Le gouvernement envisage, de la manière la plus sérieuse, l’option de vendre les actions qu’il détient dans le capital de la Sonatel. Les observateurs proches des cercles de l’administration de l’Etat, où se prennent les décisions de ce genre, indiquent que, pour les partisans du bradage de ces bijoux de famille, la nouvelle du déficit de plus de 450 milliards de francs dans les caisses de l’Etat, est arrivée à point nommé.
«La volonté existe depuis longtemps, mais au plus haut niveau, on voulait mesurer l’opportunité de la décision. Le niveau de ce déficit aujourd’hui pourrait faire comprendre à n’importe quel Sénégalais que le gouvernement n’a pas énormément le choix, d’autant plus qu’il subit la pression des bailleurs de fonds», explique l’une de ces personnes. Il est évident que si le gouvernement tient à la poursuite de son programme de coopération avec le Fonds monétaire international, qui se manifeste pour le moment à travers l’Initiative de soutien à la politique économique (Ispe), il n’a pas vraiment le choix. L’Ispe, qui a été approuvé le 27 novembre 2007, pour une période de trois ans, a pour but, selon le Fmi, «de corriger les dérapages budgétaires passés, de préserver la viabilité de la dette, de contribuer à la stabilité intérieure et de restaurer l’intégrité du cadre budgétaire». Il a des conditionnalités structurelles qui, si elles ne sont pas atteintes, menacent de remettre en question tout l’échafaudage. Or, Le Quotidien n’a cessé de le redire depuis un certain temps, dans la situation économique et financière qui est la sienne aujourd’hui, c’est plus l’Etat du Sénégal que le Fmi qui a besoin de l’autre. L’institution, conçue par l’Américain Harry White et mise en place à Bretton Woods en 1945, pourrait se ressentir d’un revers au Sénégal, mais elle rebondirait ailleurs. Pour le pays, ce serait difficile de trouver un partenaire qui lui fasse confiance à l’heure actuelle, s’il n’a pas la couverture de cette institution. Un Pays pauvre, très endetté ne peut se payer le luxe d’une mauvaise gestion.
Avantages et risques d’une cession
A l’heure actuelle, seules les actions que l’Etat possède dans la Sonatel sont en mesure de combler le trou du Trésor. Mieux, si les experts de l’Etat négociaient bien, ils pourraient même en tirer une importante plus-value. A 180 000 francs Cfa l’action, au cours actuel du titre, les 2,8 millions d’actions détenues par l’Etat lui rapporteraient environ 504 milliards de francs Cfa. Ce qui serait suffisant pour combler le gap découvert à ce jour, de 450 milliards de francs Cfa, dans le budget.
Seulement, en se dessaisissant de ces actions, qui font de lui le second actionnaire dans le capital de la Sonatel, l’entreprise la plus dynamique du pays, l’Etat perd également un important levier de contrôle et d’orientation du développement technologique du pays. Dans la stratégie de l’Etat de combler la fracture numérique, l’Etat a pu bénéficier de la politique de la Sonatel dans le domaine du Multimédia. Si aujourd’hui, le coût du téléphone et de la connexion Internet est au Sénégal, plus cher que dans de nombreux pays d’Afrique et même du monde, c’est sans doute aussi grâce au droit de regard que les actions que l’Etat avait dans la société lui offraient. Mais en plus de cet instrument de pouvoir, l’Etat devrait aussi renoncer aux importantes dividendes que la Sonatel reversait à ses actionnaires. Selon l’Amicale des cadres de la Sonatel, ces dividendes ont cumulé, pour l’Etat, à 110 milliards de francs ces cinq dernières années. Et on sait que, la valeur de l’action Sonatel a fait que ce chiffre pourrait augmenter fortement. N’est-il pas passé de plus de 7 900 francs Cfa en 2006, à 9 900 francs Cfa en 2007 ?
Par ailleurs, la décision de se dessaisir d’un aussi important paquet d’actions d’un seul coup pourrait ne pas s’avérer aussi profitable qu’on le croit. Selon un cadre d’une société d’intermédiation de la place, «si le gouvernement décidait de vendre d’un seul coup tout son paquet d’action, cela pourrait entraîner le titre Sonatel à la baisse. Si avant la dernière clôture de la Brvm vendredi dernier, 760 titres Sonatel s’étaient échangés au prix que nous avons indiqué, il n’est pas dit qu’une injection massive d’actions ne ferait pas brutalement chuter les cours, faisant perdre de l’argent à tous». Il recommande donc la prudence avant d’entamer une pareille opération
«La volonté existe depuis longtemps, mais au plus haut niveau, on voulait mesurer l’opportunité de la décision. Le niveau de ce déficit aujourd’hui pourrait faire comprendre à n’importe quel Sénégalais que le gouvernement n’a pas énormément le choix, d’autant plus qu’il subit la pression des bailleurs de fonds», explique l’une de ces personnes. Il est évident que si le gouvernement tient à la poursuite de son programme de coopération avec le Fonds monétaire international, qui se manifeste pour le moment à travers l’Initiative de soutien à la politique économique (Ispe), il n’a pas vraiment le choix. L’Ispe, qui a été approuvé le 27 novembre 2007, pour une période de trois ans, a pour but, selon le Fmi, «de corriger les dérapages budgétaires passés, de préserver la viabilité de la dette, de contribuer à la stabilité intérieure et de restaurer l’intégrité du cadre budgétaire». Il a des conditionnalités structurelles qui, si elles ne sont pas atteintes, menacent de remettre en question tout l’échafaudage. Or, Le Quotidien n’a cessé de le redire depuis un certain temps, dans la situation économique et financière qui est la sienne aujourd’hui, c’est plus l’Etat du Sénégal que le Fmi qui a besoin de l’autre. L’institution, conçue par l’Américain Harry White et mise en place à Bretton Woods en 1945, pourrait se ressentir d’un revers au Sénégal, mais elle rebondirait ailleurs. Pour le pays, ce serait difficile de trouver un partenaire qui lui fasse confiance à l’heure actuelle, s’il n’a pas la couverture de cette institution. Un Pays pauvre, très endetté ne peut se payer le luxe d’une mauvaise gestion.
Avantages et risques d’une cession
A l’heure actuelle, seules les actions que l’Etat possède dans la Sonatel sont en mesure de combler le trou du Trésor. Mieux, si les experts de l’Etat négociaient bien, ils pourraient même en tirer une importante plus-value. A 180 000 francs Cfa l’action, au cours actuel du titre, les 2,8 millions d’actions détenues par l’Etat lui rapporteraient environ 504 milliards de francs Cfa. Ce qui serait suffisant pour combler le gap découvert à ce jour, de 450 milliards de francs Cfa, dans le budget.
Seulement, en se dessaisissant de ces actions, qui font de lui le second actionnaire dans le capital de la Sonatel, l’entreprise la plus dynamique du pays, l’Etat perd également un important levier de contrôle et d’orientation du développement technologique du pays. Dans la stratégie de l’Etat de combler la fracture numérique, l’Etat a pu bénéficier de la politique de la Sonatel dans le domaine du Multimédia. Si aujourd’hui, le coût du téléphone et de la connexion Internet est au Sénégal, plus cher que dans de nombreux pays d’Afrique et même du monde, c’est sans doute aussi grâce au droit de regard que les actions que l’Etat avait dans la société lui offraient. Mais en plus de cet instrument de pouvoir, l’Etat devrait aussi renoncer aux importantes dividendes que la Sonatel reversait à ses actionnaires. Selon l’Amicale des cadres de la Sonatel, ces dividendes ont cumulé, pour l’Etat, à 110 milliards de francs ces cinq dernières années. Et on sait que, la valeur de l’action Sonatel a fait que ce chiffre pourrait augmenter fortement. N’est-il pas passé de plus de 7 900 francs Cfa en 2006, à 9 900 francs Cfa en 2007 ?
Par ailleurs, la décision de se dessaisir d’un aussi important paquet d’actions d’un seul coup pourrait ne pas s’avérer aussi profitable qu’on le croit. Selon un cadre d’une société d’intermédiation de la place, «si le gouvernement décidait de vendre d’un seul coup tout son paquet d’action, cela pourrait entraîner le titre Sonatel à la baisse. Si avant la dernière clôture de la Brvm vendredi dernier, 760 titres Sonatel s’étaient échangés au prix que nous avons indiqué, il n’est pas dit qu’une injection massive d’actions ne ferait pas brutalement chuter les cours, faisant perdre de l’argent à tous». Il recommande donc la prudence avant d’entamer une pareille opération