Les Sénégalais ne le connaissent pas trop. Mais Jacques Diouf fait partie, à tort ou à raison, des Sénégalais qui sont souvent cités parmi les potentiels candidats à la prochaine présidentielle prévue en 2012. D’ailleurs, selon certaines indiscrétions, le président Abdoulaye Wade craint beaucoup une candidature du Directeur général de la Fao à la présidentielle de 2012. Le chef de l’Etat sénégalais ne rate jamais une occasion de s’attaquer à Jacques Diouf et à l’organisation qu’il dirige.
Toutefois, une candidature de Jacques Diouf à la présidentielle de 2012 traînerait un handicap de taille. L’homme n’est pas très connu du commun des Sénégalais. Pour beaucoup, il passe pour un « toubab », fonctionnaire international et très détaché des réalités du pays. Seulement, même s’il ne déclare pas encore sa candidature à la présidentielle de 2012, le directeur général de la Fao semble poser les premiers pas sur la longue route qui mène à la présidentielle de 2012. En atteste l’entretien « Grand format » qu’il a accordé mardi soir à la chaîne de télévision privée Walf Tv. Un entretien au cours duquel Jacques Diouf a voulu tout faire pour passer comme un « Sénégalais normal ».
Il y a d’abord le choix du médium. Walf Tv passe en effet pour une télévision populaire, pour ne pas dire populiste. Du fait de sa ligne éditoriale et de ses programmes très populaires, Walf Tv est sans conteste la télé la plus regardée par les Sénégalais d’en bas. Le choix par Jacques Diouf d’un tel médium pour s’exprimer est loin d’être gratuit. Même si l’entretien fait par Pierre Edouard Faye a été réalisé dans les locaux du service de presse de la Fao en marge d’un sommet tenu à Rome sur la faim dans le monde.
En outre, même l’heure de diffusion de ce « Grand format » a été bien choisie. L’émission a été diffusée à 21 heures, un moment où les Sénégalais suivent en masse la télévision. Il s’y ajoute que même si l’émission a été faite en Français, Jacques Diouf a montré qu’il n’est pas le « toubab » que l’on croit. Le patron de la Fao a tenu à prouver sa maîtrise parfaite de la langue nationale Wolof, la plus parlée au Sénégal. Pour ce faire, il choisit de glisser de temps à autre, des adages wolofs. C’est le cas notamment, quand il lance au journaliste : « Dimbël na ca fek loxol borom » (avant de demander de l’aide, il faut d’abord mettre la main à la patte) ou encore « Yala yala bay sa tol » (on aura beau implorer le Bon Dieu, il faut d’abord cultiver son champ). Autant d’expressions en Wolof qui montrent que Jacques Diouf se veut un « Sénégalais normal », un Sénégal comme les autres.
Mieux, le Dg de la Fao n’hésite pas à montrer que lui aussi, comme tout Sénégalais, a bénéficié des bons conseils que donne grand-mère lors des longues nuits de clair de lune. A la question du journaliste sur son opinion sur la gestion du Sénégal par le régime de Wade, il déclare : « sama mame daana wax naan kadu su gëne sa gemign moma toko… (ma grand-mère me disait que tant que la parole n’est pas sortie de ta bouche, elle t’appartient. Mais une fois qu’elle est sortie, elle ne t’appartient plus). Preuve que Jacques Diouf ne veut plus passer pour un « toubab », mais pour un Sénégal comme tous les autres.
D’ailleurs, conscient que le Sénégal est et reste un peuple composé à plus de 95% de musulmans, Jacques Diouf ne se fait pas prier pour montrer qu’il est croyant comme tous les autres. C’est d’abord le présentateur de l’émission, lui-même chrétien, qui rappelle, d’entrée, que Jacques Diouf est musulman. Et au cours de l’entretien, répondant à une question sur une éventuelle candidature à la présidentielle de 2012, le patron de la Fao précise : « En tant que croyant, musulman et El hadji de surcroît… » Autrement dit, El hadji Jacques Diouf est conscient que l’électorat sénégalais qui est encore dominé par les musulmans. Même si Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal était de confession chrétienne.
Voilà donc autant de signaux qui montrent que la présidentielle de 2012 intéresse à plus d’un titre Jacques Diouf qui tient encore à respecter l’éthique de la fonction internationale qui lui interdit d’émettre un jugement sur les politiques internes des pays membres, encore moins sur la politique de « (son) pays ». El hadji Jacques Diouf sait donc que 2012, c’est surtout une course de fonds. Mais cette course pourrait connaître sa vitesse de croisière dès décembre 2011, date à laquelle il va quitter la Fao après trois mandats. Sera-ce alors le début de la campagne de Jacques Diouf pour la présidentielle de 2012 ?
- Par Nettali -
NETTALI.NET-
Toutefois, une candidature de Jacques Diouf à la présidentielle de 2012 traînerait un handicap de taille. L’homme n’est pas très connu du commun des Sénégalais. Pour beaucoup, il passe pour un « toubab », fonctionnaire international et très détaché des réalités du pays. Seulement, même s’il ne déclare pas encore sa candidature à la présidentielle de 2012, le directeur général de la Fao semble poser les premiers pas sur la longue route qui mène à la présidentielle de 2012. En atteste l’entretien « Grand format » qu’il a accordé mardi soir à la chaîne de télévision privée Walf Tv. Un entretien au cours duquel Jacques Diouf a voulu tout faire pour passer comme un « Sénégalais normal ».
Il y a d’abord le choix du médium. Walf Tv passe en effet pour une télévision populaire, pour ne pas dire populiste. Du fait de sa ligne éditoriale et de ses programmes très populaires, Walf Tv est sans conteste la télé la plus regardée par les Sénégalais d’en bas. Le choix par Jacques Diouf d’un tel médium pour s’exprimer est loin d’être gratuit. Même si l’entretien fait par Pierre Edouard Faye a été réalisé dans les locaux du service de presse de la Fao en marge d’un sommet tenu à Rome sur la faim dans le monde.
En outre, même l’heure de diffusion de ce « Grand format » a été bien choisie. L’émission a été diffusée à 21 heures, un moment où les Sénégalais suivent en masse la télévision. Il s’y ajoute que même si l’émission a été faite en Français, Jacques Diouf a montré qu’il n’est pas le « toubab » que l’on croit. Le patron de la Fao a tenu à prouver sa maîtrise parfaite de la langue nationale Wolof, la plus parlée au Sénégal. Pour ce faire, il choisit de glisser de temps à autre, des adages wolofs. C’est le cas notamment, quand il lance au journaliste : « Dimbël na ca fek loxol borom » (avant de demander de l’aide, il faut d’abord mettre la main à la patte) ou encore « Yala yala bay sa tol » (on aura beau implorer le Bon Dieu, il faut d’abord cultiver son champ). Autant d’expressions en Wolof qui montrent que Jacques Diouf se veut un « Sénégalais normal », un Sénégal comme les autres.
Mieux, le Dg de la Fao n’hésite pas à montrer que lui aussi, comme tout Sénégalais, a bénéficié des bons conseils que donne grand-mère lors des longues nuits de clair de lune. A la question du journaliste sur son opinion sur la gestion du Sénégal par le régime de Wade, il déclare : « sama mame daana wax naan kadu su gëne sa gemign moma toko… (ma grand-mère me disait que tant que la parole n’est pas sortie de ta bouche, elle t’appartient. Mais une fois qu’elle est sortie, elle ne t’appartient plus). Preuve que Jacques Diouf ne veut plus passer pour un « toubab », mais pour un Sénégal comme tous les autres.
D’ailleurs, conscient que le Sénégal est et reste un peuple composé à plus de 95% de musulmans, Jacques Diouf ne se fait pas prier pour montrer qu’il est croyant comme tous les autres. C’est d’abord le présentateur de l’émission, lui-même chrétien, qui rappelle, d’entrée, que Jacques Diouf est musulman. Et au cours de l’entretien, répondant à une question sur une éventuelle candidature à la présidentielle de 2012, le patron de la Fao précise : « En tant que croyant, musulman et El hadji de surcroît… » Autrement dit, El hadji Jacques Diouf est conscient que l’électorat sénégalais qui est encore dominé par les musulmans. Même si Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal était de confession chrétienne.
Voilà donc autant de signaux qui montrent que la présidentielle de 2012 intéresse à plus d’un titre Jacques Diouf qui tient encore à respecter l’éthique de la fonction internationale qui lui interdit d’émettre un jugement sur les politiques internes des pays membres, encore moins sur la politique de « (son) pays ». El hadji Jacques Diouf sait donc que 2012, c’est surtout une course de fonds. Mais cette course pourrait connaître sa vitesse de croisière dès décembre 2011, date à laquelle il va quitter la Fao après trois mandats. Sera-ce alors le début de la campagne de Jacques Diouf pour la présidentielle de 2012 ?
- Par Nettali -
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