La question s’impose au regard de la sortie fracassante du directeur de la Caisse des Dépôts et des Consignations (CDC), Fadilou Keïta. Cacique du parti au pouvoir depuis le 24 mars dernier, Fadilou Keïta a marqué les esprits, même si sa prise de parole a eu lieu à une instance non officielle. C’est, en effet, sur sa page Facebook, que le directeur de la CDC a exprimé sa “colère”, à la suite de la nomination, visiblement, malencontreuse, de la sociologue Aoua Bocar Ly-Tall, au Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA).
Dans un ton musclé, Fadilou Keïta a clairement contesté la paternité du “Projet” à Ousmane Sonko. “Ce ‘PROJET’ ne peut pas se résumer à la seule personne d’Ousmane Sonko, même s’il en est le porte-étendard. Nous nous sommes tous battus avec la même dignité, la même ferveur et avec une implication parfaite”, recadre Keïta sur sa page Facebook. Visiblement ulcéré par la nomination de Madame Ly, Keïta écrit : “Au-delà de nos erreurs, ce qui s’est passé hier, me semble extrêmement grave pour la viabilité du ‘PROJET’ pour lequel nous nous battons”.
Dans cette même publication sur Facebook, le Directeur général de la CDC a tenu à dire, avoir crânement gagné sa place à PASTEF. “Nos places au sein de Pastef-Les Patriotes ne nous sont pas offertes et ceux qui sont dans certaines instances du parti, le savent. Quoi qu’il puisse se passer, nous nous devons le respect mutuel. Nous sommes loin d’être dans le suivisme ou des hommes qui accepteraient n’importe quelle situation parce qu’ils sont DG, ministres ou autres.”
Évoquant sa part de sacrifice contre le pouvoir déchu, Fadilou Keïta rappelle : “Nous avons fait face à Macky Sall, en étant au cœur de l’administration, avant qu’il ne finisse par nous amener en prison pour 14,5 mois. Rien de nos situations actuelles ne peut nous éblouir, à telle enseigne qu’on s’y perdrait du fait de la poursuite d’un quelconque privilège”.
Se démarquant du militantisme aveugle, il lâche : “si ce n’était que pour une référence, ma propre mère me suffit amplement”. Il poursuit avec la même vigueur, dans ce post sur Facebook, en confessant que “c’est l’injustice qui m’a amené en politique et je la combattrai d’où qu’il se manifeste. Nous ne serons jamais passifs face à l’injustice, ne serait-ce que pour les pertes en vies humaines, pour notre crédibilité et notre responsabilité face à l’histoire”.
Cette prise de position musclée, une première à PASTEF, a d’ailleurs fait les choux gras d’une bonne partie de la presse. L’allusion à Ousmane Sonko, dans la prise de parole de Fadilou Keïta, est sans fard. Et la quasi simultanéité avec la sortie du Premier ministre Ousmane Sonko, est assez troublante. En quoi, nombre d’observateurs ont vu dans le positionnement acide de Keïta, une défiance à la locomotive du “Projet”. Si le ton de Keïta a surpris, il reste qu’à PASTEF, cette prise de parole des ténors dans l’espace public, n’est pas une première. Le Directeur général du Port autonome de Dakar, Waly Diouf Bodiang, se distingue par ses prises de position récurrentes sur Facebook. Même si, avouons-le, il est toujours en phase avec Ousmane Sonko.
Dans la controverse née de la d’amnistie, il a écrit sur sa page Facebook : “La Haute cour de Justice et l'abrogation de la loi d'amnistie, sont des certitudes mathématiques qui engageront le PRONOSTIC CARCÉRAL de certains”. Un peu plus tôt, il prend position sur l’affaire de la révocation de Barthélémy Dias de la mairie de Dakar. “Dégager Barth' de la mairie de Dakar est une exigence de la Loi, qui s’impose à toute autorité administrative compétente. Je ne vois pas au nom de quel accommodement moral, on devrait prolonger illégalement son mandat”, écrit-il le 11 décembre dernier.
Le DG du PAD s’en prend, le 30 novembre 2024, à Aïssata Tall Sall, pour avoir “participé au gouvernement qui avait instauré une politique de prévarication et de répression aveugle”. M. Bodiang ajoute que son “bavardage occupationnel, est sans impact sur la mise en place de la Haute Cour de Justice”. Le député Guy Marius Sagna est quant à lui, célèbre pour, entre autres, ses prises de position sans entrave.
Dans l’affaire Aoua Bocar Ly-Tall, il a écrit sur sa page Facebook : “D'abord un principe. Nous ne pouvons pas confier le projet à des concitoyens dont le plan était que nous soyons peut-être en ce moment, en plein deuxième tour de l'élection présidentielle et sans candidat”. A l’en croire, dans l'objectif “un Sénégal souverain, juste et prospère”, il y a d'abord “UN Sénégal”. Il poursuit en précisant que “cette femme a fait la promotion d'un Sénégal divisé, sur une base dangereuse, ethnique inflammable”.
Guy Marius Sagna conclut son post, en demandant de “la mesure”, notamment aux militants qui ont pris pour cible le ministre de la Communication, Aliou Sall. “C'est excessif de demander la démission d'un ministre pour cela. Enfin, il faut corriger cette erreur, soit par la démission de la concernée ou qu'elle soit enlevée des membres du CNRA”.
Cette liberté de ton et d’expression assez fréquente à PASTEF, passe pour une première dans un parti au pouvoir. Durant les 12 ans de règne de Macky Sall, la plupart des “radicaux libres” étaient systématiquement sanctionnés et mis au ban du parti et du pouvoir. Il en est ainsi du député Moustapha Cissé Lô, qui avait commencé à s’élever contre Moustapha Niasse, élu président de l’Assemblée nationale. Sory Fantamady Kaba, alors directeur des Sénégalais de l’Extérieur, avait été limogé pour avoir déclaré que le Président Macky Sall ne peut pas faire un 3e mandat.
D’après le journal "Point Actu", Moustapha Diakhaté a suivi, pour avoir soutenu que la démarche de Macky Sall sur la question, est “contre-productive”. Me Wade a dû se séparer des ministres de la LD/MPT, dont le Pr. Abdoulaye Bathily. Ce dernier et ses camarades, ont payé leur appel à une “direction politique unifiée”. Sous Abdou Diouf, on se souvient encore de ce mois de juillet 1995. Abdou Diouf parti à Paris pour se faire opérer, essuie un communiqué au vitriol du Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT), sur la “mal gouvernance”.
Les camarades de Dansokho remettent le fer au feu, avec un second communiqué contre le gouvernement. Abdou Diouf réagit, en se séparant de Dansokho et de Magatte Thiam, tous ministres de la République. Le PASTEF peut-il se payer le luxe de résister aux assauts répétés de ses propres ténors dans l’espace public ? C’est sans doute, un des défis majeurs du “Projet”.
Dans un ton musclé, Fadilou Keïta a clairement contesté la paternité du “Projet” à Ousmane Sonko. “Ce ‘PROJET’ ne peut pas se résumer à la seule personne d’Ousmane Sonko, même s’il en est le porte-étendard. Nous nous sommes tous battus avec la même dignité, la même ferveur et avec une implication parfaite”, recadre Keïta sur sa page Facebook. Visiblement ulcéré par la nomination de Madame Ly, Keïta écrit : “Au-delà de nos erreurs, ce qui s’est passé hier, me semble extrêmement grave pour la viabilité du ‘PROJET’ pour lequel nous nous battons”.
Dans cette même publication sur Facebook, le Directeur général de la CDC a tenu à dire, avoir crânement gagné sa place à PASTEF. “Nos places au sein de Pastef-Les Patriotes ne nous sont pas offertes et ceux qui sont dans certaines instances du parti, le savent. Quoi qu’il puisse se passer, nous nous devons le respect mutuel. Nous sommes loin d’être dans le suivisme ou des hommes qui accepteraient n’importe quelle situation parce qu’ils sont DG, ministres ou autres.”
Évoquant sa part de sacrifice contre le pouvoir déchu, Fadilou Keïta rappelle : “Nous avons fait face à Macky Sall, en étant au cœur de l’administration, avant qu’il ne finisse par nous amener en prison pour 14,5 mois. Rien de nos situations actuelles ne peut nous éblouir, à telle enseigne qu’on s’y perdrait du fait de la poursuite d’un quelconque privilège”.
Se démarquant du militantisme aveugle, il lâche : “si ce n’était que pour une référence, ma propre mère me suffit amplement”. Il poursuit avec la même vigueur, dans ce post sur Facebook, en confessant que “c’est l’injustice qui m’a amené en politique et je la combattrai d’où qu’il se manifeste. Nous ne serons jamais passifs face à l’injustice, ne serait-ce que pour les pertes en vies humaines, pour notre crédibilité et notre responsabilité face à l’histoire”.
Cette prise de position musclée, une première à PASTEF, a d’ailleurs fait les choux gras d’une bonne partie de la presse. L’allusion à Ousmane Sonko, dans la prise de parole de Fadilou Keïta, est sans fard. Et la quasi simultanéité avec la sortie du Premier ministre Ousmane Sonko, est assez troublante. En quoi, nombre d’observateurs ont vu dans le positionnement acide de Keïta, une défiance à la locomotive du “Projet”. Si le ton de Keïta a surpris, il reste qu’à PASTEF, cette prise de parole des ténors dans l’espace public, n’est pas une première. Le Directeur général du Port autonome de Dakar, Waly Diouf Bodiang, se distingue par ses prises de position récurrentes sur Facebook. Même si, avouons-le, il est toujours en phase avec Ousmane Sonko.
Dans la controverse née de la d’amnistie, il a écrit sur sa page Facebook : “La Haute cour de Justice et l'abrogation de la loi d'amnistie, sont des certitudes mathématiques qui engageront le PRONOSTIC CARCÉRAL de certains”. Un peu plus tôt, il prend position sur l’affaire de la révocation de Barthélémy Dias de la mairie de Dakar. “Dégager Barth' de la mairie de Dakar est une exigence de la Loi, qui s’impose à toute autorité administrative compétente. Je ne vois pas au nom de quel accommodement moral, on devrait prolonger illégalement son mandat”, écrit-il le 11 décembre dernier.
Le DG du PAD s’en prend, le 30 novembre 2024, à Aïssata Tall Sall, pour avoir “participé au gouvernement qui avait instauré une politique de prévarication et de répression aveugle”. M. Bodiang ajoute que son “bavardage occupationnel, est sans impact sur la mise en place de la Haute Cour de Justice”. Le député Guy Marius Sagna est quant à lui, célèbre pour, entre autres, ses prises de position sans entrave.
Dans l’affaire Aoua Bocar Ly-Tall, il a écrit sur sa page Facebook : “D'abord un principe. Nous ne pouvons pas confier le projet à des concitoyens dont le plan était que nous soyons peut-être en ce moment, en plein deuxième tour de l'élection présidentielle et sans candidat”. A l’en croire, dans l'objectif “un Sénégal souverain, juste et prospère”, il y a d'abord “UN Sénégal”. Il poursuit en précisant que “cette femme a fait la promotion d'un Sénégal divisé, sur une base dangereuse, ethnique inflammable”.
Guy Marius Sagna conclut son post, en demandant de “la mesure”, notamment aux militants qui ont pris pour cible le ministre de la Communication, Aliou Sall. “C'est excessif de demander la démission d'un ministre pour cela. Enfin, il faut corriger cette erreur, soit par la démission de la concernée ou qu'elle soit enlevée des membres du CNRA”.
Cette liberté de ton et d’expression assez fréquente à PASTEF, passe pour une première dans un parti au pouvoir. Durant les 12 ans de règne de Macky Sall, la plupart des “radicaux libres” étaient systématiquement sanctionnés et mis au ban du parti et du pouvoir. Il en est ainsi du député Moustapha Cissé Lô, qui avait commencé à s’élever contre Moustapha Niasse, élu président de l’Assemblée nationale. Sory Fantamady Kaba, alors directeur des Sénégalais de l’Extérieur, avait été limogé pour avoir déclaré que le Président Macky Sall ne peut pas faire un 3e mandat.
D’après le journal "Point Actu", Moustapha Diakhaté a suivi, pour avoir soutenu que la démarche de Macky Sall sur la question, est “contre-productive”. Me Wade a dû se séparer des ministres de la LD/MPT, dont le Pr. Abdoulaye Bathily. Ce dernier et ses camarades, ont payé leur appel à une “direction politique unifiée”. Sous Abdou Diouf, on se souvient encore de ce mois de juillet 1995. Abdou Diouf parti à Paris pour se faire opérer, essuie un communiqué au vitriol du Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT), sur la “mal gouvernance”.
Les camarades de Dansokho remettent le fer au feu, avec un second communiqué contre le gouvernement. Abdou Diouf réagit, en se séparant de Dansokho et de Magatte Thiam, tous ministres de la République. Le PASTEF peut-il se payer le luxe de résister aux assauts répétés de ses propres ténors dans l’espace public ? C’est sans doute, un des défis majeurs du “Projet”.