Autant de questions que l’on se pose avec le départ des forces de l’ordre de la Cité Keur Gorgui ! Il est indéniable que la levée du blocus de 55 jours du domicile du leader du Pastef, a fait souffler un vent de fraîcheur dans l’espace politique.
Mais, il n’en demeure pas moins que cette décision des pouvoirs publics induit quasiment mille et une questions. Qu’a négocié O. Sonko pourtant célèbre pour son intransigeance vis-à-vis de l’État ? Ou s’est-il simplement rendu compte que c’est la seule voie qui lui ouvre la porte de la Présidentielle ? À cette question, s’ajoute celle de savoir si le radical opposant finira par mettre de l’eau dans son vin.
D'après "Point Actu", depuis lundi dernier, la police a levé les barrières qui ont bloqué, pendant 55 jours, l’accès au domicile de Ousmane Sonko, président de Pastef/Les Patriotes. Cette mesure avait été prise le 28 mai dernier, alors que le leader de Pastef était en pleine caravane dite « caravane de la liberté “pour rejoindre Dakar, parti de Ziguinchor où il s’était réfugié, refusant de déférer à la convocation de son procès l’opposant à la masseuse Adji SARR.
À l’étape de Kolda, le jeune Aliou Bodian, 38 ans, a été atteint par balle lors des manifestations. Les ennuis avaient alors commencé pour Ousmane Sonko, bloqué net à hauteur du pont Gouloumbou. Pour déjouer la vigilance des forces de sécurité, le maire de Ziguinchor a dû s’évader/s’enfoncer dans la nature. Il est alors interpellé à Koungheul, embarqué dans un véhicule blindé de la Gendarmerie, puis convoyé à son domicile. Depuis lors, Ousmane Sonko était bloqué à son domicile, interdit d’aller et venir.
À la levée du blocus, "c’est un non-événement", a commenté Djiby Guèye, son chef de protocole qui s’est adressé, à la presse, en son nom. "La mesure, estime-t-il, "avait été imposée au président de Pastef, sans base légale". Il n’y a pas à jubiler, selon lui, invitant par ailleurs les militants à rester chez eux. Même si on minimise du côté de Pastef le dégel occasionné par cette décision des autorités, plusieurs questions restent en suspens.
Certes, le leader de Pastef par l’intermédiaire de son chef de protocole, a d’emblée botté en touche la question de savoir si la levée du blocus était le fruit de négociations. "Nous n’avons rien négocié", a-t-il martelé, donnant une idée de la position belliqueuse affichée par son patron. Du côté du pouvoir, on se refuse jusque-là à commenter la levée du camp des forces de l’ordre à la cité Keur Gorgui. Tout porte donc à croire que l’autorité, constamment interpellée sur la base légale de la mesure, a fini par céder.
Le Premier ministre Amadou Bâ, Invité de Maïmouna Ndour Faye, a estimé qu’il y avait bien une base légale, sans en donner la teneur. À l’évidence, cette première dans l’espace politique sénégalais ressemblait finalement à une patate chaude que personne n’a pu justifier qu’en évoquant la raison fourre-tout de maintien de l’ordre. A-t-on obtenu d’Ousmane Sonko qu’il mette de l’eau dans ses discours jugés ‘insurrectionnels’ par les autorités ? L’avenir nous édifiera. Il reste que pour asseoir la décision de bloquer le domicile du leader de Pastef, le ministre de l’Intérieur, son collègue de la Justice et même le PM, ont évoqué ses appels à la résistance, à la confrontation avec les forces de sécurité. Qu’est-ce qui va changer dans la nouvelle attitude du président du Pastef ? Impossible pour l’heure de se faire une religion à ce propos.
En tout cas, depuis l’éclatement de l’affaire Adji Sarr et de la plainte du ministre Mame Mbaye Niang pour diffamation, le président de Pastef n’a cessé de jalonner son discours d’expressions va-t’en guerre. Déjà, au meeting de Keur Massar, au mois de janvier dernier, Ousmane Sonko avait lancé à une foule compacte : "J’ai déjà rédigé mon testament. Hier à Ziguinchor, je me suis recueilli à la tombe de mon père et j’ai demandé à ma mère de prier pour moi. Je suis prêt à laisser ma vie dans ce combat. Ce sera Macky Sall ou moi. Le combat est inévitable. Gatsa Gatsa (Œil pour œil, dent pour dent) s’ils veulent la confrontation ils seront servis", avait-il alors déclaré, annonçant qu’il n’allait plus répondre aux convocations de la justice.
Campant sur cette ligne radicale, Ousmane Sonko était surveillé comme du lait sur le feu. Le ramollissement de la position de l’État va-t-il servir à détendre le climat politique ? La question reste entière. Cette levée du siège du domicile d'Ousmane Sonko pourrait bien aussi ressembler à une stratégie de l’État consistant à lui ouvrir le chemin du tribunal. Jugé et condamné à deux ans par contumace le 1er juin dernier, Sonko est toujours attendu au tribunal, pour se porter prisonnier dans l’espérance d’absoudre le verdict et s’offrir dans le cadre d’un nouveau procès, la possibilité d’être totalement relaxé des faits de viols répétés et de menace de mort.
La condamnation par contumace tombe, en effet, à l’eau, une fois que l’accusé se présente de son propre gré au greffe du tribunal ou alors, qu’il est arrêté. A-t-on voulu ouvrir cette brèche en levant les barrières chez Ousmane Sonko ? Il ne faut, sans doute, rien écarter. L’État pourrait, en effet, chercher à jouer l’équidistance entre Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Karim Wade. Avec le dialogue politique et la possibilité donnée à Khalifa Sall et à Karim Wade de se présenter à la Présidentielle de 2024, il reste qu’Ousmane Sonko ne peut se passer de se présenter à Dame Justice, s’il souhaite participer à l’élection de 2024. Il faut donc s’attendre à ce qu’il se constitue prisonnier pour se remettre dans la course à la Présidentielle.
Certes, le leader de Pastef a annoncé la couleur, estimant s’en être remis au peuple. Une façon de dire que son sort dépend du rapport de forces dans la rue. D’ailleurs, au cours de son dernier entretien avec France 24, Ousmane Sonko a lâché une bombe. "Le pays serait dans un chaos indescriptible si je ne participais pas à l’élection présidentielle", a-t-il averti. Sa prochaine déclaration sera édifiante sur son état d’esprit.
Mais, il n’en demeure pas moins que cette décision des pouvoirs publics induit quasiment mille et une questions. Qu’a négocié O. Sonko pourtant célèbre pour son intransigeance vis-à-vis de l’État ? Ou s’est-il simplement rendu compte que c’est la seule voie qui lui ouvre la porte de la Présidentielle ? À cette question, s’ajoute celle de savoir si le radical opposant finira par mettre de l’eau dans son vin.
D'après "Point Actu", depuis lundi dernier, la police a levé les barrières qui ont bloqué, pendant 55 jours, l’accès au domicile de Ousmane Sonko, président de Pastef/Les Patriotes. Cette mesure avait été prise le 28 mai dernier, alors que le leader de Pastef était en pleine caravane dite « caravane de la liberté “pour rejoindre Dakar, parti de Ziguinchor où il s’était réfugié, refusant de déférer à la convocation de son procès l’opposant à la masseuse Adji SARR.
À l’étape de Kolda, le jeune Aliou Bodian, 38 ans, a été atteint par balle lors des manifestations. Les ennuis avaient alors commencé pour Ousmane Sonko, bloqué net à hauteur du pont Gouloumbou. Pour déjouer la vigilance des forces de sécurité, le maire de Ziguinchor a dû s’évader/s’enfoncer dans la nature. Il est alors interpellé à Koungheul, embarqué dans un véhicule blindé de la Gendarmerie, puis convoyé à son domicile. Depuis lors, Ousmane Sonko était bloqué à son domicile, interdit d’aller et venir.
À la levée du blocus, "c’est un non-événement", a commenté Djiby Guèye, son chef de protocole qui s’est adressé, à la presse, en son nom. "La mesure, estime-t-il, "avait été imposée au président de Pastef, sans base légale". Il n’y a pas à jubiler, selon lui, invitant par ailleurs les militants à rester chez eux. Même si on minimise du côté de Pastef le dégel occasionné par cette décision des autorités, plusieurs questions restent en suspens.
Certes, le leader de Pastef par l’intermédiaire de son chef de protocole, a d’emblée botté en touche la question de savoir si la levée du blocus était le fruit de négociations. "Nous n’avons rien négocié", a-t-il martelé, donnant une idée de la position belliqueuse affichée par son patron. Du côté du pouvoir, on se refuse jusque-là à commenter la levée du camp des forces de l’ordre à la cité Keur Gorgui. Tout porte donc à croire que l’autorité, constamment interpellée sur la base légale de la mesure, a fini par céder.
Le Premier ministre Amadou Bâ, Invité de Maïmouna Ndour Faye, a estimé qu’il y avait bien une base légale, sans en donner la teneur. À l’évidence, cette première dans l’espace politique sénégalais ressemblait finalement à une patate chaude que personne n’a pu justifier qu’en évoquant la raison fourre-tout de maintien de l’ordre. A-t-on obtenu d’Ousmane Sonko qu’il mette de l’eau dans ses discours jugés ‘insurrectionnels’ par les autorités ? L’avenir nous édifiera. Il reste que pour asseoir la décision de bloquer le domicile du leader de Pastef, le ministre de l’Intérieur, son collègue de la Justice et même le PM, ont évoqué ses appels à la résistance, à la confrontation avec les forces de sécurité. Qu’est-ce qui va changer dans la nouvelle attitude du président du Pastef ? Impossible pour l’heure de se faire une religion à ce propos.
En tout cas, depuis l’éclatement de l’affaire Adji Sarr et de la plainte du ministre Mame Mbaye Niang pour diffamation, le président de Pastef n’a cessé de jalonner son discours d’expressions va-t’en guerre. Déjà, au meeting de Keur Massar, au mois de janvier dernier, Ousmane Sonko avait lancé à une foule compacte : "J’ai déjà rédigé mon testament. Hier à Ziguinchor, je me suis recueilli à la tombe de mon père et j’ai demandé à ma mère de prier pour moi. Je suis prêt à laisser ma vie dans ce combat. Ce sera Macky Sall ou moi. Le combat est inévitable. Gatsa Gatsa (Œil pour œil, dent pour dent) s’ils veulent la confrontation ils seront servis", avait-il alors déclaré, annonçant qu’il n’allait plus répondre aux convocations de la justice.
Campant sur cette ligne radicale, Ousmane Sonko était surveillé comme du lait sur le feu. Le ramollissement de la position de l’État va-t-il servir à détendre le climat politique ? La question reste entière. Cette levée du siège du domicile d'Ousmane Sonko pourrait bien aussi ressembler à une stratégie de l’État consistant à lui ouvrir le chemin du tribunal. Jugé et condamné à deux ans par contumace le 1er juin dernier, Sonko est toujours attendu au tribunal, pour se porter prisonnier dans l’espérance d’absoudre le verdict et s’offrir dans le cadre d’un nouveau procès, la possibilité d’être totalement relaxé des faits de viols répétés et de menace de mort.
La condamnation par contumace tombe, en effet, à l’eau, une fois que l’accusé se présente de son propre gré au greffe du tribunal ou alors, qu’il est arrêté. A-t-on voulu ouvrir cette brèche en levant les barrières chez Ousmane Sonko ? Il ne faut, sans doute, rien écarter. L’État pourrait, en effet, chercher à jouer l’équidistance entre Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Karim Wade. Avec le dialogue politique et la possibilité donnée à Khalifa Sall et à Karim Wade de se présenter à la Présidentielle de 2024, il reste qu’Ousmane Sonko ne peut se passer de se présenter à Dame Justice, s’il souhaite participer à l’élection de 2024. Il faut donc s’attendre à ce qu’il se constitue prisonnier pour se remettre dans la course à la Présidentielle.
Certes, le leader de Pastef a annoncé la couleur, estimant s’en être remis au peuple. Une façon de dire que son sort dépend du rapport de forces dans la rue. D’ailleurs, au cours de son dernier entretien avec France 24, Ousmane Sonko a lâché une bombe. "Le pays serait dans un chaos indescriptible si je ne participais pas à l’élection présidentielle", a-t-il averti. Sa prochaine déclaration sera édifiante sur son état d’esprit.