Des populations qui jadis étaient dans le noir ont enfin trouvé du souffle avec l’arrivée de l’électricité dans leur localité. Situés à des cinquantaines de kilomètres, des villages qui étaient presque coupés du monde ont vu une fenêtre s’ouvrir sur eux, avec les branchements et installations réalisés dans le cadre des programmes d’électrification rurale.
La tournée que le ministre de l’Energie, Samuel Amète Sarr et le Directeur général de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser), Modibo Diop, accompagnés de responsables de la coopération allemande, ont effectué du vendredi 30 janvier au samedi 31 janvier, a permis de se rendre compte de visu des réalisations dans ce domaine.
Le périple a permis de visiter quelques villages électrifiés et chantiers de la Communauté rurale de Wackngouna. La satisfaction se faisait sentir dans les témoignages des populations visitées. Ainsi, Alpha Sall, habitant à Thiawalo Ndiouffène, a estimé que : « l’électrification rurale nous a donné beaucoup d’espoir mais il faut que les travaux soient accélérés pour que ça arrive dans les maisons ». Même son de cloche pour Mbaye Thiam, un autre habitant de la localité. Ce père de famille rencontré à Thiamène Keur Amath Ndangé, dans un accoutrement de paysan bon teint, avance que « l’installation du système solaire dans notre localité est salutaire ».
Actuellement, a-t-il fait savoir, « il y a quatre poteaux qui assurent l’éclairage public des artères du village en plus de certaines maisons. Je pense qu’à partir de maintenant notre système de vie peut beaucoup évoluer. En plus de ce brin de satisfaction, nous demandons à l’Aser d’étendre les branchements pour servir tout le monde et rendre l’électricité plus accessible ».
Pour Rokhy Thiam, mère de famille habitant à Darou Matar, « l’électrification a apporté beaucoup de changement dans le village parce que les activités peuvent être menées même dans la nuit alors qu’auparavant tel n’était pas le cas ». Elle renseigne que : « avant, on faisait des kilomètres pour aller charger nos téléphones portables mais tel n’est plus le cas. Maintenant, on peut voir la télévision dans certaines maisons pour au moins savoir ce qui se passe dans le pays ».
Sur la même lancée, Fodou Sokhna, responsable de la case de Santé à Darou Matar Fatou qui affirme exercer depuis moins de cinq ans dans la case de santé de Thiamène Diago, fait savoir : « avant j’utilisais une lampe-tempête pour m’éclairer, par la suite, j’avais recours à la bougie et maintenant nous voilà avec l’électricité qui nous soulage beaucoup dans notre activité ». D’après elle, « l’électrification nous a permis de mieux assister les femmes qui viennent accoucher. La case de santé est de plus en plus fréquentée par les femmes qui n’accouchent plus chez elles ». A part l’électrification, la case de santé manque de moyens nous permettant de mieux assister les femmes pour les accouchements.
Des branchements entre 25 et 100 mille F Cfa
Si accéder à l’électricité est une chose, la payer en est une autre. Les populations devront casquer suivant leur consommation pour bénéficier de l’aubaine. Comme en atteste M. Mansour Assani, conseiller technique à la GTZ qui appuie l’Aser dans ce projet d’électrification rurale. Selon lui, « le service n’est pas gratuit et conformément au schéma de l’Aser, on a quatre niveaux dont chacun à un tarif bien fixé par la Commission de régulation du secteur de l’électricité (CRSE) ».
A l’en croire, avant d’avoir accès à ce service, chaque maison doit payer une redevance initiale qui varie selon le niveau. Pour les branchements, le premier niveau est fixé à 25 mille FCfa, le deuxième 40 mille FCfa, le troisième 60 mille FCfa et le dernier 100 mille FCfa. Après, poursuit le conseiller technique de la Gtz, « on vous préfinance vos installations intérieures parce que le frein à l’électrification rurale c’est que non seulement les gens ont des difficultés à payer le raccordement, mais ils ont également des difficultés à assurer des installations intérieures. Nous les préfinançons et ils remboursent sur la facturation, sur un certain nombre d’années ». Sur cette lancée, un technicien de l’Aser informe que « les factures varient entre quatre mille et 12 mille FCfa, coïncidant avec le quatrième niveau qui nécessite un compteur ».
En dehors de ça, a fait remarquer M. Assani, « il y a l’opérateur à rémunérer, son travail consistant à fournir le service, assurer la maintenance et collecter la redevance. Ce qui fait que le ménage raccordé doit payer mensuellement et en fonction du niveau de service ». Et de préciser que « le niveau le plus bas concerne cinq lampes et une prise pour brancher une petite télévision, une radio paye quatre mille FCfa par mois. Ce qui est une manière d’apprendre aux gens à prendre en charge ces services ». Le conseiller technique à la GTZ estime que pour viabiliser les équipements, il faut financer le service. Ce qui permet aux usagers d’avoir un dispositif d’électrification qui soit durable. « Il y a quelques années, le problème consistait à dire que les populations ne sont pas obligées de payer l’électricité parce qu’elles n’ont pas de moyens et du coup, l’Etat n’avait pas les moyens d’assurer la maintenance durable de ces équipements. Aujourd’hui, il faut partager les charges, l’Etat fait son effort en subventionnant ces investissements et nous demandons aussi la contribution des usagers pour pouvoir les maintenir et les exploiter ».
La Gtz, à travers son projet Peracod (Projet pour la promotion des énergies renouvelables et l’électrification rurale et l’approvisionnement durable en combustible domestique), accompagne l’Aser dans son programme ambitieux d’atteindre 50% des ménages en 2012. C’est dans ce cadre qu’une mini centrale d’un coût d’environ 45 millions de FCfa, a été réalisée dans le village de Darou Matar. Ivonne Faye, directrice technique de energieR, société réalisatrice et chargée de la maintenance de ce système hybride solaire- groupe électrogène et la gestion de la concession au niveau de Nioro, affirme que : « c’est un parc de panneaux solaire de 5,1 KWc couplé avec un groupe électrogène qui vient en appoint en cas de demande forte en énergie ou en cas de nuage sur les panneaux ». Mme Ivonne Faye assure que l’installation a été dimensionnée pour approvisionner le village de Darou Matar dont la population tourne autour de 800 habitants. Mais, a-t-elle précisé, « quelque soit la taille du village, il suffit de faire un redimensionnement du système pour répondre à la demande ». Elle fait savoir que, « dans le cadre de cette concession de Nioro, en plus de celle-ci et celle installée à Ndéné, il y aura quatre autres centrales qui seront installées, en plus des systèmes individuels ». Sur cette même lancée, Dr.Jörg Michael Baur, conseiller technique principal du Programme de promotion de l’électrification rurale et de l’approvisionnement durable en combustibles domestiques (Peracod), informe qu’un programme 1.5 milliard de FCfa est prévu à Kaolack et Ziguichor. Ce qui, selon lui, va permettre de réaliser 16 centrales de la même taille dont 10 à Kaolack et 6 en Casamance. Ngouloul Peulh, l’un des paradoxes
Ces performances que l’Aser a réalisées dans la région de Kaolack cachent mal cependant certaines disparités notées dans le déploiement des installations d’électrification. Si les autorités estiment que le choix des zones à raccorder dépend de la concentration et des concessions, certaines populations qui ne bénéficient pas pour le moment d’éclairage ont du mal à accepter cette thèse. C’est à l’image de Ngouloul Peul, un village d’environ deux mille habitants, situé à 32 kilomètres de Kaolack et faisant partie du département de Fatick. Ces villages qui ont été avertis du séjour du ministre et de l’Aser dans la zone, ont attendu pendant trois heures d’horloge le retour des journalistes pour fait part de leur ras le bol. La presse qui a eu à faire une escale d’une trentaine de minutes, a été accueillie par les populations de ce village qui scandaient « courant, courant, courant ».
Ces populations disent avoir assez des promesses non tenues. Une femme interrogée fait savoir que : « à chaque approche de campagne, les responsables politiques viennent nous promettre de nous amener le courant alors que ça fait des années qu’on ne voit rien ». Lui emboitant le pas, un vieux estime que : « ce qui nous fait le plus mal, c’est que notre village se trouve sur la route nationale donc pourquoi les installations électriques nous contournent pour aller éclairer des localités beaucoup plus enclavées ». Les kilomètres parcourus nous ont permis de constater que Ngouloul Peulh n’est pas le seul village dans cette situation. Ainsi, cet état de fait montre que les autorités sont dans un dilemme du moment que les villages qui ont été branchés demandent une extension et ceux qui n’en ont pas encore accès qui prennent leur mal en patience.
La tournée que le ministre de l’Energie, Samuel Amète Sarr et le Directeur général de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser), Modibo Diop, accompagnés de responsables de la coopération allemande, ont effectué du vendredi 30 janvier au samedi 31 janvier, a permis de se rendre compte de visu des réalisations dans ce domaine.
Le périple a permis de visiter quelques villages électrifiés et chantiers de la Communauté rurale de Wackngouna. La satisfaction se faisait sentir dans les témoignages des populations visitées. Ainsi, Alpha Sall, habitant à Thiawalo Ndiouffène, a estimé que : « l’électrification rurale nous a donné beaucoup d’espoir mais il faut que les travaux soient accélérés pour que ça arrive dans les maisons ». Même son de cloche pour Mbaye Thiam, un autre habitant de la localité. Ce père de famille rencontré à Thiamène Keur Amath Ndangé, dans un accoutrement de paysan bon teint, avance que « l’installation du système solaire dans notre localité est salutaire ».
Actuellement, a-t-il fait savoir, « il y a quatre poteaux qui assurent l’éclairage public des artères du village en plus de certaines maisons. Je pense qu’à partir de maintenant notre système de vie peut beaucoup évoluer. En plus de ce brin de satisfaction, nous demandons à l’Aser d’étendre les branchements pour servir tout le monde et rendre l’électricité plus accessible ».
Pour Rokhy Thiam, mère de famille habitant à Darou Matar, « l’électrification a apporté beaucoup de changement dans le village parce que les activités peuvent être menées même dans la nuit alors qu’auparavant tel n’était pas le cas ». Elle renseigne que : « avant, on faisait des kilomètres pour aller charger nos téléphones portables mais tel n’est plus le cas. Maintenant, on peut voir la télévision dans certaines maisons pour au moins savoir ce qui se passe dans le pays ».
Sur la même lancée, Fodou Sokhna, responsable de la case de Santé à Darou Matar Fatou qui affirme exercer depuis moins de cinq ans dans la case de santé de Thiamène Diago, fait savoir : « avant j’utilisais une lampe-tempête pour m’éclairer, par la suite, j’avais recours à la bougie et maintenant nous voilà avec l’électricité qui nous soulage beaucoup dans notre activité ». D’après elle, « l’électrification nous a permis de mieux assister les femmes qui viennent accoucher. La case de santé est de plus en plus fréquentée par les femmes qui n’accouchent plus chez elles ». A part l’électrification, la case de santé manque de moyens nous permettant de mieux assister les femmes pour les accouchements.
Des branchements entre 25 et 100 mille F Cfa
Si accéder à l’électricité est une chose, la payer en est une autre. Les populations devront casquer suivant leur consommation pour bénéficier de l’aubaine. Comme en atteste M. Mansour Assani, conseiller technique à la GTZ qui appuie l’Aser dans ce projet d’électrification rurale. Selon lui, « le service n’est pas gratuit et conformément au schéma de l’Aser, on a quatre niveaux dont chacun à un tarif bien fixé par la Commission de régulation du secteur de l’électricité (CRSE) ».
A l’en croire, avant d’avoir accès à ce service, chaque maison doit payer une redevance initiale qui varie selon le niveau. Pour les branchements, le premier niveau est fixé à 25 mille FCfa, le deuxième 40 mille FCfa, le troisième 60 mille FCfa et le dernier 100 mille FCfa. Après, poursuit le conseiller technique de la Gtz, « on vous préfinance vos installations intérieures parce que le frein à l’électrification rurale c’est que non seulement les gens ont des difficultés à payer le raccordement, mais ils ont également des difficultés à assurer des installations intérieures. Nous les préfinançons et ils remboursent sur la facturation, sur un certain nombre d’années ». Sur cette lancée, un technicien de l’Aser informe que « les factures varient entre quatre mille et 12 mille FCfa, coïncidant avec le quatrième niveau qui nécessite un compteur ».
En dehors de ça, a fait remarquer M. Assani, « il y a l’opérateur à rémunérer, son travail consistant à fournir le service, assurer la maintenance et collecter la redevance. Ce qui fait que le ménage raccordé doit payer mensuellement et en fonction du niveau de service ». Et de préciser que « le niveau le plus bas concerne cinq lampes et une prise pour brancher une petite télévision, une radio paye quatre mille FCfa par mois. Ce qui est une manière d’apprendre aux gens à prendre en charge ces services ». Le conseiller technique à la GTZ estime que pour viabiliser les équipements, il faut financer le service. Ce qui permet aux usagers d’avoir un dispositif d’électrification qui soit durable. « Il y a quelques années, le problème consistait à dire que les populations ne sont pas obligées de payer l’électricité parce qu’elles n’ont pas de moyens et du coup, l’Etat n’avait pas les moyens d’assurer la maintenance durable de ces équipements. Aujourd’hui, il faut partager les charges, l’Etat fait son effort en subventionnant ces investissements et nous demandons aussi la contribution des usagers pour pouvoir les maintenir et les exploiter ».
La Gtz, à travers son projet Peracod (Projet pour la promotion des énergies renouvelables et l’électrification rurale et l’approvisionnement durable en combustible domestique), accompagne l’Aser dans son programme ambitieux d’atteindre 50% des ménages en 2012. C’est dans ce cadre qu’une mini centrale d’un coût d’environ 45 millions de FCfa, a été réalisée dans le village de Darou Matar. Ivonne Faye, directrice technique de energieR, société réalisatrice et chargée de la maintenance de ce système hybride solaire- groupe électrogène et la gestion de la concession au niveau de Nioro, affirme que : « c’est un parc de panneaux solaire de 5,1 KWc couplé avec un groupe électrogène qui vient en appoint en cas de demande forte en énergie ou en cas de nuage sur les panneaux ». Mme Ivonne Faye assure que l’installation a été dimensionnée pour approvisionner le village de Darou Matar dont la population tourne autour de 800 habitants. Mais, a-t-elle précisé, « quelque soit la taille du village, il suffit de faire un redimensionnement du système pour répondre à la demande ». Elle fait savoir que, « dans le cadre de cette concession de Nioro, en plus de celle-ci et celle installée à Ndéné, il y aura quatre autres centrales qui seront installées, en plus des systèmes individuels ». Sur cette même lancée, Dr.Jörg Michael Baur, conseiller technique principal du Programme de promotion de l’électrification rurale et de l’approvisionnement durable en combustibles domestiques (Peracod), informe qu’un programme 1.5 milliard de FCfa est prévu à Kaolack et Ziguichor. Ce qui, selon lui, va permettre de réaliser 16 centrales de la même taille dont 10 à Kaolack et 6 en Casamance. Ngouloul Peulh, l’un des paradoxes
Ces performances que l’Aser a réalisées dans la région de Kaolack cachent mal cependant certaines disparités notées dans le déploiement des installations d’électrification. Si les autorités estiment que le choix des zones à raccorder dépend de la concentration et des concessions, certaines populations qui ne bénéficient pas pour le moment d’éclairage ont du mal à accepter cette thèse. C’est à l’image de Ngouloul Peul, un village d’environ deux mille habitants, situé à 32 kilomètres de Kaolack et faisant partie du département de Fatick. Ces villages qui ont été avertis du séjour du ministre et de l’Aser dans la zone, ont attendu pendant trois heures d’horloge le retour des journalistes pour fait part de leur ras le bol. La presse qui a eu à faire une escale d’une trentaine de minutes, a été accueillie par les populations de ce village qui scandaient « courant, courant, courant ».
Ces populations disent avoir assez des promesses non tenues. Une femme interrogée fait savoir que : « à chaque approche de campagne, les responsables politiques viennent nous promettre de nous amener le courant alors que ça fait des années qu’on ne voit rien ». Lui emboitant le pas, un vieux estime que : « ce qui nous fait le plus mal, c’est que notre village se trouve sur la route nationale donc pourquoi les installations électriques nous contournent pour aller éclairer des localités beaucoup plus enclavées ». Les kilomètres parcourus nous ont permis de constater que Ngouloul Peulh n’est pas le seul village dans cette situation. Ainsi, cet état de fait montre que les autorités sont dans un dilemme du moment que les villages qui ont été branchés demandent une extension et ceux qui n’en ont pas encore accès qui prennent leur mal en patience.