leral.net | S'informer en temps réel

Les jeunes aveugles diplômés en chômage dans la rue, lundi à Thiès : Une marche nationale de protestation prévue

Ce lundi 19 avril 2021, les non-voyants des 45 départements du Sénégal se retrouveront à Thiès, pour une grande marche nationale destinée à exprimer leur désarroi face au traitement pitoyable dont ils disent être l’objet de la part du gouvernement de Macky Sall.


Rédigé par leral.net le Samedi 17 Avril 2021 à 09:06 | | 0 commentaire(s)|

Les jeunes aveugles diplômés en chômage dans la rue, lundi à Thiès : Une marche nationale de protestation prévue
Une manifestation à l’initiative du Collectif des jeunes aveugles diplômés de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur en chômage.

Pour exiger du gouvernement « un quota spécial sur les recrutements dans la fonction publique », entre autres doléances, le Collectif des jeunes aveugles diplômés de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur en chômage, compte battre le macadam à travers les rues de la cité du Rail en début de semaine prochaine.

Une grande marche nationale à laquelle prendront part les non-voyants de l’ensemble des régions de notre pays, qui invitent d’ailleurs toutes les forces vives de la nation à adhérer à leur cause. Ce mouvement de protestation partira du Cem Lat Dior, à Nguinth, pour se terminer à la Gouvernance, où les marcheurs déposeront un mémorandum auprès du chef de l’exécutif régional. Il inaugure une série d’actions devant s’organiser à tour de rôle dans les 15 régions du pays.

Un membre du bureau dudit collectif, Mactar Thiaw, dénonce « le non-respect des instructions du chef de l’Etat par certains membres du gouvernement, qui ont plutôt choisi de nous laisser à notre sort. Aucune initiative n’est inscrite en notre faveur, ce, contrairement à ce qui se fait dans des pays comme la Turquie, la Tunisie, la Côte d’Ivoire, entre autres, qui accordent un traitement particulier a leurs non-voyants ».

Abdou Sagne, président du Collectif des jeunes aveugles diplômés de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur en chômage, lui, veut attirer l’attention du président de la République sur le fait que « le chemin qui nous a conduit vers l’école, devait être le même qui nous ferait accéder à l’emploi. En effet, malgré toutes les difficultés liées à l’enseignement des aveugles et malvoyants, nous avons brave avec brio toutes les étapes de l’éducation et de la formation, pour obtenir des diplômes que nul ne peut contester. Ce qui devait s’en suivre devrait être l’accès à un emploi, qu’il soit salarié ou non salarié ». Mais, regrettait-il, le contraire s’est imposé en nous : ‘’Le retour a la mendicité’’.

Citoyens à part entière, cette situation risque de faire d’eux des compatriotes à part, car après la réussite, c’est bien le réconfort qui doit suivre: « Liggeey moo ňu gēnal yalwaan ».

Le collectif des jeunes aveugles diplômés se veut catégorique : « Nous n’affronterons jamais les océans, nous ne choisirons jamais la facilité, c’est-a-dire l’oisiveté et la dépendance ; nous réclamons tout juste un recrutement dans la fonction publique des aveugles diplômés de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle, entre autres diplômés.

A défaut, nous voulons un financement de projets générateurs de revenus pour tous les artisans aveugles diplômés de la brosserie et du tissage ainsi que pour les aveugles sans diplômes
».

Abdou Sagne et ses camarades réclament aussi « une intégration effective des standardistes aveugles en activité dans la Fonction publique, pour l’amélioration de leur statut ».

Pour toutes ces raisons, Mactar Thiaw, Abdou Sagne et leurs camarades demandent au chef de l’Etat « l’adoption d’un certain nombre de mesures d’urgence ».

À savoir « la représentation de notre collectif à la conférence nationale sur l’emploi et l’employabilité des jeunes diplômés qui aura lieu le 22 avril 2021, l’institution d’un quota spécial pour le recrutement à la Fonction publique des jeunes aveugles diplômés en formation professionnelle et en enseignement supérieur, la facilitation à l’accès aux financements des projets des aveugles artisans en tissage et en brosserie et autres activités, l’amélioration du statut des travailleurs contractuels (Formation INEFJA, standardiste dans les établissements hospitaliers) ».

Le Collectif a conclu son face-à-face avec les journalistes, sur un slogan poignant : « Nous voulons un emploi et non le chômage. Nous voulons vivre à la sueur de notre front et non tendre la main. ‘’Liggeey moo ňu gēnal yalwaan’’ ». Encore des jeunes pour lesquels les 80 milliards promis par le Président Macky Sall, pourraient bien être utiles…






Témoin