Lendemain d’arrestation du guide des 'Thiantacounes': C’est le calme plat chez Cheikh Bethio à Mermoz, des voisins soulagés

Les portes sont toutes fermées. Les seules personnes aux alentours sont les passants. Deux chaises inoccupées sont alignées devant la porte. Principal sujet de discussion dans les grand-places, marchés, cars rapides, bus, et même dans les cours des écoles, l’arrestation du guide des «thiantacounes» est abordée avec retenue par le voisinage. Tous ceux qui passent devant la maison du guide spirituel des «thiantacounes» ne manquent pas d’y jeter de curieux regards. Un calme qui continuera jusqu’en début d’après-midi. Vers les coups de 13 heures, un jeune de taille moyenne, teint noir habillé en boubou traditionnel, sort de la maison les pieds nus et la photo du Cheikh pendant de son cou. Il se tient devant la maison, les bras croisés. Il surveille les allées et venues tout autour. Le jeune qui visiblement est disciple du Cheikh sera rejoint par un autre du même âge. Après avoir échangé avec lui quelques mots, ce dernier le quitte. Au même moment une jeune dame apparaît sur la terrasse. Elle se penche et regarde tout autour de la maison puis s’en va.

Une arrestation qui soulage certains voisins Le voisinage ne veut point faire de commentaires sur l’affaire Cheikh Béthio pour des «raisons de sécurité» disent-ils. Les quelques rares, qui s’y prêtent, l’ont fait sous le couvert de l’anonymat. Mais, ils se disent soulagés de la fin du traitement de faveur dont le cheikh arrêté bénéficiait. C’est le cas de ce père de famille de teint noir et très élancé. «Franchement je ne suis pas contre l’arrestation de Cheikh, la justice n’a qu'à faire son travail. Je suis même fier d’elle. Le cheikh avait trop d’autorité dans ce pays. Ici, ces talibés faisaient ceux qu’ils voulaient sans qu’on ne dise rien. Ils tympanisaient les gens comme ils voulaient», martèle-t-il. Pour cette dame qui a également préféré taire son nom, le guide des «thiantacounes» : «est en train de payer le mal qu’il a fait aux parents de ses disciples». Mieux, elle ajoute sur un ton musclé : «la cohabitation avec lui n’est pas facile à cause des ses talibés fanatiques. Dans cette affaire, il est le principal responsable et on doit le condamner pour le crime horrible qu’il a commis». A. S. soutiendra le contraire. «Quoi qu’on puisse dire, il nourrissait des bouches, ce qui s’est passé est la volonté divine. Il aide beaucoup de jeunes». On ne recueillera pas plus d’avis sur la question, la majeure partie des voisins préfère ne pas se prononcer sur le sujet.



Source Le Populaire
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