Selon une étude américaine sur le viol des hommes, sous la conduite de Lara Stemple, les femmes sont plus susceptibles d'être victimes de viol que les hommes. L'étude indique que "une analyse de 120 études de prévalence a conclu que 3% des hommes dans le monde (enfants ou adultes) ont été victimes de viol, par rapport à 13% des femmes". Le pourcentage d'hommes est beaucoup plus bas, mais non négligeable.
Absence de données
Selon cette même étude, les viols d’hommes concernent généralement les abus sexuels de garçons, le viol de prisonniers et le viol utilisé comme arme de guerre en situation de conflit. Les cas d’hommes violés existent partout dans le monde, pourtant seulement quelque très rares cas sont documentés. La République démocratique du Congo (RDC) est l'un pays où le viol est utilisé comme arme de guerre. Malgré l’absence de données, une enquête menée dans l'est de la RDC, publiée dans le Journal of the American Medical Association, a révélé des taux de viols alarmants, également chez les hommes. Parmi les femmes interrogées, 39,7% ont admis être victimes de violences sexuelles. Et le pourcentage d'hommes violés est de 23,6% des hommes.
L'homme ne peut pas être vulnérable
Un journaliste du quotidien anglais The Guardian s’est entretenu avec des hommes victimes de viol, ainsi qu’avec des membres du Refugee Law Project (Projet du droit des réfugiés) en Ouganda. L'article met clairement en évidence le caractère tabou du sujet. Selon un employé du RLP, "en Afrique, l’homme ne peut pas être vulnérable". En outre, dans un pays où l'homosexualité est sévèrement punie, la situation de la victime pourrait empirer si elle cherche à se faire aider.
Stemple affirme dans son étude sur les hommes violés que la société civile ne reconnaît pas assez le problème des hommes victimes de violences sexuelles. Citant les données d’une autre étude, Stemple constate que parmi les 4.067 ONG qui traitent des violences sexuelles, seules 3% d'entre elles mentionnent les hommes en tant que victimes. Est-ce dû à un manque d’information ? Ou s’agit-il d’une décision délibérée des ONG de ne pas parler du viol des hommes ?
Remarques critiques sur Oxfam Pays-Bas
Le directeur anglais du Refugee Law Project a déclaré au Guardian que l’organisation néerlandaise Oxfam Novib, membre d’Oxfam International et un des bailleurs du RLP, "a refusé la continuation du financement s'ils ne peuvent assurer que 70% du groupe-cible sont des femmes". Selon Oxfam, ce commentaire a été tiré hors de son contexte. Dans une déclaration écrite, Oxfam Pays-Bas déclare avoir financé RLP, mais pour un projet de lutte contre la pauvreté dans les camps de réfugiés dans le nord de l'Ouganda. Les taux de 70% et 30% étaient basés sur des chiffres des Nations unies : 70% des pauvres dans le monde sont des femmes.
Mais pourquoi fixer un quota pour un projet local basé sur des statistiques globales? "C'est vrai, nous avons fait référence aux taux mondiaux. C'est parce qu’ils sont également applicables à l’Ouganda. En Ouganda, plus de 70% des pauvres sont des femmes. C’est notre politique au sein d'Oxfam de consacrer 70% de nos financements aux femmes. C'est un objectif qui peut être décidé, mais si notre partenaire n’est pas en mesure de l'atteindre, cela ne signifie pas que nous nous retirons de ce projet."
Qu'en est-il d’un autre acteur important sur la scène de la coopération néerlandaise ? L’antenne de Médecins Sans Frontières (MSF) aux Pays-Bas traite régulièrement des questions de violence sexuelle, en fournissant des soins médicaux et un soutien psychologique aux victimes. Une page thématique sur leur site Internet décrit les femmes victimes avec des slogans comme "des millions de femmes sont humiliées, battues, brisées. Ne les abandonnez pas !" Mais aucune mention de victimes de sexe masculin. "C'est probablement parce qu'il y a plus de femmes que d'hommes qui s'adressent à nous", explique Mireille Koeleman, porte-parole de MSF. "Nous ne faisons aucune distinction de sexe quand il s'agit de fournir de l'aide. Mais il est vrai que dans nos communications, nous nous concentrons principalement sur les femmes. Peut-être devrions-nous prêter plus d'attention aux victimes masculines à l'avenir."
Plus d'attention ?
Peut-être que nous devrions tous faire plus attention aux hommes violés. Le premier pas devra certainement être franchi par les organisations d'aide, qui pourraient sensibiliser l'opinion internationale. En attendant, la question restera un des tabous du monde qui se montre de temps à autre, pour disparaître à nouveau.
Absence de données
Selon cette même étude, les viols d’hommes concernent généralement les abus sexuels de garçons, le viol de prisonniers et le viol utilisé comme arme de guerre en situation de conflit. Les cas d’hommes violés existent partout dans le monde, pourtant seulement quelque très rares cas sont documentés. La République démocratique du Congo (RDC) est l'un pays où le viol est utilisé comme arme de guerre. Malgré l’absence de données, une enquête menée dans l'est de la RDC, publiée dans le Journal of the American Medical Association, a révélé des taux de viols alarmants, également chez les hommes. Parmi les femmes interrogées, 39,7% ont admis être victimes de violences sexuelles. Et le pourcentage d'hommes violés est de 23,6% des hommes.
L'homme ne peut pas être vulnérable
Un journaliste du quotidien anglais The Guardian s’est entretenu avec des hommes victimes de viol, ainsi qu’avec des membres du Refugee Law Project (Projet du droit des réfugiés) en Ouganda. L'article met clairement en évidence le caractère tabou du sujet. Selon un employé du RLP, "en Afrique, l’homme ne peut pas être vulnérable". En outre, dans un pays où l'homosexualité est sévèrement punie, la situation de la victime pourrait empirer si elle cherche à se faire aider.
Stemple affirme dans son étude sur les hommes violés que la société civile ne reconnaît pas assez le problème des hommes victimes de violences sexuelles. Citant les données d’une autre étude, Stemple constate que parmi les 4.067 ONG qui traitent des violences sexuelles, seules 3% d'entre elles mentionnent les hommes en tant que victimes. Est-ce dû à un manque d’information ? Ou s’agit-il d’une décision délibérée des ONG de ne pas parler du viol des hommes ?
Remarques critiques sur Oxfam Pays-Bas
Le directeur anglais du Refugee Law Project a déclaré au Guardian que l’organisation néerlandaise Oxfam Novib, membre d’Oxfam International et un des bailleurs du RLP, "a refusé la continuation du financement s'ils ne peuvent assurer que 70% du groupe-cible sont des femmes". Selon Oxfam, ce commentaire a été tiré hors de son contexte. Dans une déclaration écrite, Oxfam Pays-Bas déclare avoir financé RLP, mais pour un projet de lutte contre la pauvreté dans les camps de réfugiés dans le nord de l'Ouganda. Les taux de 70% et 30% étaient basés sur des chiffres des Nations unies : 70% des pauvres dans le monde sont des femmes.
Mais pourquoi fixer un quota pour un projet local basé sur des statistiques globales? "C'est vrai, nous avons fait référence aux taux mondiaux. C'est parce qu’ils sont également applicables à l’Ouganda. En Ouganda, plus de 70% des pauvres sont des femmes. C’est notre politique au sein d'Oxfam de consacrer 70% de nos financements aux femmes. C'est un objectif qui peut être décidé, mais si notre partenaire n’est pas en mesure de l'atteindre, cela ne signifie pas que nous nous retirons de ce projet."
Qu'en est-il d’un autre acteur important sur la scène de la coopération néerlandaise ? L’antenne de Médecins Sans Frontières (MSF) aux Pays-Bas traite régulièrement des questions de violence sexuelle, en fournissant des soins médicaux et un soutien psychologique aux victimes. Une page thématique sur leur site Internet décrit les femmes victimes avec des slogans comme "des millions de femmes sont humiliées, battues, brisées. Ne les abandonnez pas !" Mais aucune mention de victimes de sexe masculin. "C'est probablement parce qu'il y a plus de femmes que d'hommes qui s'adressent à nous", explique Mireille Koeleman, porte-parole de MSF. "Nous ne faisons aucune distinction de sexe quand il s'agit de fournir de l'aide. Mais il est vrai que dans nos communications, nous nous concentrons principalement sur les femmes. Peut-être devrions-nous prêter plus d'attention aux victimes masculines à l'avenir."
Plus d'attention ?
Peut-être que nous devrions tous faire plus attention aux hommes violés. Le premier pas devra certainement être franchi par les organisations d'aide, qui pourraient sensibiliser l'opinion internationale. En attendant, la question restera un des tabous du monde qui se montre de temps à autre, pour disparaître à nouveau.