Comme ils l’exprimaient dans les études d’opinions effectuées par le cabinet Emergence, leur première préoccupation lors du vote présidentiel était de choisir celui ou celle qui leur paraissait le plus apte à accroître leur pouvoir d’achat, à leur créer des opportunités d’emplois, d’éducation, de santé, d’accès à l’eau potable, à l’assainissement, au logement et à l’électricité, de sécurité ainsi que d’amélioration de la gouvernance publique.
En plus de son coefficient personnel de sympathie auprès des électeurs et de la bonne gestion de la campagne de terrain, c’est parce qu’il a su axer son programme Yoonu Yokkuté (le chemin du véritable développement) et ses discours sur la prise en charge de cette double demande que Macky Sall a réussi à remporter sa toute première élection présidentielle.
La victoire acquise, les citoyens attendent maintenant du Président élu qu’il tienne ses promesses dont ils lui demanderont certainement des comptes lors des prochaines échéances électorales de 2014 (les Locales) et de 2017 (les Présidentielles et les Législatives). Et, comme ils l’ont démontré en février et mars 2012, les Sénégalais sont devenus exigeants vis-à-vis de leurs dirigeants, et, la richesse de la Presse aidant, ils sont de mieux en mieux informés du degré de performance de l’équipe au Pouvoir et en tiennent compte comme un déterminant essentiel de leur vote.
Conscient de ce nouveau comportement de l’électeur et du devoir moral de respecter la parole donnée, le Président Macky Sall a, de manière stratégique, décliné son mandat de cinq ans en trois temps qui s’imbriquent plus qu’ils ne se succèdent.
Le premier temps, c’est celui des urgences sociales. Ce temps a démarré dès la prise de fonction, avec l’annonce de la baisse des prix des denrées de première nécessité (riz, huile, sucre), la dotation du monde rural en vivres de soudure et la subvention des intrants agricoles et des aliments de bétail, le déblocage de la crise scolaire et universitaire avec le retour en classe des enseignants grévistes, la réduction à partir de 2013 de l’impôt sur les salaires, ainsi que la main tendue à la rébellion en Casamance pour assurer une paix totale et définitive dans la zone. De fait, les différentes mesures prises en Conseil interministériel ou en Conseil des ministres ont permis de soulager quelque peu les populations et de leur redonner espoir. Ceci explique qu’elles aient décidé de confirmer leur vote du deuxième tour de la Présidentielle en donnant, en début juillet, une large majorité parlementaire à la Coalition Benno Bokk Yakkaar du Président Macky Sall. Le défi consistera à gérer cette demande sociale sur la durée et il s’agira bel et bien de traiter des urgences perpétuelles et non épisodiques.
Le second temps, c’est celui de la bonne gouvernance. Cet impératif est cité, lors des enquêtes d’opinion, parmi les plus fortes préoccupations des Sénégalais, en raison des nombreux dérapages enregistrés dans ce domaine lors du passage d’Abdoulaye Wade à la tête de l’Etat. Nul ne peut douter que ce dernier a fait des réalisations, visibles du reste à l’œil nu, à travers notamment les infrastructures érigées ici ou là et dont certaines (comme l’autoroute à péage, le grand théâtre national, l’aménagement de la corniche ouest de Dakar ou l’aéroport de Dias) constituent des acquis pour le pays dans sa marche vers l’émergence économique. Mais, la mise en œuvre de certains de ces chantiers s’est effectuée de manière opaque et dans des conditions de coût trop élevées, faisant parfois penser à des possibilités de surfacturation, de corruption et de gaspillage des deniers de l’Etat. Le faible impact des politiques budgétaires expansionnistes (hausse importante des investissements publics, creusement des déficits budgétaires et de la dette publique au cours des dernières années) sur la croissance économique du pays (3,3% par an en moyenne entre 2000 et 2012, contre 4,5% dans la seconde moitié des années 90) demeure, en tout état de cause, une énigme. Cette situation de faible productivité et de manque d’efficacité apparente des investissements publics explique la décision du nouveau Président d’enclencher des enquêtes sur l’enrichissement présumé illicite de certains membres de l’ancienne équipe au Pouvoir. Dans la même foulée, de nouveaux audits sont lancés, en plus de la mise en application des recommandations des audits passés. Il s’y ajoute la création envisagée de nouvelles institutions de lutte contre la corruption, de recouvrement des biens mal acquis et de répression de l’enrichissement illicite. L’annulation des licences précédemment accordées aux navires étrangers participe du même souci de lutte contre la prévarication.
La bonne gouvernance, c’est également la sobriété dans les dépenses publiques, avec la réduction du nombre de départements ministériels, la réforme du code des marchés publics, le renforcement des compétences de la Cour des comptes, la suppression de directions et d’agences publiques superflues ou inutiles, la rationalisation des missions à l’étranger et la remise à plat du réseau diplomatique et consulaire pour l’adapter aux moyens dont dispose le pays, la décision de territorialiser les politiques publiques et les offres de services publics, l’approfondissement de la décentralisation, ainsi que la tenue de conseils des ministres décentralisés dans les régions au cours desquels d’importantes mesures sont annoncées visant le développement régional.
La bonne gouvernance, c’est enfin la restauration de l’Etat de droit et de l’autorité de l’Etat, le rapprochement entre l’Etat et le citoyen, et le retour aux symboles et valeurs de la République. Tout ceci contribuera à consacrer une rupture avec les pratiques passées, à ramener la vertu au cœur du Pouvoir, et à asseoir une gouvernance nouvelle qui replace l’intérêt des citoyens sénégalais au cœur de l’action publique, raffermissant ainsi le contrat social qui lie le peuple et ses dirigeants.
Le troisième temps, c’est celui des réformes. C’est le temps du moyen et du long termes. C’est le moment de la planification stratégique, en se fondant sur la Vision du Sénégal de demain que nous devons bâtir, un Sénégal économiquement émergent, bien géré et pleinement intégré au reste de l’Afrique, où la pauvreté et les injustices sociales auront été vaincues. Un Sénégal riche de sa diversité culturelle, modèle de démocratie irréprochable, acteur dynamique de la paix dans le monde et de la construction d’une civilisation universelle.
A cet effet, la Déclaration de Politique Générale du Premier Ministre indiquera les grandes orientations stratégiques retenues par le Président de la République et son Gouvernement pour conduire le pays à bon port, dans tous les domaines. Mais, le plus important demeurera la mise en œuvre concrète des actions programmées et leur suivi-évaluation. C’est à ce niveau que les pays se distinguent. Et, l’expérience montre que le facteur-clé de performance réside dans la bonne coordination des réformes, ainsi que dans le renforcement des capacités institutionnelles de conception et d’exécution à la Présidence de la République, à la Primature et au sein des départements ministériels, au niveau central et au niveau déconcentré.
Moubarack LO
Président du Mouvement
pour un Sénégal Emergent (Mousem),
And Suxli Sénégal
Directeur adjoint du Cabinet
du Président de la République
En plus de son coefficient personnel de sympathie auprès des électeurs et de la bonne gestion de la campagne de terrain, c’est parce qu’il a su axer son programme Yoonu Yokkuté (le chemin du véritable développement) et ses discours sur la prise en charge de cette double demande que Macky Sall a réussi à remporter sa toute première élection présidentielle.
La victoire acquise, les citoyens attendent maintenant du Président élu qu’il tienne ses promesses dont ils lui demanderont certainement des comptes lors des prochaines échéances électorales de 2014 (les Locales) et de 2017 (les Présidentielles et les Législatives). Et, comme ils l’ont démontré en février et mars 2012, les Sénégalais sont devenus exigeants vis-à-vis de leurs dirigeants, et, la richesse de la Presse aidant, ils sont de mieux en mieux informés du degré de performance de l’équipe au Pouvoir et en tiennent compte comme un déterminant essentiel de leur vote.
Conscient de ce nouveau comportement de l’électeur et du devoir moral de respecter la parole donnée, le Président Macky Sall a, de manière stratégique, décliné son mandat de cinq ans en trois temps qui s’imbriquent plus qu’ils ne se succèdent.
Le premier temps, c’est celui des urgences sociales. Ce temps a démarré dès la prise de fonction, avec l’annonce de la baisse des prix des denrées de première nécessité (riz, huile, sucre), la dotation du monde rural en vivres de soudure et la subvention des intrants agricoles et des aliments de bétail, le déblocage de la crise scolaire et universitaire avec le retour en classe des enseignants grévistes, la réduction à partir de 2013 de l’impôt sur les salaires, ainsi que la main tendue à la rébellion en Casamance pour assurer une paix totale et définitive dans la zone. De fait, les différentes mesures prises en Conseil interministériel ou en Conseil des ministres ont permis de soulager quelque peu les populations et de leur redonner espoir. Ceci explique qu’elles aient décidé de confirmer leur vote du deuxième tour de la Présidentielle en donnant, en début juillet, une large majorité parlementaire à la Coalition Benno Bokk Yakkaar du Président Macky Sall. Le défi consistera à gérer cette demande sociale sur la durée et il s’agira bel et bien de traiter des urgences perpétuelles et non épisodiques.
Le second temps, c’est celui de la bonne gouvernance. Cet impératif est cité, lors des enquêtes d’opinion, parmi les plus fortes préoccupations des Sénégalais, en raison des nombreux dérapages enregistrés dans ce domaine lors du passage d’Abdoulaye Wade à la tête de l’Etat. Nul ne peut douter que ce dernier a fait des réalisations, visibles du reste à l’œil nu, à travers notamment les infrastructures érigées ici ou là et dont certaines (comme l’autoroute à péage, le grand théâtre national, l’aménagement de la corniche ouest de Dakar ou l’aéroport de Dias) constituent des acquis pour le pays dans sa marche vers l’émergence économique. Mais, la mise en œuvre de certains de ces chantiers s’est effectuée de manière opaque et dans des conditions de coût trop élevées, faisant parfois penser à des possibilités de surfacturation, de corruption et de gaspillage des deniers de l’Etat. Le faible impact des politiques budgétaires expansionnistes (hausse importante des investissements publics, creusement des déficits budgétaires et de la dette publique au cours des dernières années) sur la croissance économique du pays (3,3% par an en moyenne entre 2000 et 2012, contre 4,5% dans la seconde moitié des années 90) demeure, en tout état de cause, une énigme. Cette situation de faible productivité et de manque d’efficacité apparente des investissements publics explique la décision du nouveau Président d’enclencher des enquêtes sur l’enrichissement présumé illicite de certains membres de l’ancienne équipe au Pouvoir. Dans la même foulée, de nouveaux audits sont lancés, en plus de la mise en application des recommandations des audits passés. Il s’y ajoute la création envisagée de nouvelles institutions de lutte contre la corruption, de recouvrement des biens mal acquis et de répression de l’enrichissement illicite. L’annulation des licences précédemment accordées aux navires étrangers participe du même souci de lutte contre la prévarication.
La bonne gouvernance, c’est également la sobriété dans les dépenses publiques, avec la réduction du nombre de départements ministériels, la réforme du code des marchés publics, le renforcement des compétences de la Cour des comptes, la suppression de directions et d’agences publiques superflues ou inutiles, la rationalisation des missions à l’étranger et la remise à plat du réseau diplomatique et consulaire pour l’adapter aux moyens dont dispose le pays, la décision de territorialiser les politiques publiques et les offres de services publics, l’approfondissement de la décentralisation, ainsi que la tenue de conseils des ministres décentralisés dans les régions au cours desquels d’importantes mesures sont annoncées visant le développement régional.
La bonne gouvernance, c’est enfin la restauration de l’Etat de droit et de l’autorité de l’Etat, le rapprochement entre l’Etat et le citoyen, et le retour aux symboles et valeurs de la République. Tout ceci contribuera à consacrer une rupture avec les pratiques passées, à ramener la vertu au cœur du Pouvoir, et à asseoir une gouvernance nouvelle qui replace l’intérêt des citoyens sénégalais au cœur de l’action publique, raffermissant ainsi le contrat social qui lie le peuple et ses dirigeants.
Le troisième temps, c’est celui des réformes. C’est le temps du moyen et du long termes. C’est le moment de la planification stratégique, en se fondant sur la Vision du Sénégal de demain que nous devons bâtir, un Sénégal économiquement émergent, bien géré et pleinement intégré au reste de l’Afrique, où la pauvreté et les injustices sociales auront été vaincues. Un Sénégal riche de sa diversité culturelle, modèle de démocratie irréprochable, acteur dynamique de la paix dans le monde et de la construction d’une civilisation universelle.
A cet effet, la Déclaration de Politique Générale du Premier Ministre indiquera les grandes orientations stratégiques retenues par le Président de la République et son Gouvernement pour conduire le pays à bon port, dans tous les domaines. Mais, le plus important demeurera la mise en œuvre concrète des actions programmées et leur suivi-évaluation. C’est à ce niveau que les pays se distinguent. Et, l’expérience montre que le facteur-clé de performance réside dans la bonne coordination des réformes, ainsi que dans le renforcement des capacités institutionnelles de conception et d’exécution à la Présidence de la République, à la Primature et au sein des départements ministériels, au niveau central et au niveau déconcentré.
Moubarack LO
Président du Mouvement
pour un Sénégal Emergent (Mousem),
And Suxli Sénégal
Directeur adjoint du Cabinet
du Président de la République