolisé cette tentative de créer une génération différente mais qui, au fil du temps, s’est révélé comme un épiphénomène dépassé par le cours rapide de l’histoire parce qu’il n’avait pas de contenu. Tout est dans l’énoncé, c'est-à-dire le message lui-même. La génération « Bul Faalé » comme « la génération du concret » ont tous les deux une maladie congénitale : La faiblesse de l’énoncé. Penser que le Bien est seulement dans le concret ou le « Bul Faalé », c’est exclure l’Abstrait et l’Esprit qui ne cesseront de gouverner ce monde. Bien malin qui peut échapper à la grammaire et à la littérature !
Khalifa Touré
Sidimohamedkhalifa72@gmail.com
776151166/709341367
Donc la question qui s’impose d’emblée est : « De quoi est le nom de Mouhamed Ndao Tyson ?» Il est peut-être sous ses airs faussement gentils, ses propos aigres-doux au discours à la « cosmétique religieuse », le nom de plusieurs maux de la société Sénégalaise. Un paradoxe ! Comme bon nombre de ses compatriotes, Mouhamed Ndao Tyson est atteint du complexe de l’homme qui a dans son subconscient l’idée qu’il n’est pas à sa place. Ce label mental se révèle à travers ses colères fréquentes et tempêtes violentes contre « l’intelligentsia », « les gens instruits ». On n’est jamais véritablement soi-même que lorsque l’on est en colère. Nous avons parfois tord de penser que la colère est un état second. Lorsque l’on est en colère, les choses, les véritables choses montent à la surface. Le lutteur le plus bavard en vérité n’a pas comme ses jeunes frères une rhétorique guerrière comme il sied à un champion, aucune volonté de puissance et une envie de « meurtre »indispensable à tout sport de combat. Un homme en vérité qui déprécie sa profession et sa propre personne, un homme qui inconsciemment pense qu’il aurait du être dans la peau d’un autre. Tout cela explique sa rhétorique commerciale sur la lutte. La lutte comme art guerrier ne l’intéresse plus depuis longtemps. Il a la tête ailleurs ! Dire à nous rebattre les oreilles, crier partout et à tue-tête que la lutte c’est du « business » est une rengaine impuissante, un discours qui tente vainement de dénier à la lutte ses indispensables attributs archaïques et virils. Mouhamed Ndao « Tyson »tente en vain depuis des années d’émasculer la lutte à travers ses discours lénifiants contre ses collègues lutteurs. Il est incapable de cracher le feu sur ses adversaires. Ses vaines colères sont adressées à des adversaires imaginaires : ceux qui, pense-t-il à tord, monopolisent l’intelligence, les professionnels des idées. L’anti-intellectualisme a la peau dure, elle peut même sortir de la bouche d’un lutteur ; l’anti-intellectualisme est l’un des discours les plus violents et dangereux. Tout le monde l’a entendu dire de façon véhémente et arrogante qu’ « en dehors de quelques intellectuels et faiseurs de malin tout le monde adhère à la lutte ; la lutte est entrée dans toutes les familles du Sénégal.» Si quelques petits malins et intellectuels inutiles ne peuvent pas faire ombrage à la lutte pourquoi donc tant d’invectives et même des insanités adressées jusqu’aux institutions éducatives ? « L’université ne fabrique que des chômeurs »dit-il. Phrase inintelligente et fausse qui nous rappelle ces propos que l’on entend souvent : « Tous les africains sont pauvres », « L’Afrique pèse trois pour cent du commerce mondiale », « il ya trop de littéraires dans ce pays », « la plupart des hommes mariés ont des maitresses ». S’il avait fait des études comme il semble l’insinuer il ne tomberait pas dans cette vulgaire réification qu’un petit étudiant de première année de sociologie ne ferait pas. S’il avait des notions de psychologie collective, il aurait su que les sénégalais entretiennent une relation d’attraction-répulsion avec le monde de la lutte que des simples d’esprit qualifient d’hypocrite alors qu’il n’en est rien. Ce n’est que le phénomène du paradoxe. Les sénégalais aiment et détestent la lutte à la fois. En témoignent les critiques violentes et fréquentes sous ouverts de références, pas seulement religieuses, contre la lutte à coté des scènes d’hystérie collective à la fin des combats. La lutte est restée à sa place malgré son succès. C’est ce qui met en rogne Mouhamed Ndao Tyson. A ce propos le lutteur est juste et perspicace ! Au Sénégal la lutte règne mais elle ne « gouverne pas ». C’est « une domination sans hégémonie » pour reprendre l’expression du philosophe Indien Ranajit Guha. Que veut-on de plus ? Il n’ya pas très longtemps on l’a entendu déclarer qu’un lutteur est plus utile qu’un « Bac+4 ». Il n’ya eu aucune réplique ! Sauf les nombreuses et humiliantes raclées qu’il a subies depuis lors. Tyson est un champion qui ne gagne pas. Il n’est pas le seul au Sénégal. Il y a ici des savants qui n’ont rien découvert, des politiciens apparemment cultivés mais qui n’ont rien lu, des cinéastes officiels qui n’ont plus tourné depuis trente ans, des religieux incultes, des musiciens populaires mais qui chantent faux, des écrivains illettrés et tout juste alphabétisés, des étudiants et des journalistes qui n’ont pas le niveau de langue d’un bon élève de CM2 à l’époque du CLAD. Le Sénégal c’est cela aussi.
Depuis combien d’années ce lutteur venu du Saloum et qui revendique une certaine « pikinité » comme si Kaolack n’était pas une ville nourrit aussi ce complexe d’infériorité qui pousse beaucoup de Sénégalais à brouiller leur filiation originaire par cette formule angliciste impropre, « come on Town » comme si la ville ou ce que l’on croit être une ville est le lieu de la seconde naissance, de la bien-naissance. A ce propos le jeune philosophe Babacar Diop a eu raison d’écrire dans son ouvrage autobiographique, Le feu sacré de la liberté :« Je suis un métis de sang et de culture(…) j’ai grandi entre la tradition et la modernité. J’ai grandi sous l’influence de cultures différentes. J’ai vécu entre la campagne et la ville(…) Je suis un homme de ma génération. Notre époque est celle du métissage.» Il ne saurait y avoir de hiérarchie filiale entre l’appartenance au Saloum et la vie à Dakar. Lorsque les Sénégalais invoquent leur origine campagnarde, ils le font de façon désinvolte et « politique ». Une manière de se donner une bonne conscience et proclamer dans le même temps une authenticité, qui dans leur fantasme de la pureté des origines, est forcément liée aux villages. Or la ville est l’un des hauts lieux de fabrication de la culture. Des observateurs les plus fins peinent même à comprendre ce cosmopolitisme global, dont parle le puissant critique littéraire indien Homi K. Bhabha dans un livre formidable : LES LIEUX DE LA CULTURE, UNE THEORIE POSTCOLONIALE : « Ce type de cosmopolitisme global ne manque jamais de célébrer un monde de cultures plurielles et de peuples situées à la périphérie, tant qu’ils produisent de confortables marges de profit des sociétés métropolitaines ». Aucune discussion sérieuse ne peut se faire aujourd’hui autour de la tradition et de la culture sans Homi K. Bhabha, Paul Gilroy, Achille Mbembe et Souleymane Bachir Diagne. Avis à tous ceux qui n’aiment pas les savants !La culture et même la tradition n’est pas toujours ce que l’on pense. Elles ne sont pas l’énoncé d’une authenticité fixe et immuable. Ceci n’est pas une digression, la lutte étant une pratique gymnique qui est organiquement liée à la culture et aux traditions ancestrales. Nous avons écrit dans, L’insoutenable omniprésence de la lutte au Sénégal, la chose suivante : « En Afrique traditionnelle, les lutteurs sont les héritiers naturels des grands guerriers de l’époque Ceddo. Le lutteur en vérité est un chevalier sans cap ni épée. Mais il lui reste le feu sacré du combat. Le champ de bataille n’est plus « Ngol-Ngol, Guilé ou Somb » (lieux de batailles historiques sur le territoire sénégalais à l’époque Ceddo), mais l’arène où le gladiateur regarde la mort en face pour défendre son honneur. Ce n’est pas tant la victoire qu’il cherche mais c’est le déshonneur et l’opprobre qu’il évite. » Tout le sens de la citation de Hemingway se trouve ici commenté, puisque les lutteurs d’aujourd’hui ne mettent plus en jeu leur peau. La seule règle du jeu procède de la popularité et de l’argent. Une logique « mercantile » qui nous interdit de réfléchir sur l’origine licite ou non de l’argent de la lutte et comment les montages financiers sont faits.
Du reste les origines de la lutte sont controversées malgré le semblant de conformisme autour de la question. Seydou Nourou Ndiaye, le directeur de la maison d’éditions Papyrus, grand défenseur de l’édition en langue nationale, qui a édité « Doomi Golo » de Boubacar Boris Diop affirme, quant à lui, que cette forme de lutte telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui est une création coloniale. Le premier promoteur fut un européen qui a organisé un combat de lutte qui a failli tourner au drame, le combat se déroulant en haut d’un immeuble. C’est une piste intéressante à explorer et documenter au moment où l’on dit que la lutte est un facteur de développement ; une assertion qui ne mérite aucun commentaire tant la grossièreté du propos n’a d’égal que la goujaterie de ceux qui le disent.
Les sportifs les plus riches du monde n’ont pas l’argent à la bouche, ils évitent d’en parler, essayant même d’aller au-delà des choses en s’adonnant à des activités caritatives. Ce n’est pas le cas de « Tyson » qui en parle tout le temps comme s’il était un américain. Encore que tous les américains ne sont pas « américains », tous les américains ne sont pas des « yankees ». Un New-yorkais n’a rien à voir avec un habitant du Vermont. L’Amérique est un pays-continent. Il ya beaucoup de fantasmes et de clichés sur le pays de l’oncle Sam. « Mouhamed Ndao » pense comme beaucoup de jeunes Sénégalais qu’il faut se dire américain, « Cana » ou s’appeler Tyson pour être moderne et pragmatique. Un problème d’identité !
Toutefois, Mouhamed Ndao « Tyson »restera un personnage singulier et intéressant du point de vue de la modernité africaine. Il a symbolisé cette tentative de créer une génération différente mais qui, au fil du temps, s’est révélé comme un épiphénomène dépassé par le cours rapide de l’histoire parce qu’il n’avait pas de contenu. Tout est dans l’énoncé, c'est-à-dire le message lui-même. La génération « Bul Faalé » comme « la génération du concret » ont tous les deux une maladie congénitale : La faiblesse de l’énoncé. Penser que le Bien est seulement dans le concret ou le « Bul Faalé », c’est exclure l’Abstrait et l’Esprit qui ne cesseront de gouverner ce monde. Bien malin qui peut échapper à la grammaire et à la littérature !
Khalifa Touré
Sidimohamedkhalifa72@gmail.com
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