Leurs aveux valent de l'or. Amal, la jeune Yéménite avec laquelle Oussama Ben Laden se maria au printemps 2000, a commencé de parler. L'homme le plus recherché au monde vivait depuis cinq ans avec sa famille à Abbottabad, a confié la dernière épouse de Ben Laden à ses interrogateurs pakistanais, dans «un lieu sûr» où quinze autres parents du chef d'al-Qaida sont actuellement détenus.
Blessée pendant l'assaut, Amal Ahmed Abdullfattah, 28 ans, bénéficie de soins médicaux. Même si ses dires n'ont pas encore été corroborés, la jeune veuve a ajouté que son mari n'avait pas quitté sa maison d'Abbottabad depuis qu'ils s'y sont installés, en 2005 ou 2006. Auparavant, la famille Ben Laden aurait passé environ deux ans et demi dans le village de Chak Shah Mohammad dans le district de Haripur, dans le nord du Pakistan. Ce qui voudrait dire que le leader d'al-Qaida aurait quitté les Zones tribales, bordant l'Afghanistan, depuis 2003-2004, pour s'installer, sans être inquiété, dans les secteurs urbains du nord du Pakistan. De quoi renforcer encore les soupçons sur une complicité entre des membres de l'appareil sécuritaire pakistanais et les extrémistes islamistes.
Deux autres épouses de Ben Laden, retrouvées dans le refuge d'Abbottabad, devraient être également interrogées par les Pakistanais. Il s'agit d'Oum Hamza et d'Oum Khaled, deux Saoudiennes, qui connaissent beaucoup de choses sur le réseau terroriste. Surtout Oum Hamza (la mère de Hamza en arabe).
«C'était la favorite de Ben Laden, en raison de son érudition en sciences islamiques», se rappelle Nasser al-Bahri, le garde du corps du chef d'al-Qaida entre 1997 et 2000 à Kandahar, où il vivait aux côtés de la famille Ben Laden dans ce qui était alors le QG de l'organisation terroriste.
Problèmes dans la maisonnée
Ben Laden consultait régulièrement cette femme, de huit ans son aînée (62 ans aujourd'hui), issue d'une famille aisée de La Mecque (les al-Kindi). Il n'eut qu'un enfant avec elle (Hamza). Selon al-Bahri, «Oum Hamza était un peu la mère de tous les djihadistes. Elle réglait les problèmes de couple ou aidait les femmes à accoucher.» C'est encore elle qui enseignait le Coran à tous les fils Ben Laden.
Oum Khaled, de son côté, apprenait l'arabe aux rejetons Ben Laden, dont l'éducation laisse fortement à désirer. Khaled, le fils aîné de son union avec le chef d'al-Qaida, aurait été tué pendant l'attaque américaine.
Ben Laden aurait vécu avec ses trois épouses lors de ses dernières années de cavale. Entre elles, la cohabitation n'a, pourtant, pas toujours été harmonieuse. Oum Hamza était furieuse du mariage de Ben Laden, âgé alors de 43 ans, avec Amal, qui n'avait, elle, que 17 ans. «Oum Hamza n'assista que très brièvement à la noce, se souvient al-Bahri, l'ambiance était pesante.»
Saad, Mohammad et Othman, les fils les plus âgés du chef terroriste, étaient, eux aussi, en colère contre leur père. «Comment peux-tu épouser une fille qui est plus jeune que certains de tes enfants ?», ronchonnait Saad, qui retournait ses critiques contre Nasser al-Bahri.
Mariage arrangé
Quelques mois plus tôt, Ben Laden avait en effet chargé son garde du corps d'aller remettre 5000 dollars de dot à la famille d'Amal au Yémen. Un mariage arrangé, destiné à s'allier la tribu de sa promise, au cas où Ben Laden et ses hommes devraient revenir s'installer dans la patrie ancestrale du chef d'al-Qaida. Mais lorsqu'al-Bahri relayait ces critiques à cheikh Oussama, ce dernier se contentait de répondre qu'il ne savait pas qu'elle était aussi jeune. «On m'avait parlé d'une fille de 25-30 ans. Maintenant qu'elle est là, on ne va pas la laisser repartir», esquivait le chef d'al-Qaida.
Ensemble, le couple eut une fille, Safiyah, née à Kandahar, peu avant les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. C'est probablement cette fillette de dix ans qui a vu son père tué par les Américains, comme une déclaration d'«une fille Ben Laden» l'indique. Treize de ses frères et sœurs, arrêtés pendant l'assaut, sont aujourd'hui également à la discrétion des services pakistanais (ISI). Eux aussi connaissent certains arcanes du fonctionnement d'al-Qaida, surtout Saad et Mohammad, les fils préférés de Ben Laden.
Blessée pendant l'assaut, Amal Ahmed Abdullfattah, 28 ans, bénéficie de soins médicaux. Même si ses dires n'ont pas encore été corroborés, la jeune veuve a ajouté que son mari n'avait pas quitté sa maison d'Abbottabad depuis qu'ils s'y sont installés, en 2005 ou 2006. Auparavant, la famille Ben Laden aurait passé environ deux ans et demi dans le village de Chak Shah Mohammad dans le district de Haripur, dans le nord du Pakistan. Ce qui voudrait dire que le leader d'al-Qaida aurait quitté les Zones tribales, bordant l'Afghanistan, depuis 2003-2004, pour s'installer, sans être inquiété, dans les secteurs urbains du nord du Pakistan. De quoi renforcer encore les soupçons sur une complicité entre des membres de l'appareil sécuritaire pakistanais et les extrémistes islamistes.
Deux autres épouses de Ben Laden, retrouvées dans le refuge d'Abbottabad, devraient être également interrogées par les Pakistanais. Il s'agit d'Oum Hamza et d'Oum Khaled, deux Saoudiennes, qui connaissent beaucoup de choses sur le réseau terroriste. Surtout Oum Hamza (la mère de Hamza en arabe).
«C'était la favorite de Ben Laden, en raison de son érudition en sciences islamiques», se rappelle Nasser al-Bahri, le garde du corps du chef d'al-Qaida entre 1997 et 2000 à Kandahar, où il vivait aux côtés de la famille Ben Laden dans ce qui était alors le QG de l'organisation terroriste.
Problèmes dans la maisonnée
Ben Laden consultait régulièrement cette femme, de huit ans son aînée (62 ans aujourd'hui), issue d'une famille aisée de La Mecque (les al-Kindi). Il n'eut qu'un enfant avec elle (Hamza). Selon al-Bahri, «Oum Hamza était un peu la mère de tous les djihadistes. Elle réglait les problèmes de couple ou aidait les femmes à accoucher.» C'est encore elle qui enseignait le Coran à tous les fils Ben Laden.
Oum Khaled, de son côté, apprenait l'arabe aux rejetons Ben Laden, dont l'éducation laisse fortement à désirer. Khaled, le fils aîné de son union avec le chef d'al-Qaida, aurait été tué pendant l'attaque américaine.
Ben Laden aurait vécu avec ses trois épouses lors de ses dernières années de cavale. Entre elles, la cohabitation n'a, pourtant, pas toujours été harmonieuse. Oum Hamza était furieuse du mariage de Ben Laden, âgé alors de 43 ans, avec Amal, qui n'avait, elle, que 17 ans. «Oum Hamza n'assista que très brièvement à la noce, se souvient al-Bahri, l'ambiance était pesante.»
Saad, Mohammad et Othman, les fils les plus âgés du chef terroriste, étaient, eux aussi, en colère contre leur père. «Comment peux-tu épouser une fille qui est plus jeune que certains de tes enfants ?», ronchonnait Saad, qui retournait ses critiques contre Nasser al-Bahri.
Mariage arrangé
Quelques mois plus tôt, Ben Laden avait en effet chargé son garde du corps d'aller remettre 5000 dollars de dot à la famille d'Amal au Yémen. Un mariage arrangé, destiné à s'allier la tribu de sa promise, au cas où Ben Laden et ses hommes devraient revenir s'installer dans la patrie ancestrale du chef d'al-Qaida. Mais lorsqu'al-Bahri relayait ces critiques à cheikh Oussama, ce dernier se contentait de répondre qu'il ne savait pas qu'elle était aussi jeune. «On m'avait parlé d'une fille de 25-30 ans. Maintenant qu'elle est là, on ne va pas la laisser repartir», esquivait le chef d'al-Qaida.
Ensemble, le couple eut une fille, Safiyah, née à Kandahar, peu avant les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. C'est probablement cette fillette de dix ans qui a vu son père tué par les Américains, comme une déclaration d'«une fille Ben Laden» l'indique. Treize de ses frères et sœurs, arrêtés pendant l'assaut, sont aujourd'hui également à la discrétion des services pakistanais (ISI). Eux aussi connaissent certains arcanes du fonctionnement d'al-Qaida, surtout Saad et Mohammad, les fils préférés de Ben Laden.