Mame Less Camara, Journaliste, professeur au Cesti : «Il y a des inquiétudes que le Pds a oublié de gérer»
«Papa Samba Mboup n’est pas une âme plus éclairée que les autres. C’est quelqu’un qui simplement est plus sensible au risque de perte de pouvoir sans doute parce qu’il fait partie de ceux qui en bénéficient. C’est un appel évidemment à une sorte de rectification dans la gestion du parti (Pds), une sorte de signe annonciateur de changement, une demande de précipitation des changements qui sont annoncées depuis quelque temps et qui montrent aujourd’hui que le parti est mal tenu. C’est dire qu’au sommet du Pds, il n’y a plus de présence et de forces pour assurer pour la pérennité du parti (…)
Et ceux qui quittent volontiers semblent indiquer, au fond, que rien n’est sûr dans ce parti ; d’où la demande de Pape Samba Mboup de rattraper les partants et de les faire revenir au parti. Le Pds a oublié de s’auto-évaluer, malgré la transhumance et les vannes ouvertes pour que, de tous les coins du pays, arrivent des renforts. Malgré tout cela, qu’en est-il exactement ? Quelle est la qualité des hommes dans ce parti ? Et là Papa Samba Mboup indique, sans le dire, ce fameux entourage de Wade dont on parle tant, sans pour autant essayer individuellement de voir après Wade qui vient. Qu’est-ce qu’il vaut ? Quels sont les remplaçants possibles, si Wade devait quitter le pouvoir ? Rappelant avoir un leader qui a 83 ans, on ne peut pas ne pas se poser la question de l’âge du capitaine. Donc, il y a un ensemble d’inquiétudes que ce parti, qui est complètement hypnotisé par le pouvoir et tout ce qu’on peut tirer comme richesses de pouvoir, a oublié de gérer, parce qu’au fond un parti se maintient au pouvoir en se renforçant. Tel n’est le cas du Pds. Je ne parle même pas des départs de Idrissa Seck et de Macky Sall, mais ce parti ne se renforce plus ; il ne lance pas de nouveaux défis. C’est un parti où, une fois que le ton est donné par le chef, on commence à dire : «Nous avons mis le pays en chantier. Nous avons multiplié, etc.» Mais, cela n’est que la phase de propagande pour essayer, par la répétition, de convaincre les citoyens qu’ils (les libéraux) sont là et qu’ils exercent bien le pouvoir. Ça, c’est une sorte de méthode d’autosuggestion pour tenter de convaincre le peuple. Or, ce qui pourrait convaincre le peuple, c’est qu’on lui crée des conditions de vie qui lui soient accessibles. Aujourd’hui, l’électricité on en parle, mais c’est de façon générale la nourriture, le transport et le loyer ; tout cela est devenu intenable. Et ce qui va se passer, c’est que le peuple, s’il ne peut plus tenir, a des façons de manifester sa mauvaise humeur. Cela a déjà commencé de façon civilisée ; c’est une phase exploratoire. Cela veut dire que ces questions précitées, qui sont des problèmes, ont suscité la sensibilité de Papa Samba Mboup qui joue son rôle de vigile, qui voit le danger et ameute le reste des troupes.
Et là, je suis plus en plus sceptique quant à la capacité du pouvoir à s’élever au-dessus des contingences et, véritablement, à les transcender pour surmonter les problèmes qu’il a devant lui.»
source le quotidien
«Papa Samba Mboup n’est pas une âme plus éclairée que les autres. C’est quelqu’un qui simplement est plus sensible au risque de perte de pouvoir sans doute parce qu’il fait partie de ceux qui en bénéficient. C’est un appel évidemment à une sorte de rectification dans la gestion du parti (Pds), une sorte de signe annonciateur de changement, une demande de précipitation des changements qui sont annoncées depuis quelque temps et qui montrent aujourd’hui que le parti est mal tenu. C’est dire qu’au sommet du Pds, il n’y a plus de présence et de forces pour assurer pour la pérennité du parti (…)
Et ceux qui quittent volontiers semblent indiquer, au fond, que rien n’est sûr dans ce parti ; d’où la demande de Pape Samba Mboup de rattraper les partants et de les faire revenir au parti. Le Pds a oublié de s’auto-évaluer, malgré la transhumance et les vannes ouvertes pour que, de tous les coins du pays, arrivent des renforts. Malgré tout cela, qu’en est-il exactement ? Quelle est la qualité des hommes dans ce parti ? Et là Papa Samba Mboup indique, sans le dire, ce fameux entourage de Wade dont on parle tant, sans pour autant essayer individuellement de voir après Wade qui vient. Qu’est-ce qu’il vaut ? Quels sont les remplaçants possibles, si Wade devait quitter le pouvoir ? Rappelant avoir un leader qui a 83 ans, on ne peut pas ne pas se poser la question de l’âge du capitaine. Donc, il y a un ensemble d’inquiétudes que ce parti, qui est complètement hypnotisé par le pouvoir et tout ce qu’on peut tirer comme richesses de pouvoir, a oublié de gérer, parce qu’au fond un parti se maintient au pouvoir en se renforçant. Tel n’est le cas du Pds. Je ne parle même pas des départs de Idrissa Seck et de Macky Sall, mais ce parti ne se renforce plus ; il ne lance pas de nouveaux défis. C’est un parti où, une fois que le ton est donné par le chef, on commence à dire : «Nous avons mis le pays en chantier. Nous avons multiplié, etc.» Mais, cela n’est que la phase de propagande pour essayer, par la répétition, de convaincre les citoyens qu’ils (les libéraux) sont là et qu’ils exercent bien le pouvoir. Ça, c’est une sorte de méthode d’autosuggestion pour tenter de convaincre le peuple. Or, ce qui pourrait convaincre le peuple, c’est qu’on lui crée des conditions de vie qui lui soient accessibles. Aujourd’hui, l’électricité on en parle, mais c’est de façon générale la nourriture, le transport et le loyer ; tout cela est devenu intenable. Et ce qui va se passer, c’est que le peuple, s’il ne peut plus tenir, a des façons de manifester sa mauvaise humeur. Cela a déjà commencé de façon civilisée ; c’est une phase exploratoire. Cela veut dire que ces questions précitées, qui sont des problèmes, ont suscité la sensibilité de Papa Samba Mboup qui joue son rôle de vigile, qui voit le danger et ameute le reste des troupes.
Et là, je suis plus en plus sceptique quant à la capacité du pouvoir à s’élever au-dessus des contingences et, véritablement, à les transcender pour surmonter les problèmes qu’il a devant lui.»
source le quotidien
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