Une vieille scène, jouée dans une chambre d’hôtel, au début des années 2000. C’est Samuel Ipoua, ancien coéquipier de Jürgen Klopp à Mayence, qui l’a un jour balancé sur la place publique : « Parfois, il m’arrivait de faire chambre commune avec Jürgen. C’est quelqu’un qui tissait pas mal et un soir, il est rentré à pas d’heure, complètement saoul, et m’a lancé : "Sam ! Vois-tu, un jour, je serai le meilleur entraîneur du monde entier !" »
Avant la réception de Manchester City mercredi soir à Anfield, en quarts de finale aller de la Ligue des champions, Klopp, entraîneur casqué d’un Liverpool toujours plus incandescent une fois que les nuits d’Europe arrivent, avait pourtant décidé de sortir la carte de l’humilité : à ses yeux, le City de Guardiola est aujourd’hui « l’une des meilleures équipes du continent, si ce n’est pas la meilleure ». Et pourtant.
Pourtant, l’Allemand a encore sorti sa marmite et cuisiné un Guardiola face à qui il affiche, plus que jamais, un bilan inédit : treize confrontations, sept victoires, un nul, cinq défaites. L’histoire n’oublie pas, et Jürgen Klopp a une nouvelle fois prouvé mercredi soir, que sur le terrain du jeu, il est l’antidote contre Guardiola.
Simple : face à Manchester City, son Liverpool aura livré une manche aller dont on retiendra notamment une première période absolue. Soit une sorte de Blitzkrieg football, dopé aux attaques rapides, au pressing féroce, face à un football de possession stérile dans un combat tactique que Pep Guardiola a probablement perdu dès le coup d’envoi : encore une fois, le Catalan avait décidé de changer une équipe qui gagne au moment où l’on s’y attendait le moins.
Une preuve de frilosité ? Un signe de méfiance ultime, minimum, en installant cette fois un milieu supplémentaire (Gündoğan) tout en sacrifiant Sterling qui avait été, c’est vrai, transparent à Anfield en janvier dernier (4-3). Ce qu’on a vu ensuite, l’a prouvé : mercredi soir, les Reds ont forcé City à disputer près de 140 duels là où les hommes de Guardiola en jouent moins de 100 en moyenne depuis le début de saison.
C’est un signe qui ne trompe pas et une preuve que Klopp avait décidé de copier la bande du mois de janvier. Autre conséquence : pour la première fois depuis octobre 2016, Manchester City a été incapable de cadrer la moindre frappe sur une rencontre. Ce qui prouve que son attaque, privée d’Agüero, a été stérile (notamment Leroy Sané, largement gobé par Alexander-Arnold, monstrueux), mais aussi que Liverpool a été intransigeant défensivement.
Gloire à l'électricité
Grâce à qui ? À la logique : en sacrifiant Sterling, Guardiola a laissé ouvert son côté droit où Walker, laissé seul par le coach catalan, a vu les Reds attaquer à outrance, tout en installant au milieu un système brutal. Soit une forme de trappe où le milieu Milner-Henderson-Oxlade-Chamberlain se refermait dès l’arrivée d’un joueur de City et où David Silva a notamment été largement mâché.
Ensuite, ça a été la leçon de la transition rapide et le récital d’un trio offensif rouge royal, où Firmino a servi de tremplin parfait aux incisions de Mané et Salah, tous les deux buteurs. C’est ce qu’il faut retenir : Liverpool n’a fait que jouer son jeu, là où City a été neutralisé, preuve ultime que Klopp sait comment couper la gorge du style Guardiola. C’est du football électrique, psychologique, du football qui réfléchit offensif quand il défend (et super bien mercredi soir, grâce notamment à des latéraux énormes et à un Van Dijk excellent) et inversement.
Interrogé après la rencontre, l’Allemand a précisé que la seconde période avait été plus complexe et cela a forcément été lié à la sortie sur blessure de Salah. Dans une semaine, il y a un retour qui se jouera peut-être sans l’Égyptien, sans aucun doute sans Jordan Henderson, qui sera suspendu. Un retour là où Liverpool avait été broyé en septembre 2017 (5-0), en étant réduit à dix au bout de quarante minutes de jeu. Ce n’est que 50% du chemin. Guardiola l’affirme : « Personne ne croit en nos chances, mais dès demain, nous devons nous convaincre que nous pouvons y arriver. » C’est le sens du jeu. Là aussi, pour City, ce sera une question de maîtrise absolue. Sauf que pour la seconde fois de la saison, un club a résisté et l’a frustré : faites place à Liverpool.
So Foot
Avant la réception de Manchester City mercredi soir à Anfield, en quarts de finale aller de la Ligue des champions, Klopp, entraîneur casqué d’un Liverpool toujours plus incandescent une fois que les nuits d’Europe arrivent, avait pourtant décidé de sortir la carte de l’humilité : à ses yeux, le City de Guardiola est aujourd’hui « l’une des meilleures équipes du continent, si ce n’est pas la meilleure ». Et pourtant.
Pourtant, l’Allemand a encore sorti sa marmite et cuisiné un Guardiola face à qui il affiche, plus que jamais, un bilan inédit : treize confrontations, sept victoires, un nul, cinq défaites. L’histoire n’oublie pas, et Jürgen Klopp a une nouvelle fois prouvé mercredi soir, que sur le terrain du jeu, il est l’antidote contre Guardiola.
Simple : face à Manchester City, son Liverpool aura livré une manche aller dont on retiendra notamment une première période absolue. Soit une sorte de Blitzkrieg football, dopé aux attaques rapides, au pressing féroce, face à un football de possession stérile dans un combat tactique que Pep Guardiola a probablement perdu dès le coup d’envoi : encore une fois, le Catalan avait décidé de changer une équipe qui gagne au moment où l’on s’y attendait le moins.
Une preuve de frilosité ? Un signe de méfiance ultime, minimum, en installant cette fois un milieu supplémentaire (Gündoğan) tout en sacrifiant Sterling qui avait été, c’est vrai, transparent à Anfield en janvier dernier (4-3). Ce qu’on a vu ensuite, l’a prouvé : mercredi soir, les Reds ont forcé City à disputer près de 140 duels là où les hommes de Guardiola en jouent moins de 100 en moyenne depuis le début de saison.
C’est un signe qui ne trompe pas et une preuve que Klopp avait décidé de copier la bande du mois de janvier. Autre conséquence : pour la première fois depuis octobre 2016, Manchester City a été incapable de cadrer la moindre frappe sur une rencontre. Ce qui prouve que son attaque, privée d’Agüero, a été stérile (notamment Leroy Sané, largement gobé par Alexander-Arnold, monstrueux), mais aussi que Liverpool a été intransigeant défensivement.
Gloire à l'électricité
Grâce à qui ? À la logique : en sacrifiant Sterling, Guardiola a laissé ouvert son côté droit où Walker, laissé seul par le coach catalan, a vu les Reds attaquer à outrance, tout en installant au milieu un système brutal. Soit une forme de trappe où le milieu Milner-Henderson-Oxlade-Chamberlain se refermait dès l’arrivée d’un joueur de City et où David Silva a notamment été largement mâché.
Ensuite, ça a été la leçon de la transition rapide et le récital d’un trio offensif rouge royal, où Firmino a servi de tremplin parfait aux incisions de Mané et Salah, tous les deux buteurs. C’est ce qu’il faut retenir : Liverpool n’a fait que jouer son jeu, là où City a été neutralisé, preuve ultime que Klopp sait comment couper la gorge du style Guardiola. C’est du football électrique, psychologique, du football qui réfléchit offensif quand il défend (et super bien mercredi soir, grâce notamment à des latéraux énormes et à un Van Dijk excellent) et inversement.
Interrogé après la rencontre, l’Allemand a précisé que la seconde période avait été plus complexe et cela a forcément été lié à la sortie sur blessure de Salah. Dans une semaine, il y a un retour qui se jouera peut-être sans l’Égyptien, sans aucun doute sans Jordan Henderson, qui sera suspendu. Un retour là où Liverpool avait été broyé en septembre 2017 (5-0), en étant réduit à dix au bout de quarante minutes de jeu. Ce n’est que 50% du chemin. Guardiola l’affirme : « Personne ne croit en nos chances, mais dès demain, nous devons nous convaincre que nous pouvons y arriver. » C’est le sens du jeu. Là aussi, pour City, ce sera une question de maîtrise absolue. Sauf que pour la seconde fois de la saison, un club a résisté et l’a frustré : faites place à Liverpool.
So Foot