Dans une déclaration rendue publique le même jour à Dakar, les avocats de la Coalition Benno Siggil Senegaal ont déclaré : ‘’Nous devons en toute circonstance faire confiance à la justice’’, car ‘’le juge a pour office fondamental de convaincre qu’il est la balance qui rétablit les équilibres. En cela, la Cour suprême a rempli son office’’. La Cour suprême a infirmé mardi une décision de la cour d’appel de Dakar déclarant la Coalition Sopi 2009 (mouvance présidentielle) victorieuse des dernières élections locales dans cette localité. La commission locale de recensement des votes avait donné Benno Siggil Senegaal gagnante dans la même localité, après la publication des résultats. La Coalition Benno Siggil Senegaal avait déposé un recours auprès de la plus haute juridiction du pays, après le jugement rendu par la cour d’appel. ‘’La décision (de la Cour suprême) rassure les Sénégalais et elle a en cela une vertu pédagogique à laquelle se ressourceront tous ceux qui avaient perdu confiance en notre justice, et met en garde tous ceux qui continuent à penser que les juges ne peuvent être que des instruments au service du pouvoir’’, indiquent les avocats dans le texte remis aux journalistes lors d’une conférence de presse. A l’occasion de cette rencontre avec les journalistes, les avocats de l’opposition, sous l’égide de Me Ciré Clédor Ly, ont invité ‘’les jeunes magistrats’’ à faire de leurs confrères siégeant à la Cour suprême ‘’une référence nouvelle’’. ‘’Par la décision ainsi tranchée de la Cour suprême, le pouvoir a arrêté le pouvoir. Le pouvoir judiciaire a arrêté le pouvoir exécutif dans ses escalades à Mbane’’, poursuivent les avocats. Mardi, Me Moustapha Mbaye, membre du collectif des avocats de Benno Siggil Senegaal, a expliqué que la cour d’appel s’est appuyée sur deux choses, à savoir ‘’le vote dans un bureau (de Mbane) avec des bulletins de Ziguinchor (sud) et des scènes de violence qui auraient dissuadé certains à ne pas voter’’, pour trancher cette affaire en faveur de la Coalition Sopi. ’’Ces deux faits ne sont pas prouvés’’, avait-il argué sur les ondes de la Radio futurs médias (RFM, privée). De plus, ‘’à supposer qu’ils étaient prouvés, ce n’était pas suffisant pour infirmer la décision de la commission de recensement (des votes)’’, parce que dans un cas comme dans l’autre, 65 et 70 pour cent des électeurs avaient voté, avait ajouté l’avocat de l’opposition.
ESF/BK
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