En effet, le ministre d'Etat sénégalais Karim Wade avait pris cette mesure de taxation des hydrocarbures, dans la cadre d'une série de mesures de politique intérieure visant à accroître les ressources budgétaires pour face aux nombreux projets dont, en priorité, la résorption du déficit énergétique du Sénégal.
Les importateurs d'hydrocarbures au Mali ont l'habitude d'affréter des camions-citernes de 30 m3. Avec cette mesure de taxation de chaque mètre cube à 50 000 FCFA, ils devraient débourser 1,5 million FCFA de plus par camion-citerne. Globalement, ils auraient eu à supporter des coûts additionnels de 18 à 20 milliards FCFA. Ils avaient bien raison de se mettre en colère et la présence à Bamako du ministre d'Etat sénégalais chargé des Affaires étrangères, Madické Niang, a calmé leur colère et les a empêchés de bloquer la frontière entre les deux pays, comme ils projetaient de le faire pour manifester leur opposition à cette nouvelle taxe.
La conséquence directe de cette mesure, c'est naturellement le renchérissement du coût de la vie au Mali, notamment avec une cascade de hausses des prix. Du côté des importateurs, cela aurait provoqué un surcoût de plus de 18 milliards FCFA, tandis que l'Etat malien se serait retrouvé dans une situation délicate parce que ne pouvant pas suivre cette tendance à la hausse vertigineuse de prix des denrées qui annihilerait tout effort de subvention de secteurs aussi sensibles que le pétrole, le gaz et l'électricité. En effet, pour venir en aide aux populations, l'Etat malien intervient dans ces secteurs stratégiques pour assurer un approvisionnement régulier et à moindre coût.
Il suffit de regarder le secteur de l'électricité pour s'en rendre compte car le Mali est l'un des rares pays de l'Afrique de l'ouest où la société nationale chargée de produire et de distribuer le courant et l'eau s'acquitte parfaitement de sa tâche sans interruption et à moindre coût.
Dès son retour à Dakar, comme il le promettait à la fin de sa visite, le chef de la diplomatie sénégalaise a pu obtenir de son gouvernement l'abandon pure et simple de l'application de cette mesure qui, si elle était appliquée, pouvait donc être perçue comme une tentative d'asphyxie économique du Mali. La mesure de la levée de l'application de cette taxe est tombée hier en milieu de journée, pour prouver la bonne foi du ministre d'Etat sénégalais Madické Niang. Il ne pouvait en être autrement car ni le Sénégal ni le Mali ne doit prendre une mesure qui doit mettre en mal les relations jugées "séculaires entre les deux Etats" comme l'ont précisé les ministres des Affaires étrangères des deux pays, lors de leur rencontre de lundi dernier.
Le ministre d'Etat chargé des Affaires étrangères du Sénégal est venu prendre connaissance des griefs des opérateurs économiques et experts maliens lors de sa visite de travail dans la journée de lundi dernier. Il a discuté de la question avec son homologue, Moctar Ouane, et à la fin de sa rencontre avec la communauté sénégalaise à l'Ambassade du Sénégal au Mali, il avait promis d'agir dans le sens des intérêts réciproques des deux pays. Il a tenu promesse. Mais, à l'avenir, on peut se priver de pareils malentendus en faisant des concertations et éviter les mesures unilatérales. En effet, il aurait suffi que le ministre d'Etat Karim Wade consulte son ami Ahmed Diané Séméga pour éviter d'en arriver là.
C'est pourquoi, il faut déplorer l'absence d'un Comité de suivi des recommandations issues des rencontres formelles entre les deux Etats. En effet, on a beau préciser cette nécessité lors des sessions des commissions mixtes, mais cela reste au stade de l'écrit. Alors qu'un Comité de suivi des recommandations pouvait faciliter la résolution de beaucoup de problèmes qui surgissent, malencontreusement, dans les relations de coopération entre les deux Etats.
Signalons que le directeur de la représentation du Port de Dakar au Mali, Bréhima Fomba, avait réussi, après concertation avec les chargeurs, à faire annuler la fameuse autorisation de chargement de produits pétroliers tant décriée en son temps. Elle était considérée comme superflue, dans la mesure où tous les documents administratifs et douaniers accompagnent le chargement. C'est pour dire que seule la concertation pourrait venir à bout des malentendus entre les deux Etats liés par une communauté de destin.
Amadou Bamba NIANG
Les importateurs d'hydrocarbures au Mali ont l'habitude d'affréter des camions-citernes de 30 m3. Avec cette mesure de taxation de chaque mètre cube à 50 000 FCFA, ils devraient débourser 1,5 million FCFA de plus par camion-citerne. Globalement, ils auraient eu à supporter des coûts additionnels de 18 à 20 milliards FCFA. Ils avaient bien raison de se mettre en colère et la présence à Bamako du ministre d'Etat sénégalais chargé des Affaires étrangères, Madické Niang, a calmé leur colère et les a empêchés de bloquer la frontière entre les deux pays, comme ils projetaient de le faire pour manifester leur opposition à cette nouvelle taxe.
La conséquence directe de cette mesure, c'est naturellement le renchérissement du coût de la vie au Mali, notamment avec une cascade de hausses des prix. Du côté des importateurs, cela aurait provoqué un surcoût de plus de 18 milliards FCFA, tandis que l'Etat malien se serait retrouvé dans une situation délicate parce que ne pouvant pas suivre cette tendance à la hausse vertigineuse de prix des denrées qui annihilerait tout effort de subvention de secteurs aussi sensibles que le pétrole, le gaz et l'électricité. En effet, pour venir en aide aux populations, l'Etat malien intervient dans ces secteurs stratégiques pour assurer un approvisionnement régulier et à moindre coût.
Il suffit de regarder le secteur de l'électricité pour s'en rendre compte car le Mali est l'un des rares pays de l'Afrique de l'ouest où la société nationale chargée de produire et de distribuer le courant et l'eau s'acquitte parfaitement de sa tâche sans interruption et à moindre coût.
Dès son retour à Dakar, comme il le promettait à la fin de sa visite, le chef de la diplomatie sénégalaise a pu obtenir de son gouvernement l'abandon pure et simple de l'application de cette mesure qui, si elle était appliquée, pouvait donc être perçue comme une tentative d'asphyxie économique du Mali. La mesure de la levée de l'application de cette taxe est tombée hier en milieu de journée, pour prouver la bonne foi du ministre d'Etat sénégalais Madické Niang. Il ne pouvait en être autrement car ni le Sénégal ni le Mali ne doit prendre une mesure qui doit mettre en mal les relations jugées "séculaires entre les deux Etats" comme l'ont précisé les ministres des Affaires étrangères des deux pays, lors de leur rencontre de lundi dernier.
Le ministre d'Etat chargé des Affaires étrangères du Sénégal est venu prendre connaissance des griefs des opérateurs économiques et experts maliens lors de sa visite de travail dans la journée de lundi dernier. Il a discuté de la question avec son homologue, Moctar Ouane, et à la fin de sa rencontre avec la communauté sénégalaise à l'Ambassade du Sénégal au Mali, il avait promis d'agir dans le sens des intérêts réciproques des deux pays. Il a tenu promesse. Mais, à l'avenir, on peut se priver de pareils malentendus en faisant des concertations et éviter les mesures unilatérales. En effet, il aurait suffi que le ministre d'Etat Karim Wade consulte son ami Ahmed Diané Séméga pour éviter d'en arriver là.
C'est pourquoi, il faut déplorer l'absence d'un Comité de suivi des recommandations issues des rencontres formelles entre les deux Etats. En effet, on a beau préciser cette nécessité lors des sessions des commissions mixtes, mais cela reste au stade de l'écrit. Alors qu'un Comité de suivi des recommandations pouvait faciliter la résolution de beaucoup de problèmes qui surgissent, malencontreusement, dans les relations de coopération entre les deux Etats.
Signalons que le directeur de la représentation du Port de Dakar au Mali, Bréhima Fomba, avait réussi, après concertation avec les chargeurs, à faire annuler la fameuse autorisation de chargement de produits pétroliers tant décriée en son temps. Elle était considérée comme superflue, dans la mesure où tous les documents administratifs et douaniers accompagnent le chargement. C'est pour dire que seule la concertation pourrait venir à bout des malentendus entre les deux Etats liés par une communauté de destin.
Amadou Bamba NIANG